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La French - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Duel à couteaux tirés dans la cité phocéenne !

Cédric Jimenez (Aux yeux de tous) revient avec un nouveau film, La French, directement inspiré de faits réels qui se sont déroulés dans les années 75-85. Racontant l'histoire d'un duel entre un juge d'instruction, le juge Pierre Michel (Jean Dujardin) et un trafiquant de drogues, gangster de haut vol, Gaëtan Zampa (Gilles Lellouche).
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Le(s) plus

Années 70, La French Connection, organisation mafieuse (qui existe déjà depuis un long nombre d'années) spécialisée dans l'exportation d'héroïne aux USA, sévit à Marseille avec, à sa tête, un napolitain qui n'a pas froid aux yeux, Gaëtan Zampa (Gilles Lellouche). Nommé juge d'instruction au grand banditisme en 1977, Pierre Michel (Jean Dujardin) hérite de l'affaire de La French Connection et va s'attaquer à cette organisation avec des méthodes inédites pour l'époque, une hargne et un acharnement qui conduiront à de nombreuses arrestations et démantèlement de plusieurs laboratoires.

L'histoire, inspirée de faits divers, est passionnante et instructive. Et, pour interpréter des hommes de ce standing, Jimenez fait appel à deux pointures, Jean Dujardin et Gilles Lellouche, qui excellent dans leur rôle respectif de juge et bandit. L'alchimie entre les deux acteurs est palpable, et la tension qui oppose ces deux adversaires, à son summum, lors d'une scène de confrontation sous fond de coucher de soleil. Côté féminin, Céline Sallette qui joue la femme du juge Michel, se démarque, tandis que Mélanie Doutey ne peut que faire la plante, certes une jolie plante rousse, mais pas très utile en soi.

La-French-Photo-Gilles-Lellouche-01La bande original d'époque apporte une vraie plus-value à l'histoire, des classiques de la chanson française (Gainsbourg, Sheila, Mike Brant...) aux standards américains (Al Wilson, Blondie, The velvet underground...), c'est un vrai régal pour les oreilles !
Outre la BO, le côté kitch des décors, costumes et voitures, nous font véritablement faire un bond dans le temps. Quant à la photographie, elle est lumineuse et les paysages de la côte méditerranéenne sont splendides.

Le(s) moins

Si l'histoire est passionnante, la mise en scène comporte malheureusement quelques longueurs. D'autant plus que le manque d'émotion se fait ressentir et ne nous permet pas de nous impliquer dans l'histoire qui, comme pour l'affaire SK1, a un côté "reportage au cœur de l'action", qui pourra déplaire à certains.

Enfin, et surtout, la caméra quasiment toujours en mouvement, finit par fatiguer les yeux et donner le tournis. L'effet n'est pas naturel.

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Conclusion

Emporté par un duo de choc, La French est un bon film, qui reprend les ingrédients des policiers de l'époque de Lino Ventura & co. L'action est au rendez-vous, avec une touche d'humour appréciable.
Malgré quelques longueurs et une caméra trop remuante, on se laisse happer par l'histoire.
Des voyous, de la drogue, du pastis, l'accent du sud... et nous voilà transportés à Marseille au cœur de la mafia!
Une sorte de Heat à la sauce française...

Ma note: 7/10


La French

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Synopsis : "Marseille. 1975. Pierre Michel, jeune magistrat venu de Metz avec femme et enfants, est nommé juge du grand banditisme. Il décide de s’attaquer à la French Connection, organisation mafieuse qui exporte l’héroïne dans le monde entier. N’écoutant aucune mise en garde, le juge Michel part seul en croisade contre Gaëtan Zampa, figure emblématique du milieu et parrain intouchable. Mais il va rapidement comprendre que, pour obtenir des résultats, il doit changer ses méthodes."
Réalisé par: Cédric Jimenez / Avec: Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Céline Sallette, Mélanie Doutey et Benoît Magimel / Genre: Drame / Nationalité: Français / Distributeur: Gaumont Distribution
Durée: 2h15min / Date de sortie: 3 décembre 2014

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !

