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[Critique] Un illustre inconnu

Par Régis Marton @LeBlurayphile

un-illustre-inconnu-afficheUn illustre inconnu

Un film de : Matthieu Delaporte

Avec : Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze,Eric Caravaca, Siobahn Finneran, Olivier Rabourdin, Philippe Duclos, Geneviève Mnich, Bernard Murat

Sébastien Nicolas, 42 ans, est agent immobilier. Il mène une vie solitaire, retranché dans les sous-sols de son pavillon où, au lieu de rêver à une vie meilleure, il préfère copier celle des autres. Au gré de ses rencontres, tel un travesti, il va se métamorphoser en un personnage choisi, et vivre la vie de cet illustre inconnu pour donner un sens à la sienne. Mais l’une de ses rencontres va l’amener à franchir une étape supplémentaire, usurpant la vie d’un homme qui n’était plus que l’ombre de lui même, pour lui redonner vie.

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Des auteurs ayant trouvés leur thème???

Après avoir conquis le public français avec Le prénom, le duo Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte passe de la comédie à un thriller psychologique, sans pour autant oublier leur thème de prédilection: la réflexion sur l’identité. Si le précédent film avait pour porte d’entrée l’identification d’un individu par son prénom, ici Un illustre inconnu se penche sur la dépersonnalisation.

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L’inconnu multiple

Le fait de ne pas avoir révélé le passé du protagoniste et de lui attribuer les caractéristiques d’un tueur en série, permet de rendre celui-ci plus fascinant, que si tout avait été rationalisé. Les noms et prénoms de notre antihéros sont interchangeables, ce qui donne une idée sur sa perte de repère et ses multiples vies, lui qui exerce le métier d’agent immobilier, dont le principe est de trouver un habitat pour autrui. Le personnage de Sébastien Nicolas peut être vu comme une métaphore du créatif – écrivain, acteur et cinéaste – et du père – père absent, religieux et de substitution –  où les scénaristes iront jusqu’au bout du concept, ce qui est assez rare à noter de nos jours.

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Le caméléon

Les deux personnages interprétés par Kassovitz bien que différents, sont complémentaires et le fait d’avoir choisi le même acteur pour les deux rôles donne plus de forces et de sens à cette histoire. Matthieu Kassovitz est excellent dans ce rôle des plus simples et complexes qu’il soit. Mais le maquilleur-prothésiste du film Pierre-Olivier Persin est la véritable révélation du film, qui signe ici sûrement le meilleur travail de sa carrière tant les prothèses appliquées sur Henri de Montalte et Sébastien Nicolas sont saisissantes. La mise en scène de Matthieu Delaporte est logique, très élégante et l’on sent qu’il maîtrise parfaitement son sujet. Les autres acteurs effectuent un travail correct, mais celui qui se démarque le plus du lot est bien le jeune violoniste Diego Le Martret.

Si durant la première partie nous sommes dans le flou, empruntant le quotidien pervers de notre protagoniste. La seconde partie plus rythmé et attractive démontre que le duo de la Patellière et Delaporte ne tombent pas dans des facilités que bon nombre auraient déjà utilisées.

Nos attentes pour l’édition collector

Si édition collector il y a, alors s’agira surement d’un lenticular slipcover représentant les deux personnages joué par Matthieu Kassovitz


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