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25 novembre 1914, rencontré ce soir, à ma sortie du bureau, une longue colonne de fantassins revenant des tranchées. Les hommes étaient armés seulement de pelles ou de pioches que chacun d'eux portait sur l'épaule

Par Cantabile @reimsavant

Nuit assez calme.

L’Eclaireur de l'Est publie ce jour un avis du général commandant d'armes, indiquant les mesures à prendre chez soi et dans les rues, en raison du nouveau caractère de violence du bombardement. C'est, si l'on veut, une sorte de "manière de s'y prendre", afin de réduire, autant que possible, les risques courus par les habitants de Reims.

- Rencontré ce soir, à ma sortie du bureau, une longue colonne de fantassins revenant des tranchées. Les hommes étaient armés seulement de pelles ou de pioches que chacun d'eux portait sur l'épaule. Ils descendaient, en file indienne, la rue Carnot, se tenant sur les trottoirs et cherchant ainsi à éviter le plus possible les obus.

- Bombardement.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Mercredi 25 : Sainte Catherine. Anniversaire de mon installation à N. D. de Cholet par Mgr Freppel, de ma Préconisation à l’Évêché de Belley, de la réception du Billet m'annonçant ma promotion au Cardinalat. Nuit 24-25 tranquille, pour la ville du moins. Coucher au sous-sol, première nuit.

Nous couchâmes d'abord six ou sept nuits dans la cave, fin septembre.

Puis nous cédâmes la cave au sœurs ; et nous (Mgr Neveux et moi) nous installâmes dans les sous-sol, on descend l'escalier de la cuisine.

Légère chute de neige.

Visite à Gueux, Église, Curé,
Ambulance dans le château de Mme Roederer (je crois), aux sœurs de la Divine Providence à Rosnay, à l'Orphelinat de Bethléem réfugié au Château d'Aubilly. Et aux Carmélites de Reims réfugiées dans le même village, chez M. Massart, frère de la Sous-Prieure et Maire, et riche cultivateur d'Aubilly. Nous étions en automobile ambulance conduits par M. Glorieux lieutenant, parent de Mgr. Glorieux.

En repassant à Gueux, Salut et petite allocution à l'église.

De 2 h à 2 1/2, bombardements sur la ville. La maison de M. Chartin de Chactans, où habitait M. l'Archiprêtre (M. Landrieux) est dévastée par des obus qui descendent presque à la 2ème cave.

9 h, bombes sur la ville. Nuit tranquille.

Réception de paquets de l’œuvre du Vêtement des Combattants. (Mr Fernand Laudet).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims
25 novembre 1914, rencontré ce soir, à ma sortie du bureau, une longue colonne de fantassins revenant des tranchées. Les hommes étaient armés seulement de pelles ou de pioches que chacun d'eux portait sur l'épaule
25 novembre 1914, rencontré ce soir, à ma sortie du bureau, une longue colonne de fantassins revenant des tranchées. Les hommes étaient armés seulement de pelles ou de pioches que chacun d'eux portait sur l'épaule
25 novembre 1914, rencontré ce soir, à ma sortie du bureau, une longue colonne de fantassins revenant des tranchées. Les hommes étaient armés seulement de pelles ou de pioches que chacun d'eux portait sur l'épaule

25/11 - Mercredi - Un peu de neige pendant la nuit et ce matin temps de brouillard et sur le soir le temps se décharge un peu et la lune brille par moment ce qui pourrait être la cause que l'on ne dormirait pas tranquille. Journée assez carme quelques coups de canon et bombes en ville. Les gendarmes sillonnent la ville pour faire dégager les rues, faire passer les piétons sur les trottoirs. Les gens du centre sont aussi invités à rester chez eux et principalement dans les cavez (L’Éclaireur de ce jour). Soirée et nuit assez calmes

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet visible sur le site de petite-fille Marie-Lise Rochoy


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