Magazine Humour

Nos amis les hommes, 15/12/2014

Publié le 15 décembre 2014 par Toiletteintime @toiletteintime

J’ai pris conscience que la période des fêtes avait déjà commencé l’autre soir devant cette merveilleuse publicité vantant les mérites d’un médicament contre la diarrhée, alors que je n’étais même pas devant TF1. Le bon goût ayant depuis longtemps quitté les médias principaux de nos sociétés abruties, il gagnait depuis quelques temps nos centres-villes où la ménagère s’oblige entre Swarovski et Desigual à gâter ses enfants ingrats et son mari volage qui se doit de gâter sa maîtresse estudiantine et exigeante afin de garder le contrôle d’une sexualité défaillante et de s’éviter les pages faits-divers en éviscérant la première qui lui aurait pris un énième pull moche chez Celio et les suivants qui s’acharnent à repasser leur bac pour la troisième fois afin de ne pas quitter le foyer de moins en moins conjugal en le pompant eux aussi. Pourquoi diantre s’acharner à remplir nos placards alors qu’Al Quaïda est à nos portes et que seul un gilet pare-balles ou un collier en kevlar pourraient nous faire gagner quelques mois ? Alors que les américains n’ont besoin de personne pour s’éliminer entre eux, les 300 millions d’armes à feux en circulation faisant 30 000 morts par an. Desquels il faut retrancher le nombre de Noirs tués par la Police, le chiffre n’étant pas pris en compte officiellement. C’est un droit civique, comme la chasse au kangourou en Australie avant Wake In Fright (merci d’aller voir ce film !) ou les safaris au Zambèze (et pas que des thons !). Les petits américains se sont donc rués sur les calibres lors du Black Friday afin de faire comme papa. Par contre, à votre fille qui ferait des caprices pour se voir offrir un piercing au clitoris pour exciter Kevin avant d’aller s’offrir à lui entre deux vomis de vodka Red Bull dans un réveillon pavillonnaire, optez donc pour l’excision, une solution aussi discrète que radicale, et qui n’empêchera nullement votre petite cagole de s’épanouir pleinement dans sa future vie de femme au foyer et d’aller chez Celio à son tour ruiner les espoirs de Kevin, même si les prédispositions des Kevin à une vie plus classe reste assez limitées.

Heureusement qu’entre deux overdoses de bandes-annonces Starwars, de déferlante Jamesbondesque ou de retour de Terminator à 75 ans, la vie politique et intellectuelle nous ramenait un peu à la réalité et à la problématique principale de notre planète : l’avenir. Au FN, il faudra désormais marcher sur des œufs (pour les plus SM) au sujet du mariage pour tous, les dernières révélations sur la sexualité de certains faisant un peu tâche (pour les plus précoces) dans un parti qui aime les hommes, les vrais : tatoués, blancs et hétéros. Et Marion Maréchal, jeune blonde archétypale de la secrétaire du Vaucluse qui excite les électeurs frontistes pris la main dans l’urne devant Jacquie et Michel. Du côté de l’UMP, on vérifiera aussi quand même à deux fois, tant certains cadres du parti montrent une aisance certaine à enculer les mouches. Et pourquoi pas en faire des émissions Tv, au même titre que cette journaliste égyptienne filmant une rafle dans un milieu homo pour les jeter en pâture à un parterre de téléspectateurs surexcités (dans les deux sens du terme, certains intégristes cachant mal leur érection sous le sarouel à la vue d’un éphèbe bien proportionné). Dans le magnifique Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, une femme est fouettée pour avoir écouté de la musique, pourtant belle, d’autres sont lapidés sans raison…Quand on pense au nombre de cailloux suffisamment lourds qu’il faudrait pour punir tous ceux qui ont passé leur samedi soir devant les NRJ Music Awards, une montagne serait nécessaire pour que cette coutume ancestrale gagne enfin ses lettres de noblesses en Europe. Et ce ne sont pas les prétextes qui manquent avec la TNT !

Et demain matin, petit garçon, tu trouveras dans tes chaussons, sauf si tu es cul-de-jatte, tous les jouets dont tu as rêvé, sauf si tu es pauvre. Au matin de Noel 2014, Garou a bien fait de reprendre cette ritournelle désuète de Graeme Allwright, écrite en 1968, année où il n’y avait ni pauvres, ni cul-de-jatte, mais juste des rêves et des révolutions…


Classé dans:Nos amis les hommes

Retour à La Une de Logo Paperblog