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Littoral aquitain : « Je suis inquiet pour cet hiver » Renaud Lagrave, le président landais du groupement, redoute de nouvelles intempéries.

Publié le 18 décembre 2014 par Blanchemanche
#érosion #Aquitaine
Littoral aquitain : « Je suis inquiet pour cet hiver »
Renaud Lagrave.© PHOTO ARCH. L. L.
Les grandes marées des mois à venir sont déjà cochées sur le calendrier. Surtout la « marée du siècle », d'un coefficient de 119, prévue pour le 21 mars 2015. Rien ne dit qu'elle sera funeste pour le trait de côte de l'Aquitaine ou de la Charente-Maritime, il n'empêche.
Le récent rapport de l'Observatoire de la côte aquitaine (Office national des forêts, Bureau de recherches géologiques et minières) sur les conséquences des tempêtes de l'hiver dernier a dressé le tableau d'un littoral abîmé et fragilisé. Il pourrait souffrir si de nouveaux trains de houle venaient à le percuter. « Je suis inquiet pour cet hiver », s'alarme Renaud Lagrave, le président (PS) du GIP (groupement d'intérêt public) Littoral, qui tenait récemment son assemblée générale à Bordeaux. Le GIP Littoral avait commandé au début de la décennie une étude sur le recul attendu du trait de côte de l'Aquitaine en 2020 et en 2040. Les tempêtes ont bouleversé les prévisions. « En certains endroits, on est déjà à l'aléa 2040 », appuie M. Lagrave. D'où la nécessité d'agir vite pour protéger ou évacuer des biens menacés par les flots, comme l'immeuble Le Signal, à Soulac-sur-Mer, dans le Médoc. « Il faut le savoir, on n'aura pas un Signal, on aura des Signaux à l'avenir », prévient l'élu montois.L'État se hâte lentementConfrontée à cette accélération de l'histoire, l'Aquitaine attend de l'État des avancées rapides pour permettre le repli : des dispositions législatives et des moyens financiers. « Aujourd'hui, à droit constant et à moyens constants, on ne peut rien faire. Quand l'État nous indique qu'il faut d'abord cartographier l'aléa sur toutes les côtes françaises, je réponds qu'on ne peut pas entendre ça. On dispose de tous les outils ici en Aquitaine. Les études ont été faites. Il n'y a pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre qu'il faut aller vite », proteste Renaud Lagrave.Celui-ci met en avant le travail déjà accompli de la pointe du Médoc jusqu'à Hendaye : la définition bouclée l'an prochain de sept stratégies locales (la pointe du Médoc, Lacanau, les passes du bassin d'Arcachon, Mimizan, Capbreton, l'agglomération Côte basque Adour, l'agglomération Sud Pays basque) et le projet « Relocalisation des activités et des biens », qui suit son cours à Lacanau et à La Teste-de-Buch (Gironde) ainsi qu'à Labenne (Landes). La réflexion est également bien avancée à l'échelon régional.Reste à traduire dans le concret tous ces travaux. Si des biens doivent être transférés à la collectivité et des propriétaires indemnisés, « qui achète et qui est propriétaire ? », demande Renaud Lagrave. Le GIP Littoral esquisse par exemple une solution qui consisterait à acquérir maintenant au prix du marché des biens condamnés à terme. Leur utilisation pendant plusieurs années permettrait à la collectivité d'amortir le coût de l'opération. Mais aujourd'hui, aucune politique de ce type n'est définie à l'échelle nationale. Faudra-t-il attendre à la fois le déluge, la submersion et la Saint-Glinglin pour y parvenir ?Publié le 17/12/2014  par  http://www.sudouest.fr/2014/12/17/littoral-je-suis-inquiet-pour-cet-hiver-1771052-2780.php

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