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Grabatairologue, un métier d’avenir

Publié le 25 mai 2008 par Mawquise

Lors de vacances en Irlande, avec ma copine Clara dont les parents sont diplomates en Russie (mais tu vas voir que ça fait pas tout niveau QI), on s’est mises à parler des vieux.

Pas de NOS vieux, non, des vieux en général.

Ouais, tu sais, les casse-burnes qui te remercient pas quand tu leur laisse ta place dans le bus, ou qui te roulent sur les Paul&Joe avec leur caddy à roulettes au marché.

Du vieux de base quoi.

On était sur le point d’entrer dans le musée du cristal de Galway, (ouais, on aime bien les visites chiantes à mourir mais clinquantes) que la demoiselle avise un couple de centenaires -au moins- et me dit, toute troublée:

Comment ça se fait que plus t’es vieux moins tu as besoin de dormir, à ton avis?

Là, lecteur, t’es un peu dérouté par le tour que prend la conversation, qu’on se croirait dans “Il était une fois le corps humain”, où t’as un vieux pervers barbu en robe qui passe son temps avec des moins de 10 ans et qui leur fait visiter des capillaires sanguins, le tout en essayant d’échapper aux méchants microbes qui les poursuivent à travers tout le pancréas pour leur niquer leur face.

Bonjour ce qu’on regarde quand on est enfant. Qu’on s’étonne pas après quand les gamins redoublent leurs classes de primaire.

En même temps, même moi j’en avais rien à secouer de ce qu’elle me disait, la Clara, toute soucieuse que j’étais de trouver un nouveau lustre pour le vestibule du château, rapport que Charles-Hector me l’avait pulvérisé en essayant d’imiter le Bouffon Vert dans Spiderman.

J’lui sors: “bah attends, ils sont pas cons à ce point les vieux, ils savent qu’un seul glissement du déambulateur les sépare du sommeil éternel, alors ils regardent les redif’ de Motus à 4 heures du mat’, ils vont chez Michou, c’est des vrais dingues quoi, ils font tout pour pas avoir l’impression d’anticiper sur l’inévitable

T’imagines bien que la copine est restée sur sa faim.

En même temps je suis pas grabatairologue moi, qu’est-ce qu’elle vient me poser des questions à la con aussi?

Ca ne l’a pas calmée figurez-vous, elle a remis le couvert:

Et pourquoi ça pue toujours le rance un vieux?”

A ce stade j’en étais en train de me demander si je prenais le dix ou vingt rangées de breloques, et si 56 chandelles c’était assez pour éclairer la pièce.

Pff mais ça c’est juste parce le corps, lui, anticipe, et qu’il commence déjà à se faisander de leur vivant, tu savais pas?

Tu sais ce que c’est, le pire?

C’est qu’elle m’a crue.

Je me suis bien gardée de démentir, bien entendu.


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