question /réponse

On me pose la question suivante :

"Bonsoir José, je m’intéresse toujours à la vision sans tête en revenant autant que possible aux exercices. Il est vrai que je ressens ou perçois cette vacuité parfois et de manière fugace mais je reviens vite dans ma personnalité souvent et les soucis quotidiens. Est ce que à force d'attention constante, on peut dire que la personnalité laisse place à cet espace de joie, ou y aura t il toujours une personnalité revendicatrice du moi-je même à intérieur de la vacuité?

Mooji semble parler d'une espèce de rédemption totale du moi au Soi qui embrase tout, comme un feu nouveau, sans retour possible vers le petit moi...En écoutant Douglas Harding, il fait lui la différence entre les 2, ayant conscience que les 2 espaces coexistent, celui de la vacuité et celui du "petit", s'efforçant par une attention constante de rester au centre de lui même pour ne pas dévier et se laisser emporter dans la personnalité qui n'est que source de problèmes si on vit dans cette dimension...qu'en pensez-vous d'après votre expérience? y' -t-il selon vous plusieurs degrés de réalisation différentes selon les Êtres ? Je vous remercie pour votre éclairage...!cordialement,! "

Au début sans doute, on voit la vacuité de manière fugace; et la personnalité se réinstalle au centre. C'est un peu comme si un rideau s'était levé vers une autre réalité, puis il se referme. La vision de sa vraie nature est parfois oubliée. Elle est intermittente.

Mais en continuant la pratique, en continuant de retourner l'attention vers sa source, vient alors un moment où une bascule s'opère, et l'espace devient le centre de l'identité.Le rideau se déchire.Ou plutôt on se rend compte qu'il n'y a jamais eu de rideau.

Du moins, c 'est ce que j'ai vécu: d'abord un aperçu puis un basculement.

Après ce basculement, la personnalité a beaucoup moins de puissance d'attraction. Une évidence, une certitude vit en nous maintenant. La vie se déroule à partir de cet espace. Mais la personnalité ne disparait pas, elle devient périphérique et garde encore un peu de puissance d'attraction; cependant, le centre n'est jamais complètement perdu de vue. Des émotions peuvent se lever et nous agiter un peu, mais on peut vite retrouver son équilibre. Alors il n'y a plus vraiment de pratique ; la présence est là tout simplement.

Il n'y a pas deux espaces, deux consciences mais un seul espace-conscience.

Donc continuez de prêter attention à l'espace de la conscience dans lequel tout apparait et disparait : pensées, émotions, perceptions. Et peu à peu, vivre "centré" deviendra naturel. C'est tellement simple : en ce moment à partir de quoi regardez vous cet écran ? A partir d'un vaste espace transparent sans limite et sans forme n'est-ce pas?

Avec tout mon amour.

josé