Magazine Culture

Interview metronomy│«offrir le meilleur de nous-mêmes»

Publié le 29 novembre 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Il y a quelques mois, on a chroniqué avec amour Love Letters, le quatrième album de Metronomy. Cet été, on a eu la chance de les voir sur scène durant le Field Day 2014 à Londres. Comme pour clore une suite logique, on se prend à rêver de les interviewer. La veille de leur passage à Bordeaux, réception du fameux mail : réponse positive. Autorisation pour une vingtaine de minutes avec Joseph Mount, juste le temps de réaliser que du live à l’album, en passant par l’interview, on ne pourra décidément rien reprocher aux anglais, dont la sympathie et le talent sont les devises.

Fje8Sei INTERVIEW METRONOMY│«OFFRIR LE MEILLEUR DE NOUS MÊMES»

Across The Days : Metronomy était un projet solo à la base. Désormais, c’est un groupe de 4, et maintenant 5 musiciens. Comment cette expansion a-t-elle eue lieu ?

Joseph Mount : Metronomy a débuté il y a neuf ans. La composition et l’écriture ont toujours été une aventure en solo, mais sur scène c’est différent. Quand j’ai commencé la musique, je jouais systématiquement en groupe et c’est la manière la plus agréable de faire de la musique, car quand tu es avec d’autres personnes, tu as vraiment l’impression de créer quelque chose. Je pense que quand nous n’étions que trois au début, c’était amusant mais avec la formation actuelle, la partie live est aussi créative que la partie enregistrement car nous passons tellement de temps ensemble sur scène que l’on ne s’ennuie jamais. Contrairement à lorsque l’on joue seul !

Across The Days : Cela ne vous a pas fait peur de sortir le successeur de « The English Riviera », album devenu culte dès sa sortie ?

Joseph Mount : C’était plus excitant qu’effrayant finalement ! Quand tu as sorti un disque ayant rencontré un tel succès, les gens semblent réaliser ton potentiel. Sans vouloir paraître trop prétentieux, tu as toujours envie que les gens écoutent et aiment ce que tu fais !
La manière dont j’ai agis depuis le début présentait un niveau de contrôle assez élevé, j’ai toujours eu le sentiment de savoir ce que je faisais. Mais malgré tout, ça reste incertain. Avoir sorti un disque à succès implique de nombreux fans, qui n’ont pas forcément tout écouté ou tout aimé de ce que tu as fait, donc il faut toujours attendre et voir ce qui arrive !

Across The Days : Dans « Love Letters », de nombreux sentiments sont mis en lumière : l’amour, bien sûr, mais aussi la mélancolie, la joie, la tristesse… Ce disque est-il plus personnel que les autres ?

Joseph Mount : Pas dans le sens où il est à propos de moi, non. C’est vrai que c’est bien plus simple d’écrire des chansons à propos de choses que l’on connaît, mais ce disque n’est pas vraiment personnel. Disons que c’est explicite mais pas explicitement à propos de ma vie ! Mais pour moi, écrire de la musique, l’enregistrer et la donner aux gens est bien plus personnel que de simplement réciter « J’ai fait ça aujourd’hui, et après j’ai vu ça » dans un morceau.

Across The Days : Durant vos concerts, vous êtes tous les cinq habillés de la même façon, vous dansez, vous jouez beaucoup avec les lumières. C’est une performance impressionnante. Que cherchez vous à raconter au public ?

Joseph Mount : C’est juste la volonté de distinguer le disque du live. Désormais, les gens payent plus cher pour voir un groupe en live que pour acheter le CD de ce même groupe (ce que, d’ailleurs, je n’approuve pas du tout). Du coup, quand nous montons sur scène, nous savons que les gens méritent de voir un vrai spectacle donc nous faisons le maximum pour leur offrir le meilleur de nous-mêmes. La mise en scène et les costumes viennent du temps où, dans la musique pop, les groupes se sentaient obligés de ressembler à un gang sur scène et ça nous amusait ! Ca nous fait aussi un petit peu cet effet-là, au final !

