MONDE > Disparus du Mexique : l'affaire plonge le pays dans la colère

Disparus du Mexique : l'affaire plonge le pays dans la colère" border="0" title="MONDE > Disparus du Mexique : l'affaire plonge le pays dans la colère" />

Un rassemblement a eu lieu à Ayotzinapa, ou se trouve l’école des étudiants disparus I ©Daniel Becerril / Reuters

Près de huit semaines après la disparition de 43 étudiants au Mexique, la vague de contestations enfle. Une nouvelle manifestation s’est organisé à Mexico.
Le 26 septembre dernier, des policiers de la ville d'Iguala dans l'État de Guerrero attaquent une centaine d'élèves-enseignants. Ironie du sort, ces derniers collectaient des fonds pour participer à la commémoration d'un massacre d'étudiants en 1968. Bilan de l'attaque : six morts et une vingtaine de blessés. Le corps d'un de ces jeunes sera retrouvé le visage dépecé et les yeux arrachés. Embarqués par la police, 43 autres étudiants disparaissent.Cette répression sanguinaire contre de futurs instituteurs provoque une vague d'indignations à travers le pays et au-delà des frontières. La colère des Mexicains monte d'un cran, après la fuite du maire d'Iguala, Jose Luis Abarca, et de sa femme, Maria de Los Angeles Pineda, accusés d'être les commanditaires de cette attaque. Selon l'enquête, le couple a ordonné aux policiers de réprimer les étudiants pour qu'ils ne perturbent pas un événement public, organisé par l'épouse. Sœur de narcotrafiquants notoires, cette dernière gérait les activités locales d'un cartel de la drogue.
L'arrestation, le 4 novembre à Mexico, de ceux que les habitants d'Iguala surnommaient le « couple impérial » ne calme pas l'ire des Mexicains, dans un pays où la collusion entre les autorités locales et le crime organisé gangrène la plupart des municipalités. Trois jours plus tard, le gouvernement révèle que trois narcotrafiquants ont avoué que les policiers leur ont remis les disparus. Ils les auraient tous tués, avant de brûler leurs corps, de récolter leurs restes dans des sacs poubelle, puis de les jeter dans une rivière. Retrouvés par les autorités, ces restes sont dans un état de dégradation rendant difficile leur identification. Les parents des disparus refusent cette version. Pour Felipe de la Cruz, porte-parole des familles, « le gouvernement cherche à clore l'affaire sur la base d'aveux qui n'ont pas de valeur. Sans preuve, nous considérons nos enfants vivants. » Une série de manifestations de soutien dégénèrent. Le Congrès de Guerrero est incendié. Ce vent d'insurrection, au nom de la justice et de la vérité, a souffler à nouveau, dans les rues de Mexico, jour du 104^ème anniversaire de la révolution mexicaine.FG