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Sant’Andrea de la Zirada

Publié le 23 novembre 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

En 1329 quatre femmes issues de familles patriciennes, Francesca Corraro, Elisabetta Gradenigo, Elisabetta Soranzo et Maddalena Malipiero ont été autorisés à fonder une abbaye sur le site appelé Cao de Zirada.

Zirada signifie « coude » en vénitien et fait référence à la courbure du canal en face de l’église, que l’on voit bien dans la gravure de Jacopo di Barberino.

SAdZ

Malgré l’opposition des religieuses voisines de Santa Chiara, les travaux ont commencés en 1331.

En 1346 les bienfaitrices et d’autres jeunes filles de bonnes familles de la société vénitienne ont donné naissance au couvent, embrassant la règle de saint Augustin. Sous le patronage du Doge, leur travail était de nourrir les nécessiteux, mais dès 1684 elles n’avaient plus comme obligation que d’accepter trois années de converse et de renoncer au paiement de leur dot.

Selon les chroniques, l’église a été construite dans la première moitié du XIVème siècle, grâce au financement de la famille Bonzio. Elle a été profondément restaurée en 1475, consacrée en 1502 par l’archevêque de Corinthe Giulio Brocchetta et rénovée intérieurement au XVIIème siècle. Le monument a subi d’autres interventions dans les siècles suivants, mais a gardé la façade gothique d’origine.

Sant’Andrea de la Zirada

Le monastère, désaffecté à la suite de l’édit napoléonien, à été en grande partie détruit, puis, la piazzale Roma à été réalisée à proximité, lors de la construction du Ponte Littorale en 1931. Depuis 2009, elle est situé juste dessous le monorail People Mover.

Le couvent est mentionné à plusieurs reprises dans Virgins of Venice, de Mary Laven. Elle y relate les escapades des patriciens avec les nones de Sant’Andrea, et le célèbre décret de 1596 qui fit verrouiller l’accès au campanile, où les religieuses grimpaient pour s’y afficher dans des poses indécentes, aux yeux de tout le voisinage.

Le portail d’entrée est en pierre d’Istrie. La lunette au dessus montre l’appel des apôtres Pierre et André, du XIVème siècle, et, au dessus, une représentation du Christ du XVème siècle.

Sant'Andrea della Zirada

Sant'Andrea della Zirada

L’intérieur se compose d’une nef unique avec un plafond abaissé. Au-dessus de l’entrée il y a un chœur pour les nones suspendu, que l’on nomme dans la lagune un barco, du XVIIème siècle, avec des colonnes et des barbacanes gothiques. La riche décoration du barco a été ajoutée au XVIIème siècle.

L’autel baroque de 1679 est de Juste Le Court. Quatre autels latéraux avec des statues en marbre du XVIIIème siècle. Jan Morris dit que la plaque en l’honneur de la Guilde des éboueurs, qui a été installée au-dessus de la porte de l’église, date de la république (sans plus de précision).

Sant'Andrea della Zirada

Les œuvres les plus précieuses sont un Christ mort entre St-Charles-Borromée et les anges par Domenico Tintoretto, un saint Augustin avec deux anges de Paris Bordon et un Saint Jérôme par Paolo Veronese, ce dernier tableau était placé à droite de l’autel principal. Ces tableaux sont aujourd’hui à la Galerie de l’Accademia.

Véronèse, Saint Jérôme

Pendant un certain temps, l’église à servi d’atelier au sculpteur Gianni Aricò… mais nous n’avons pas réussi à savoir si c’est toujours la cas. Avant, on pouvait la visiter, et, depuis le haut du campanile, admirer la Vénétie jusqu’aux montagnes. Le campo, autrefois engazonné, offrait également une belle perspective.

Vue de l’extérieur, cette église semble bien conservée par rapport à beaucoup d’autres monuments à Venise.

Sant'Andrea della Zirada

Sant'Andrea della Zirada

Mais a l’intérieur on ne peut que constater une situation misérable, comme en témoignent les photos « volées à travers le trou de la serrure » par Alfreda Vedova, que nous remercions pour le partage des photos.

Sant'Andrea della Zirada

Sant'Andrea della Zirada


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