Magazine Coaching sportif

Quelle alimentation pour les entraînements natation?

Publié le 26 novembre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

L’alimentation avant mes entraînements natation est souvent un casse-tête. C’est un sujet dont nous discutons beaucoup avec Man, lui qui adore l’eau et la natation. Il reste discret sur le sujet mais il a tout appris à Manaudou (la fille, pas le colosse prétentieux et imbu de lui-même). On l’appellerait même le « dauphin de Houilles ».  A moins que cela ne relève de la légende…

Pour ma part, vrai bébé-nageur de 85kg, plus béluga que dauphin, plus pierre que bouchon (il a été dit à la femme de ma vie qu’elle flottait « comme un bouchon »), plus désarticulé qu’un invertébré, véritable ver de terre qui se débat avec l’eau, la natation rime avec épuisement.

Nager demeure certes fort agréable. En tant que « sport porté« , la natation n’est pas traumatisante pour les muscles. Pour une fois que mon poids n’est pas un problème en sport, j’en profite! Merci Archimède! Pas de problème de périostite récurrente. Au pire, une tendinite au coude ou à l’épaule peut arriver en période d’entraînements intensifs. Mais je suis pas con: j’évite de trop m’entraîner, c’est le secret pour durer en sport (à condition de ne pas avoir trop d’ambition, sinon, cela peut être problmétique).

Il n’en demeure pas moins que je suis crevé après un entraînement natation. La natation demande effort physique et coordination des gestes. De nombreux muscles travaillent. C’est d’ailleurs, après l’aviron, un des sports les plus complets. L’effort requis, et donc la dépense énergétique, me pose toujours un vrai problème d’alimentation. En effet, la natation requiert de tracter sa masse tout en conservant une coordination tête-buste-bras-épaules-jambes-pieds et en ayant le souci de conserver le rythme pour trouver une bonne glisse (qui requiert technique et puissance).

Le problème de l’alimentation réside en outre dans les créneaux horaires de mes entraînements: soit tôt le matin, de 7h à 8h, ce qui implique un réveil à 6h, la tête encore pleine de marques d’oreiller, soit tard le soir, à 21h.

Le matin, dur d’avoir une grosse faim. Il fait nuit noire, le chat se met dans mes pieds pour avoir ses croquettes du jour (ça n’a rien à voir avec le sujet mais je ne savais pas où le placer), l’estomac et le tube digestif dorment encore, le dîner n’est pas encore complètement évacué. Et puis trop manger à moins d’une heure de la mise à l’eau comporte des risques en terme de digestion (outre le processus de digestion lui-même, la position horizontale (pas de blagues douteuses, je parle de la position dans l’eau, essayez d’être à la verticale, ça marche moins bien) pose en toi une difficulté dans le processus de digestion) et donc de bien être pendant l’effort. Après plusieurs méthodes, j’en suis parvenu à l’organisation suivante. Au mieux, il faut manger une banane avec un peu de miel au réveil. Cela apporte un peu d’énergie et de calories à brûler pendant l’effort à venir moins d’1h après. L’autre solution est un bol de Coco Pop’s, les céréales les plus digestes que je connaisse et qui ne font pas gonfler le bide, assurant donc un minimum de bien être pendant l’effort. Il faut juste éviter de les noyer dans du lait, pas idéal pour la digestion et encore moins pour l’acidification des muscles. Toutefois, j’en suis arrivé à la conclusion que la meilleure alimentation pour nager le matin était d’aller nager à jeun.  L’estomac n’est pas agressé dès le matin, et le dîner, finalement pas si éloigné, permet d’avoir une réserve de glycogène. Je m’attèle la veille des entraînements matinaux à manger des repas riche en protéines et source de glycogène: lentilles, pâtes, riz, poulet, miel dans le yahourt, etc. Je pars donc maintenant la plupart du temps à jeun avec une gourde d’eau comportant un fond de sirop (permettant d’avoir des sucres rapides, utiles en milieu en fin d’entraînement). Je me suis persuadé que les boissons isotoniques n’étaient pas adaptées à l’effort à produire en natation, quelle que soit la marque utilisée.

Pour le soir, c’est à la fois plus facile et plus compliqué (non, je ne suis pas Normand). Plus facile car il est aisé de prévoir un goûter. Après avoir compris que 350g d’oursons en guimauve ou un paquet de maxi Cookies Chunck de Pepperidge Farm (noix de pécan & chocolat blanc) n’étaient pas recommandés, j’ai opté pour un fruit ou des biscuits bio (Bjorg par exemple) vers 18h. Cela permet d’avoir une réserve énegétique pour l’entraînement de 21h. Je prends toujours ma gourde avec sirop pour les sucres rapides. Mais là où cela devient plus compliqué, c’est que, malgré l’encas de 18h, la faim arrive malgré tout vers 21h30/ 21h45. Trop manger à 18h n’est pas non plus une bonne chose car, j’ai testé, et il en résulte une digestion qui ne favorise pas les efforts à 21h… Le plus délicat demeure après l’entraînement: après un entraînement d’1h ou 1h30, je suis fatigué et j’ai utilisé certaines réserves. Ok, j’ai beaucoup de réserves, mais quand même. Or, le temps de rentrer, je n’ai plus faim: il est trop tard, je suis fatigué, il fait froid, mon chat râle, ma femme aussi, et il fait trop noir, trop nuit, et puis la neige elle est toute molle. Bref, aucune envie de faire à manger. Je mange souvent donc sur le pouce: oeufs avec un peu de fromage, un yahourt au miel. Bref, pas idéal quand il faut enchaîner le lendemain sur un entraînement VMA ou une sortie vélo. Heureusement que Christian me nourrit bien chaque midi et que j’ai beaucoup trop de sucres en stock.

Au final, j’essaie donc de favoriser les entraînements du matin. Je peux nager à jeun sans trop de difficulté au regard de l’effort à fournir, moins violent et moins traumatisant que lors d’un entraînement CàP où le choc des amortis laissent des traces, surtout avec mon poids. Je peux  également prendre un encas rapide et non agressif pour la digestion qui se déroulera pendant l’entraînement. Je mange immédiatement après l’entraînement (fruits, barre céréale) afin d’éviter le coup de barre de 10h. Cela ne m’empêche en rien de prendre malgré tout ma pause syndicale de 10h (oui, je suis syndicaliste quand cela m’arrange). L’hydratation permet de ne pas me blesser, car dans l’eau, on en oublie vite qu’on transpire malgré tout pendant l’effort!

Maintenant que j’ai réglé le problème de l’alimentation, je n’ai plus qu’à réussir à me lever pour m’entraîner. Ensuite, je n’aurais plus qu’à m’acheter un peu de talent pour nager aussi bien et aussi vite que ma femme. Mais là, je crois que même mon Dieu ne peut rien pour moi.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Emmanuel S. 893 partages Voir son profil
Voir son blog