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Les tweets révèlent les tendances des troubles mentaux

Publié le 15 décembre 2014 par Pnordey @latelier

Dépressions, troubles bipolaires, stress post-traumatiques, etc. Autant de phénomènes globaux que les psychanalystes pourraient identifier grâce à Twitter.

Plusieurs chercheurs avaient déjà eu l’idée d’utiliser Twitter pour tracker les grands flux d’épidémies de grippes notamment. À Baltimore, les professeurs de l’université Johns Hopkins vont plus loin : ils veulent identifier les tendances des troubles mentaux. Pour cela, ils ont mis au point un algorithme identifiant les utilisateurs qui soit mentionnent clairement leurs troubles soit laissent des indices de ceux-ci dans leurs tweets. En plus des mots-clés associés aux symptômes, sont pris en compte de simples phrases comme “Je n’ai pas envie de sortir du lit”. Ont ainsi été passés au crible plus de 8 milliards de tweets. De cette manière, les informaticiens sont capables de saisir les tendances mondiales des problèmes psychiatriques allant des troubles bipolaires à la dépression. Une question vient alors immédiatement à l’esprit : les données récoltées sont-elles anonymes ? Les chercheurs affirment que oui. Le but n’est pas d’identifier les utilisateurs atteints de certaines affections mais bien d’appréhender les tendances globales, au niveau géographique notamment. Cela étant, des méthodes existaient déjà pour connaître ces tendances.

Affiner les méthodes existantes

Traditionnellement pour connaître les grands courants de dépressions, de stress ou de traumatismes parmi les populations, les psychiatres utilisent des sondages. L’idée des chercheurs de Baltimore a alors été non de remplacer les techniques utilisées mais de les accompagner pour les affiner. En cela, la démarche est plutôt inédite alors que la plupart des projets de cet acabit visaient au contraire à remplacer les méthodes traditionnelles. Le système basé sur Twitter apporte ainsi une plus grande rapidité et accompagne les sondages utilisés jusqu’alors. Car les découvertes faites avec cet outil ne sont pas surprenantes en elles-mêmes : les dépressions sont plus importantes dans les zones au fort taux de chômage et les stress post-traumatiques plus intenses autour des bases militaires où vivent les vétérans d’Irak et d’Afghanistan.

Quelle fiabilité ?

Si la méthode ne veut pas remplacer entièrement celles existantes, c’est surtout parce que Twitter n’apparaît pas toujours fiable. Les chercheurs l’avouent à demi-mot : collecter des données sur les troubles mentaux est bien plus complexe que pour les épidémies virales. “Il est bien plus difficile et chronophage de collecter ce type de données sur les affections mentales parce que les causes sous-jacentes sont extrêmement complexes” explique ainsi Glen Coppersmith, un des acteurs du projet. Il insiste également sur le fait que les troubles sont rarement évoqués clairement car encore largement tabous. Les identifier grâce aux tweets, des propos publics, ne semble donc pas fiable à 100 %. On serait ainsi encore loin d’un Twitter “psychothérapeute silencieux à qui l’on révèle bien plus qu’on ne réalise”.


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