Across The Days : Vous avez travaillé avec Michel Gondry pour le clip « Love Letters ». Pourquoi ? Comment s’est déroulée la collaboration ?

Joseph Mount : On a juste eu beaucoup de chance ! Il voulait réaliser un clip, et vu que nous avons une super communauté de fans en France et que notre label « Because Music » est majoritairement basé dans ce pays, ça l’a intéressé. Il s’est penché sur plusieurs groupes et nous étions les heureux gagnants (rires) ! Il a aimé la chanson « Love Letters » et l’atmosphère de nos vidéos. Aucun de nous n’aurait pu imaginer avoir la chance de travailler avec lui car il est déjà très occupé avec ses films. Oui, c’était un coup de chance.

The Adobe Flash Player is required for video playback.
Get the latest Flash Player or Watch this video on YouTube.

Across The Days : On retrouve beaucoup de références aux années 1960 dans cet album, de sa pochette aux sons de synthés. C’est une nouvelle direction ou juste un souhait pour « Love Letters » ?

Joseph Mount : Ca s’est plus fait durant l’étape « production » finalement. De nos jours, la musique pop est tellement éloignée de ses origines… Ce genre musical est né avec les Beatles, mais maintenant la pop a peu de rapport avec leur musique. Le monde change avec le temps, et la musique fait de même. Je me suis donc dis que c’était peut être ma seule chance de produire un disque avec le même genre de sonorités que les sixties, avant que le son d’aujourd’hui ne soit forcément trop propre ou trop net, donc trop éloigné de cette époque. Tous les disques ont un son différent et j’ai voulu que celui-ci sonne comme un disque des années soixante, que cette période soit une référence. Le prochain sera sans doute complètement différent !

Across The Days : Donc il y aura un successeur ! Intriguant !

Joseph Mount : Bien sûr, la new wave n’est pas encore enterrée ! (Rires)

Across The Days : Vous avez fait de nombreuses reprises et autres collaborations. Actuellement, vous aimeriez travailler avec qui ou pour qui ?

Joseph Mount : J’ai récemment travaillé avec Robyn, une artiste suédoise. Ca serait aussi rigolo d’écrire des chansons pour Rihanna, et essayer ce genre de choses ! On verra bien, mais actuellement je suis ouvert pour travailler avec tout le monde.

Across The Days : Comment vous voyez-vous dans 10 ans ? Que peut-on vous souhaiter ?

Joseph Mount : Que je sois toujours là, en vie ! Non, plus sérieusement, je ne sais pas, je pense que les groupes de musiques ont des échéances de vie naturelles. Quand certains groupes s’obstinent à jouer, ça peut ne plus sembler pertinent. Dans dix ans, j’aurai 42 ans, donc peut-être qu’il y aura une grande tournée de reformation avec Metronomy ! Je serai sans aucun doute impliqué dans de la musique, et j’aime penser que j’écrirai toujours des albums sous le nom Metronomy, mais je ne peux pas le savoir. On verra bien !

Across The Days : Et pour finir donnez-moi…

Across The Days : La première chanson que vous avez aimée ?

Joseph Mount : « I Like It » de Jerry And The Pacemakers

Across The Days : La chanson que vous auriez aimé écrire ?

Joseph Mount : « Shake It Off » de Taylor Swift

Across The Days : La chanson qui vous sort du lit les jours de pluie ?

Joseph Mount : Je mettrais en lecture un disque de Joni Mitchell et resterais au lit !

Across The Days : La chanson que vous chantez lorsque vous êtes ivre ?

Joseph Mount : « Shake It Off » de Taylor Swift !

The Adobe Flash Player is required for video playback.
Get the latest Flash Player or Watch this video on YouTube.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Acrossthedays 8489 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines