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Un sexagénaire français tente le plus haut saut en parachute de l’histoire

Publié le 25 mai 2008 par Plusdebuzz

NORTH BATTLEFORD (Canada) (AFP) - Le parachutiste français Michel Fournier mettait la dernière main dimanche à la préparation d’un saut en chute libre de 40 kilomètres de haut, au-dessus des prairies canadiennes, le rêve d’une vie pour ce sexagénaire qui espère écrire une page d’histoire.

“Comme a dit MacArthur, la jeunesse n’est pas une période de la vie, mais un état d’esprit”, lance Michel Fournier, 64 ans, dans un hangar du minuscule aéroport de North Battleford, dans le centre de la province céréalière de la Saskatchewan, dans l’ouest canadien.

La quinzaine de membres de l’équipe technique de cet ex-officier de l’armée française s’active avant le “grand saut” prévu lundi à l’aube, si les conditions météorologiques le permettent.

Une nacelle pressurisée accrochée à un ballon stratosphérique doit amener Michel Fournier à une altitude de 40.000 mètres, d’où il sautera pour devenir le premier homme à franchir le mur du son en chute libre.

“Qui ose gagne”, peut-on lire à l’intérieur de la nacelle baptisée “Billy Bishop” en hommage à un célèbre aviateur canadien de la Première Guerre mondiale. Les photos des équipages des navettes Challenger et Columbia, qui ont toutes deux explosé en vol, y sont aussi affichées, l’objectif de M. Fournier étant notamment de faire avancer les recherches sur le sauvetage des astronautes en cas d’avarie.

Un ballon géant de 116 mètres de diamètre gonflé à l’hélium permettra l’ascension de la nacelle. Le sexagénaire se lancera alors dans le vide vêtu d’une combinaison pressurisée le protégeant aussi du froid, pour n’ouvrir son parachute qu’à un kilomètre du sol.

Mais l’ascension pendant deux heures et demie du ballon stratosphérique pourrait être compromise par de fortes bourrasques atmosphériques balayant à l’horizontal, explique Dale Sommerfeldt, directeur canadien du lancement. La descente prendra en revanche moins de dix minutes.

Une équipe au sol suivra le déroulement de l’opération grâce à des données GPS, à quatre caméras dans la nacelle, une placée sur le parachutiste et une armada de télescopes installés dans le centre de contrôle à North Battleford.

“C’est très important (ces caméras à l’intérieur de la nacelle) pour voir Michel, pour voir s’il ne s’évanouit pas, s’il est conscient”, indique Thierry Le Coz, responsable des télécommunications. “Ça permet (aussi) de vérifier la ligne de vol du ballon” pour corriger la direction, ajoute Patrick Rojewski, responsable des caméras dans la cabine.

Pendant l’ascension, dans sa capsule vitrée de deux mètres de haut, l’isolant de températures pouvant descendre sous les -100 degrés Celsius, des rayons UV et cosmiques, Michel Fournier respirera de l’oxygène pur en circuit fermé.

“Si je renvoie de l’oxygène dans ce local fermé, ça va vite devenir une bombe, c’est pourquoi la nacelle est pressurisée avec de l’azote, un gaz inerte”, explique le retraité à la chevelure blanche, au rire moqueur, un peu nerveux toutefois à l’approche du saut de sa vie.

S’il réussit, Michel Fournier établira quatre records du monde: celui de la vitesse en chute libre (1.500 km/h), de la durée de la chute libre, de l’altitude du saut, ainsi que de l’altitude de vol humain sous un ballon.

M. Fournier, qui a plus de 8.600 sauts à son actif et détient le titre français du plus haut saut en parachute depuis 12.000 mètres, a déjà fait deux tentatives infructueuses.

En 2002, les conditions météorologiques avaient empêché le saut et en 2003, la toile du ballon stratosphérique s’était déchirée peu avant le départ.

Avant lui, en 1960 le capitaine américain Joseph Kittinger avait sauté de 31.333 mètres dans le cadre d’une expérience médicale. Et, en 1962, le Russe Evgeni Andreïev avait sauté de 24.483 mètres, établissant le record du monde de saut en chute libre.


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