    La French relate la confrontation entre le juge Michel et Gaëtan Zampa, figure majeure du banditisme à la marseillaise, à l'origine de trafics en tout genre. Egalement connu sous les pseudonymes «Tany» et «Don Gaetano», Zampa bâtit un véritable empire du crime dans le sud de la France. Proxénétisme, racket, braquages, trafic de drogues à l'échelle internationale... le Parrain sévissait sur tous les fronts. Un jeune magistrat répondant au nom de Pierre Michel fut donc dépêché dans la cité phocéenne en 1975, afin de mettre un frein à ses actes criminels. Quelques années et de nombreuses interpellations plus tard, ce dernier fut brutalement assassiné le 21 octobre 1981. Tany Zappa fut quant à lui écroué en 1983, et mourut le 16 Août 1984 après une tentative de suicide. Le juge et le truand sont ici incarnés par Jean Dujardin et Gilles Lellouche.

    Le titre La French se veut un raccourci de "French Connection", terme employé pour désigner l'ensemble des acteurs (Tany Zampa compris) impliqués dans un trafic d'héroïne d'envergure internationale, entre le sud de la France et les Etats Unis. Le réseau fut démantelé dans les années 1970, par les forces spéciales américaines et françaises, suite à plusieurs années d'enquête. L'histoire de la French Connection inspira par la suite William Friedkin, qui mit le réseau en scène dans un film homonyme couvert de récompenses, avec le trio Gene Hackman, Fernando Rey et Roy Scheider dans les rôles principaux. Le long métrage donna lieu à une suite quelques années plus tard, dirigée cette fois par John Frankenheimer.

    Il n'y a pas qu'à Friedkin que les frasques de la "French Connection" ont donné des idées de cinéma. Bien au contraire, l'assassinat du juge Michel a très souvent inspiré écrivains et cinéastes. Pour preuve, Philippe Lefebvre s'y référa pour Le Juge en 1984. Le journaliste Alain Laville tenta également d'élucider le mystère entourant la mort du magistrat dans un ouvrage intitulé, Le juge Michel: Pourquoi est mort celui qui allait révéler les secrets de Marseille. L'écrivain et scénariste Thierry Colombié rédigea aussi un essai sur le sujet : La French Connection : Les entreprises criminelles en France.

    Cédric Jimenez avait déjà dirigé Mélanie Doutey dans Aux yeux de tous, son précédent film. L'actrice n'en est pas non plus à sa première collaboration avec Gilles Lellouche, puisqu'ils se retrouvent pour la cinquième fois, après Narco, On va s'aimer, Ma place au soleil et Une petit zone de turbulence. De même, le duo Lellouche-Dujardin, précédemment à l'affiche des Petits mouchoirs et du film à sketches Les Infidèles se reforme ici pour la troisième fois. Benoît Magimel lui non plus n'est pas en reste. Il s'agit-là de son troisième film avec Doutey, et il figurait au casting des Petits mouchoirs avec Lellouche et Dujardin.

    Cédric Jimenez signe le scénario de French Connection avec sa compagne, la journaliste et scénariste Audrey Diwan.

    Le tournage de La French débuta le 26 août 2013, à Marseille, soit sur les lieux mêmes où se déroulèrent les faits dont le film s'inspire. Une scène a été tournée dans la région de Charleroi en Belgique et plus précisément dans un club de pole dance nommé le Privilège club.

    En 2014, La French est présenté au TIFF, Festival International du film de Toronto.

    C'est le deuxième long-métrage de fiction du réalisateur Cédric Jimenez, après Aux yeux de tous. Il a également réalisé un documentaire : Who's the Boss : Boss of Scandalz Strategyz.

