Magazine Cinéma

Respire, de Mélanie Laurent

Par La Nuit Du Blogueur @NuitduBlogueur

Note: 2,5/5 

Il faut reconnaître que l’implication de Mélanie Laurent dans un film n’a jamais été un argument positif aux yeux d’un cinéphile. C’est donc assez naturellement que son premier film comme réalisatrice Les Adoptés est sorti en 2011 sans qu’on s’y intéresse vraiment. Mais nous devons admettre qu’aujourd’hui la bande annonce et le sujet de son nouveau film Respire a attiré notre curiosité. 

Respire le roman éponyme dont Mélanie Laurent fait l’adaptation, raconte l’étouffement de Charlie, une lycéenne en préparation du bac, dans sa relation avec Sarah, une nouvelle élève arrivée en cours d’année. Leur histoire d’amitié fleurissante bascule rapidement en un jeu de manipulation. 

Si ce film ne transcende pas son public, il explore intelligemment la psychologie de ces deux adolescentes plongées dans une période charnière de leur vie. D’un côté Charlie, sage et à l’allure encore enfantine, et de l’autre Sarah l’intrépide, femme et sexy. Le point de vue de Charlie est choisi par la réalisatrice et met en lumière la manipulation qu’exerce Sarah sur son environnement : sur les hommes, sur la mère de Charlie, sur ses camarades, et sur Charlie. Tantôt meneuse de jeu, tantôt victime, elle joue avec les émotions de l’adolescente et mélange les rôles pour brouiller sa perception. C’est ici que la mise en scène est intéressante car elle laisse percevoir le doute sur la manipulatrice, montre les différentes interprétations possibles des actes de Charlie, mais reste ferme sur le point de vue. Si on comprend les arguments de Sarah, ceux-ci ne nous convainquent pas et jusqu’au dénouement nous prenons le parti de Charlie. 

© Jérôme Plon et Alice Dardun - MOVEMOVIE

© Jérôme Plon et Alice Dardun – MOVEMOVIE

Alors que ce récit pourrait rester anecdotique – une période difficile dans l’adolescence de Charlie mais qui prendra fin avec le lycée –, la romancière Anne-Sophie Brasme choisit de pousser cette situation jusqu’à son extrême, comme Sarah profite de Charlie jusqu’à la faire commettre l’irréparable. Cet épilogue, en plus d’être intéressant par rapport au cheminement psychologique du personnage principal, capture l’intérêt du spectateur qui avait précédemment décroché de la problématique suite aux répétitions de chahutage entre filles.

Outre les qualités scénaristiques du récit, celui-ci subit plusieurs pertes de rythme qui laissent alors le loisir au spectateur de noter des faiblesses de mise en scène normales pour un second film. On regrette alors quelques manques de subtilité au moment de la caractérisation des personnages secondaires et l’asthme grossier affecté à Charlie pour démontrer la fragilité du personnage principal. 

C’est donc un deuxième film plutôt classique mais pas inintéressant que nous livre Mélanie Laurent avec cette adaptation. La comédienne carriériste semble décidée dans cette nouvelle voie qui lui a déjà valu d’être sélectionnée à Cannes par la Semaine internationale de la critique. Jamais deux sans trois paraît-il… On l’attend au tournant.

Marianne Knecht

Film en salles depuis le 12 novembre 2014


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


La Nuit Du Blogueur 3810 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines