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Le statut des femmes en débat à Fontenay avec Ana Pak, militante féministe iranienne

Publié le 26 novembre 2014 par Micheltabanou

Ai assisté hier soir à la Maison du Citoyen au début de la rencontre-débat « Vivre libre, vivre égales, femmes en résistance » présidée par Mariam Abdo, féministe franco-libanaise France, Nigeria, Algérie, Iran : des femmes s’engagent contre le terrorisme, pour la justice, pour leurs droits et libertés. Avec la participation de Danièle Klein, Présidente de l’Association française des Victimes du Terrorisme et Ana Pak, féministe iranienne. Rencontre organisée par le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme (MPCT). J'ai apprécié l'intervention de Madame Ana Pak qui ne se cache pas pour dénoncer, utilise les vrais mots et désigne les responsables de tous les actes de violence dont sont victimes les femmes en Iran; c'est à dire un état où est instituée comme régulateur et ordonnateur de la vie sociale le fait religieux et ici en l'occurrence l'islam. En un petit film qui relate le combat des femmes iraniennes, dans les rues de Teheran, manifestant leur mécontentement, leur refus des contraintes et violences religieuses Madame Ana Pak a bien illustré la question de la subordination des femmes au totalitarisme religieux des pays musulmans appliquant la charia et de leur condition d'êtres inférieurs qui en découle tout naturellement.Tout à été dit par cette militante exemplaire. 
Dans ce genre de débat il se trouve toujours des naïfs pour penser qu'un accommodement puisse être trouvé dans le Coran pour que les acteurs de la société puissent réguler la condition des femmes vers plus d'égalité. Tant de naïveté ou de bêtise me surprend toujours. Cela reviendrait à accorder au geôlier de trouver les accommodations pour améliorer la condition du détenu dont il a la surveillance quitte même à devoir le libérer. cette naïveté c'est la complicité du généreux imbécile dont par ailleurs ces régimes recherchent toujours les appuis pour légitimer leur crime. Je suis intervenu en quelques mots pour signifier que tant qu'existeront des états dont la loi suprême est celle dictée par une religion le sort des femmes  ne trouvera aucune issue sachant qu'aux origines de tout ces dogmes la femme est accusée d'un pêche originel dont l'humanité supporterait le poids! 
Ce rejet originel de la femme est le terreau de tous les dénis, de tous les rejets et de toutes ces contraintes, ces lois abusives qui soustraient à la femme le droit d'être l'égale de l'homme et de disposer de sa vie comme elle l'entend. 
Je veux rappeler les fondamentaux qui règlent la place de la femme dans la société en quelques exemples tirés de la Bible, de la Torah et du Coran. Sachant que ces ouvrages sont les garants d'un dogme infaillible et que tout croyant se doit de s'y plier s'il aspirent à être vertueux et de bons fidèles, de bons croyants. 
Pour servir d'instruction aux aspirants aménageurs des lois qui pensent qu'il existe une possibilité de retoucher ce qui compose l'architecture des législations des états islamistes je leur donne à lire les articles de loi ( un petit extrait car plusieurs milliers de pages sont dédiées au statut des femmes ) qui astreignent les femmes et les contiennent dans un périmètre d'expression très délimité: 
Statut Général des Iraniennes depuis l’instauration de la République Islamique
Article 21 de la Constitution : Le gouvernement doit assurer les droits de la femme à tous égards, conformément aux critères islamiques.
Décodages | Toute promiscuité entre femmes et hommes en public, mais aussi en privé, est interdite. La mixité est considérée comme un péché répréhensible. Le tchador, long voile noir, est obligatoire pour toute salariée du secteur public. Le hejab (voile ou foulard) est obligatoire pour les femmes iraniennes ou étrangères, quelle que soit leur obédience religieuse, sur le sol iranien. Le maquillage est interdit. L’usage des couleurs vives, des vêtements « occidentalisés et indécents » ou portant des inscriptions étrangères, etc., sont interdits par décret ministériel pour les salariées du secteur public, les étudiantes, lycéennes et écolières.
Une liste non-exhaustive des violations des droits des Iraniennes
Article 1105 Dans la relation matrimoniale, l’homme a pour devoir premier d’être le chef de la famille.
Art. 1117 Le mari peut interdire à l’épouse toute profession ou occupation allant à l’encontre des intérêts de la famille (les siens) ou de la dignité de l’épouse. Alinéa : Une femme ne peut voyager sans la permission de son mari.
Article 907 La femme et l’héritage : La femme hérite la moitié de l’homme.
Article 1210 L’âge de la puberté est de quinze ans lunaire (14 ans et 6 mois) pour les garçons et de neuf ans lunaire (huit ans et 9 mois) pour les filles. Le mariage d’une fille qui se marie pour la première fois est conditionné à la permission du père ou du tuteur ou d’un grand-père, etc.
Article 1041 Le mariage avant l’âge de la puberté est interdit, toutefois les contrats de mariage décidés par le père ou le tuteur des fillettes avant cet âge sont validés si les intérêts de la personne sous tutelle sont respectés.
Article 1108 L’homme peut refuser son soutien financier à l’épouse qui ne remplit pas ses devoirs conjugaux.
