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Histoire de babar

Publié le 01 novembre 2014 par Lespetitsmelomanes @Petitsmelomanes

Histoire de babar Depuis que j’ai des enfants, j’ai une excuse pour me replonger avec délice dans la littérature de mon enfance. Et dans ce panthéon, Babar tient une place de choix. Pour mes émerveillements enfantins devant l’Ile aux oiseaux ou les stalactites de la grotte du Professeur Griffaton, pour les aquarelles légères, pour l’écriture cursive, pour les histoires paisibles, pour les heures passées par mes parents à me faire la lecture… Bref, Babar, j’aime. Alors proposer au Grand la musique de Poulenc, à laquelle pour le coup je n’ai pas eu accès petite, c’était un choix assez naturel.

Dans la grande forêt un petit éléphant est né. Il s’appelle Babar.

Pour moi la musique de Poulenc n’est pas forcément la plus accessible qui soit. On est loin de Pierre et le Loup ou Piccolo Saxo, avec leurs mélodies explicites et leurs personnages orchestre. Ici il faut tendre l’oreille, parce que Poulenc est moins évident, d’autant plus qu’il s’agit uniquement de piano, même si ça reste tout aussi riche et intéressant. Le Grand l’a écouté assez petit, autour de 3 ans, et a beaucoup apprécié. Un avantage, il était déjà fan du personnage, même si jusque là j’avais reculé le moment de lui lire ce premier épisode où la maman meurt (je n’en reviens toujours pas que madame de Brunhoff elle-même ait inventé la mort de la maman, mais passons) !

Dans la partition de Poulenc une bonne partie des mélodies est quand même assez imagée : la berceuse de la maman, les jeux dans la forêt, l’accord dissonant qui marque le coup de feu du chasseur, la valse lorsque Céleste et Arthur rejoignent Babar à la ville… L’enfant a tout à fait les moyens de percevoir ces marques de narration. Et s’il y a des passages plus abstraits ce n’est pas grave, au contraire, c’est la part qui permet à l’enfant de rêver.

Si on compare avec Pierre et le Loup où tout est balisé, on voit bien qu’il y a là des conceptions assez différentes de l’œuvre pour enfant (même si ça n’était pas forcément conscient de la part de Poulenc qui au contraire disait faire une œuvre à la « Pierre et le loup en plus amusant», j’ai lu ça dans un dossier pédagogique). Chez Prokofiev, la correspondance mélodie-personnage-instrument est clairement énoncée, l’objectif pédagogique est limpide. Au contraire dans une œuvre comme celle de Poulenc, il s’agit d’une interprétation de l’Histoire de Babar, non pas d’une musique créé en même temps que l’histoire. Ce qui permet aussi à l’enfant de s’échapper de l’histoire, de se laisser glisser dans l’abstraction.

LES ALBUMS

En bref, n’hésitez pas à proposer Babar à vos enfants à partir de 4-5 ans, ils devraient accrocher. Côté album, le Grand a beaucoup écouté celui interprété par la pianiste Shani Diluka, avec Nathalie Dessay à la « récitation » (il faudra un jour que j’écrive un billet sur elle et sa tendance à participer à tous les coups à des projets géniaux comme Sortilèges et Carafons ou La Boîte à joujoux). Si vous n’avez pas encore Histoire de Babar en livre, n’hésitez pas à le faire entrer dans votre bibliothèque, le format carré de l’éditeur Didier Jeunesse met bien en valeur les illustrations.

Le Grand a aussi écouté la version par Jérôme Ducros et Laurence Ferrari à la narration qui, si elle m’a moins emballée, a plu au Grand, soyons juste, c’est ce qui compte. Il y a encore bien d’autres versions, dont quelques unes disponibles sur Deezer. Vous pouvez notamment y écouter une version symphonique (je trouve la narration un peu rigide par contre) :

EN CONCERT AUSSI !

Enfin, la musique live, c’est tellement bien avec les enfants ! Si vous êtes en région parisienne le 20 décembre, allez écouter le concert au 104, par l’Orchestre de chambre de Paris. C’est 5€ pour les enfants, 12€ pour les parents, soit un total inférieur au prix d’un billet pour certains spectacles pour enfants de cette fin d’année… On ne pourra pas y aller, le Grand sera déjà en vacances, mais si quelqu’un veut me prêter un enfant je suis partante !
En Décembre les toulousains pourront écouter une version piano au TNT, et une autre en avril. Et les petits parisiens (encore eux, hé oui) au Collèges des Bernardins le 22 décembre (par contre c’est indiqué pour les 8-16 ans, j’ai peur qu’à huit ans pour le Grand Babar soit catalogué « pour les petits »).
Enfin, c’est peut-être encore un peu loin, mais les petits genevois (et leurs camarades frontaliers de Haute-Savoie et de l’Ain) pourront assister au concert de l’Orchestre de Chambre de Genève le 6 juin prochain.
Si vous avez d’autres dates à me communiquer, n’hésitez pas, je les ajouterai.

Pour en savoir plus :
L’émission de radio Klassiko Dingo consacrée à l’Histoire de Babar : le présentateur Nicolas Lafitte résume l’histoire en une dizaine de minutes, avec des extraits de la version pour piano par Shani Diluka et Nathalie Dessay (ed. Didier Jeunesse)


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