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L'Exception

Publié le 19 novembre 2014 par Auroretaupin
L'Exception
J'aurais pu craquer rien que pour sa couverture tant le graphisme réalisé par Zuma attire l'œil par ses belles couleurs et géométries. Ayant déjà lu Rosa Candida de la même auteure sans grande conviction, j'entamais celui-ci avec quelques réticences passé l'argument de la première de couverture chatoyante.
Ici l'auteure choisit une thématique oserais-je dire, "dans l'air du temps" puisque Maria se voit brutalement quittée par son mari Floki, lequel part pour aller vivre avec son collègue – lui aussi nommé Floki. L'idée originale aurait pu faire un roman intéressant sur les choix imposés par la société, le ressenti des femmes quittées pour un homme, les questions quant aux 13 années passées avec son mari, ou encore le rôle du beau-père dans les familles recomposées mais rien de tout ça ici – ni réflexion réelle sur le couple, le divorce, l'homosexualité. Audur Ava Olafsdottir déroule simplement une histoire avec quelques (beaucoup?) d'invraisemblances et de comportements étonnants.
Comme dirait quelqu'un que je connais bien, c'est peut-être "à prendre comme un conte", mais là elle y va un peu fort de café sur le déjanté irréaliste. A commencer par la naine Perla, écrivain de polars, voisine de Maria, psychologue à ses heures perdues qui parle comme un grand sage du haut de sa montagne. "Je crains que les mots ne te soient pas d'un grand secours. D'expérience, les gens ne comprennent pas tous les mots de la même manière. Un des exemples que je reprends pour mettre en évidence l'aspect imprévisible des sentiments humains est qu'il peut suffire d'une conduite d'eau chaude qui éclate pour que deux couples qui habitent sur le même palier décident de divorcer" Quelques réflexion affleurent de-ci, de là via le personnage de Maria sur sa culpabilité, ses remords, comment faire face mais restent assez épisodiques et sont toujours stoppées par les interventions intempestives de Perla, la naine curieuse et indiscrète.
Outre le comportement étonnant de Perla, le live achoppe également sur celui-ci de Floki – d'une froideur glaciale au moment de l'annonce, mais qui consent entre deux témoignages d'une indifférence totale envers Maria à coucher avec sa future ex-femme pour la consoler. En parallèle de l'histoire principale, on ne nous épargne rien des récits annexes plus invraisemblables encore que la trame originale : un père biologique subitement réapparu, une procédure d'adoption, un ornithologue transi …
Le roman se lit très vite mais souvent avec un soupir devant le style un peu "gâché" de l'auteure autour de ces histoires sans intérêt ni résonance.
J'ai gardé pour la fin quelques citations de Perla, la naine envahissante ou d'autres personnages pour donner une idée + précise de l'aspect abracadabrantesque de ce personnage et de l'histoire. "Sans être curieuse de nature, je n'ai pu m'empêcher d'apercevoir du foie gras dans ton frigo. Et il ne m'a pas non plus échappé que tu n'avais pas beaucoup d'appétit, d'où ma question : quelles sont les chances que tu le consommes avant la date de péremption ?" Un employé des pompes funèbres particulièrement délicat – et sans aucune trace d'ironie de la part de l'auteure : "Il y a un risque de respirer involontairement la cendre de l'urne. C'est arrivé que des proches du défunt en contractent une pneumonie. Quand c'est une femme qui signe le reçu, je prends l'exemple du tiramisu : il faut faire attention à ne pas respirer le cacao dont on a saupoudré le crème. La plupart des hommes voit mieux l'idée avec un vieux parquet, ils savent bien que pour le poncer, mieux vaut porter un masque"   L'exception, d'Audur Ava Olafsdottir chez Zulma

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