Article 1060 Une femme musulmane n’a pas le droit d’épouser un non-musulman. 
Alinéa : La polygamie est permise par la loi pour l’homme jusqu’à quatre femmes légales.
Article 1075 Le mariage temporaire est légal pour une durée variant de une heure à quatre-vingt-dix-neuf ans. L’homme peut contracter autant de mariages temporaires simultanés qu’il le désire. Il peut cesser le contrat quand il le veut. La femme ne le peut pas.
Article 1133 L’homme peut divorcer à tout moment, sans condition préalable ni légale. La femme doit être en m esure d’arguer de raisons valables pour une demande de divorce.
Article 1169 Après le divorce l’homme a officiellement la charge de l’enfant mâle à partir de deux ans et de la fille à partir de sept. La femme perd automatiquement le droit de garde des enfants si elle se remarie.
Article 102 La femme et les sanctions : La lapidation jusqu’à ce que mort s’ensuive est le châtiment pour les adultères. L’homme et la femme adultères sont enterrés dans un trou rempli de sable, le premier jusqu’à la taille, la seconde jusqu’au-dessus des seins, et ils sont lapidés.
Article 104 Les pierres utilisées ne devront pas être trop grosses afin d’infliger la mort d’un coup, elles ne doivent pas être si petites qu’on ne puisse leur donner le nom de pierre. La taille moyenne est choisie généralement afin de faire expier la faute par la souffrance.
Alinéas votés à l’Assemblée islamique au mois de novembre 1996 (rapporté par l’AFP) : Un mari trompé surprenant sa femme en flagrant délit d’adultère peut tuer le couple fautif sans encourir de poursuites. Ce droit n’est pas reconnu pour la femme dans la même situation. Les relations illégitimes n’allant pas jusqu’à l’adultère entre un homme et une femme sont passibles de 99 coups de fouet.
Les femmes mal voilées arrêtées en flagrant délit en public encourent une peine d’emprisonnement de dix jours à deux mois et 74 coups de fouet. Des amendes de 5.000 à 50.000 Toumans permettent d’échaper au sanctions (NB. Equivalent de 5 à 50€. Cependant le salaire d’un fonctionnaires est de 80 à 130 € et le niveau du seuil de pauvreté est à 250€).
La loi du talion appliquée aux meurtriers article 300 : Le prix du sang, dit diyé, est compensation qu’un meurtre doit payer à la famille de la victime. Le diyé est de moitié quand la victime est une femme (sa vie vaut moins chère).
Article 209 Si un homme tue un autre homme. La famille de l’assassin doit payer un diyé complet à la famille de la victime en échange du pardon. Si un homme tue une femme, la famille de l’assassin doit payer la moitié du prix du sang à la famille de de la victime pour éviter l’application de la peine capitale à l’encontre du meurtrier par la voie de Qessas [loi du Talion].
Article 258 Si une femme tue un homme, elle est passible de la peine capitale, sans avoir à payer le prix du sang.
Article 237 Le témoignage d’un homme vaut le témoignage de deux femmes, même dans le cas d’un meurtre prémédité.
Responsabilité pénale des enfants : Ils sont adultes devant la loi à partir de neuf années lunaires pour les filles et de quinze ans pour les garçons.
Article 223 Quand un adulte tue un mineur, il doit être châtié par le Qessas [ peine capitale selon la loi du Talion ]. Il sera gracié si l’assassin est le père ou le grand-père paternel.
Article 220 Le père ou le grand-père paternel qui a tué son enfant ou son petit-enfant est exempt de qessas. La peine est commuée en paiement du prix de sang, diyé, et en un châtiment corporel (coups de fouet). Si la mère tue son enfant elle subira le châtiment du Qessas.
Code Vestimentaire
L’article 4 de la loi vestimentaire considère comme « vulgaires » et constitutifs des délits : 
 les foulards légers et courts qui ne couvrent pas les cheveux et la nuque 
 les chemisiers et les jupes portés sans manteau 
 les manteaux courts (au-dessus d’un genou) ou les vêtements à manches courtes imprimés de motifs ou ornés d’emblèmes, flèches, signes, marques ou images sur le col, ou les parties supérieures et inférieures du manteau 
 les shorts 
 les socquettes transparentes, en dentelle, de couleurs vives, fluorescentes, avec des imprimés représentant des images vulgaires
 les chaussures voyantes, de couleurs vives ou avec des motifs spéciaux.
Sont aussi interdits les accessoires tels que : chapeaux, colliers, boucles d’oreille, ceintures (fluorescentes, avec des incrustations dorées, etc.), bracelets, lunettes teintées, casquettes et bandeaux, bagues, sacs, écharpes d’hommes portées par des femmes, cravates, chapelets, images vulgaires et ridicules ornant les habits ou accessoires de mode tels que têtes de lapin ou d’aigle, symboles de groupes punks, signes symbolisant Rocky ou Rambo, croix gammées, drapeaux étrangers, étoiles rouges.
Sont aussi interdits les expressions vulgaires étrangères sur les vêtements, comme le signe du pouce (équivalent iranien du bras d’honneur), le V de la victoire, les photos d’acteurs iraniens ou étrangers symbolisant la violence, le sexe ou la vulgarité.
Article 640 du code pénal concernant ces délits : les peines vont de trois mois à un an de prison, et des amende sde 1,5 à 6 millions de rials et 74 coups de fouet.

 

Le statut des femmes en débat à Fontenay avec Ana Pak, militante féministe iranienne

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