    Cédric Jimenez a grandi à Marseille où son père tenait un restaurant à côté du bar du frère de Gaétan Zampa. Le réalisateur se trouvait dans cette ville lorsque la nouvelle de l'assassinat du Juge Michel fut annoncée. Marqué par cette histoire, il a toujours gardé en lui l'envie de la raconter.

    C'est la première fois que cette histoire est adaptée au cinéma du point de vue du juge Pierre Michel. Les deux premiers films portant sur l'organisation (French Connection, French Connection 2) étaient tournés du point de vue d'inspecteurs américains. Cédric Jimenez, qui dès le début a choisi de raconter cette histoire à travers Pierre Michel, a déclaré : "Le juge est un héros, un homme exceptionnel qui a fait passer l'intérêt collectif avant son intérêt personnel, ce qui est rare dans le monde dans lequel on vit."

    Afin de donner une liberté de mouvement et retranscrire au plus près la réalité des faits, Cédric Jimenez a fait construire au chef décorateur Jean Philippe Moreaux des décors à 360°. Ainsi, les acteurs pouvaient évoluer dans des décors entiers et oublier le caractère fictif de ce qu'ils jouaient. Jean Dujardin déclare à ce propos : "Lorsqu'on a une simple feuille de décor et que tout bouge quand on ferme la porte, c'est comme si on était dans « Au théâtre ce soir ». En revanche, quand on joue dans un lieu réel, avec une caméra bien placée et une lumière discrète, c'est très confortable."

    D'emblée, Cédric Jimenez savait que Jean Dujardin et Gilles Lellouche seraient les acteurs principaux du film. Il a d'ailleurs écrit, avec Audrey Diwan, le scénario pour eux. Son choix s'est arrêté sur ces acteurs pour leur talent mais également pour leur ressemblance frappante avec le juge Michel (pour Jean Dujardin) et Gaétan Zampa (pour Gilles Lellouche).

    Originaire de la ville, Cédric Jimenez a voulu placer Marseille au centre de son film, "lui être fidèle, retranscrire ses travers comme ses qualités". Pour le réalisateur, "il était (donc) primordial de faire appel à un maximum d'acteurs marseillais, comme Moussa Maaskri, Cyril Lecompte ou Eric Collado", pour retranscrire au mieux l'esprit de la ville.

    Pour rentrer dans la peau du personnage, Jean Dujardin a lu le livre d'Alain Laville « Le juge Michel ». Cependant, une fois imprégné de toutes les informations, l'acteur a tenté « d'oublier » ce qu'il avait lu pour incarner à sa manière Pierre Michel.

    Alors qu'il jouait une scène, Jean Dujardin s'est rendu compte qu'il jouait en quelque sorte « son père ». L'acteur déclare à ce sujet : "Il était chef d'entreprise dans une société de métallerie et je l'ai vu, sur les chantiers, parler fort, avec une autorité, sans faille, pour défendre ses gars. (...) Et tout d'un coup, cette autorité du juge Michel, je n'ai plus eu besoin de la jouer, elle était en moi. Merci papa !"

    Tout comme dans Les Infidèles, Jean Dujardin et Gilles Lellouche ne jouent que très peu de scènes ensemble dans La French.

    Originaire de Marseille, le réalisateur Cédric Jimenez connaît bien la véritable épouse de Gaétan Zampa.

    La French a reçu le plus gros budget du cinéma français de l'année 2014, avec environ 21 millions d'euros. Ilan Goldman, producteur du film, a déclaré que "Pour La French, il fallait absolument être à la hauteur du projet et de nos ambitions."

    En 2006, Jean Dujardin devait prendre part au projet de Michel Hazanavicius qui aurait retracé le destin des frères Antoine et Barthélémy Guérini, deux parrains marseillais des années 40, 50 et 60. Le projet n'a pas vu le jour en raison d'un budget insuffisant. L'acteur joue aujourd'hui dans un film sur la pègre marseillaise, mais dans la peau du juge qui la combat.

Et vous qu'avez-vous pensé du film La French ?

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