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Interview / Aloÿse M

Publié le 19 décembre 2014 par Atelierdecuriosite @adc_blog
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Comme promis, après avoir publié notre menu de fête, voici l’interview d’Aloÿse M et son rapport à l’illustration ! Pour nous c’est un peu étrange de lui poser toutes ces questions, on la connaît si bien… peut être que ça nous as permis d’orienter notre interview sur des points précis où on voulait la titiller, avoir des réponses. Elle s’est prêtée au jeu et on espère que ça vous plaira !

Nous avons pris ces photos après notre longue journée de shooting lorsqu’Aloÿse dessinait les illustrations qui allaient servir à accompagner nos recettes ! Vous reconnaissez ? N’oubliez pas d’aller jusqu’en bas de l’article, il y a des surprises pour vous :)

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Nous nous sommes rencontrés pendant nos études aux Beaux Arts, mais avant ça tu as fais une mise à niveau d’arts appliqués, c’est là-bas que tu as commencé à dessiner ?

Olala non. Je suis allée en mise à niveau d’arts appliqués car je passais mon temps à dessiner ! Les premiers souvenirs que j’en ai c’est en vacances chez mes grands parents à remplir des feuilles et des feuilles selon mes lubies du moment. Entre les princesses, les Borrowers, les sirènes et autres, on peut dire que j’en ai eu des lubies… Puis il y a eu toute une phase au collège où je recopiais mes Minnie Mag. Je crois que c’est d’ailleurs à partir de là que mon frère a commencé à me soutenir à fond. Son soutien a grandement joué dans le fait que je sois allée en MANNA, il est celui qui a et aura toujours le droit à un dessin à Noël.

On se souvient au tout début des Beaux Arts tu dessinais tout le temps partout, tu remplissais des carnets, des carnets, des carnets… tu as toujours eu ce besoin de dessiner. Il se passe quoi quand tu dessines ?

Quand je dessine je prends le temps de perdre mon temps. Mes dessins ont un caractère répétitif, que ce soit dans les personnages ou dans les motifs que je réalise, tout prends énormément de temps. Aussi je me calme. Je suis d’un naturel particulièrement nerveux et je pense que rester devant ma feuille à poser mes traits me détend énormément. Je n’ai plus à réfléchir aux gens qui m’entourent mais à être dans ces univers que je tente de faire apparaître sur le papier. D’un autre côté je stresse actuellement beaucoup avant de commencer à dessiner. Toujours cette crainte de ne pas y arriver DU TOUT!!

Une école d’art c’est un endroit particulier, on nous demande de désapprendre tout se qu’on a connait pour nous pousser à aller plus loin. Est-ce que ton passage aux Beaux Arts a changé ta manière de voir le dessin, de faire du dessin ?

Les Beaux-Arts ont carrément flingué mon rapport au dessin. Moi qui voulais simplement être illustratrice jeunesse à mon arrivée là-bas, je me suis retrouvée confrontée à un besoin de tout conceptualiser en permanence. C’est aussi pour ça que le dessin n’a jamais fait parti de mon travail à cette période. D’un autre côté, c’est aussi là-bas que j’ai rempli le plus de carnets. Je pouvais dessiner d’une façon complètement différente de ce que j’avais l’habitude de faire.

Tu as un univers bien à toi, des petits bonhommes, des filles toutes nues avec de longs cheveux, des petits traits… Comment décrirais-tu l’univers de tes dessins ? Quelles sont tes inspirations ?

Mes dessins sont malgré moi très enfantins. Je rêve toujours de faire des dessins sombres, un peu trash, avec un travail de traits épais et de volumes mais je me retrouve toujours à faire des p’tits bonhommes et des nénettes à poil.

Après, mon inspiration va plus se trouver dans la vie de tous les jours. Avoir autour de moi de beaux livres, des magazines dans lesquels me perdre, des objets du quotidien avec des formes ou des couleurs qui me touchent ou me surprennent. Je passe, comme beaucoup, un temps incalculable à regarder des images sur le net. Je me nourris simplement de tout ce que je vois.

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As-tu des petits rituels lorsque tu dessines ?

 J’aime dessiner devant un film. Un film que j’ai déjà vu et revu de préférence. Un film et des images. Avant de dessiner, je recherche des images qui vont m’amener quelque part. Elles n’ont parfois rien à voir avec le dessin que je dois réaliser mais lorsque je relève la tête vers mon écran je découvre une porte d’accès à un imaginaire. Au final je dessine devant plein d’écrans. Et après je m’étonne d’avoir les yeux qui brûlent !

Au niveau du matériel, je dessine depuis des années avec des Staedtler. Je crois que travailler avec ces stylos me rassure. Il faudrait sans doute que je change de technique si je veux faire évoluer mon dessin ! C’est vrai que pendant la période Beaux-Arts j’utilisais des encres, des pastels, des couleurs. Je pense que mes dessins étaient plus riches à ce moment. Moins réfléchis mais sans doute plus forts. Il faudrait que je ressorte mes vieux carnets la prochaine fois.

Tu as toujours travaillé le dessin avec la photo, qu’est-ce qui t’intéresse dans la rencontre entre ces deux médiums ?

Je crois que c’est le côté un peu naïf de mes dessins qui s’accorde plutôt bien avec la photo. Ou alors mon côté carrément flemmarde. Avec la photo je n’ai pas à m’emmerder à faire des décors. Non, sans rire… il y a tellement de chose que je ne suis pas capable de dessiner ! Cette lacune me permet de créer des univers un peu magique ? Je ne sais pas si « magique » est le terme approprié. On va dire que j’aimerais parfois voir le dessin prendre vie dans le monde réel. Mêler dessin et photo me permet d’y croire un peu.

Par rapport à notre collaboration, quel processus as-tu utilisé pour réaliser les illustrations ? Comment as-tu trouvé l’inspiration ? Qu’est-ce que tu avais envie de raconter avec ces dessins ?

Je me suis arrachée la moitié des cheveux que j’ai sur le crâne, j’ai paniqué et je me suis jetée à l’eau. Tout est allé si vite dans cette collaboration que je n’ai pas eu le temps de douter et de trop réfléchir. Vous me faisiez confiance et je ne voulais pas vous décevoir. C’est important pour moi de dessiner pour des projets qui ne sont pas à proprement parler les miens. Me décevoir c’est une chose que je peux gérer mais foutre les copains dans la merde j’ai un peu plus de mal.J’ai commencé par faire le dessin du poisson. Je l’avais en tête au moment-même où on a décidé que l’entrée serait du saumon. Comme à chaque fois je me suis lancée dans une image longue à dessiner. Et comme à chaque fois que je dessine il y a un moment où je me dis « Mais POURQUOI tu t’es lancée dans ça ??? ». Entre les traits, les petits points, les vaguelettes… je dessine toujours des choses longues à réaliser. Il faut croire que je suis un peu sado-maso du dessin.

Dans tous les cas je ne voulais pas d’images typiques de Noël. J’avais envie de donner une dimension un chouïa coquine à ce repas. Des nénettes à poil qui vous feraient de l’œil, des p’tits bonhommes qui se dragueraient dans des poires…un peu de chaleur pour les fêtes quoi !

Te considères-tu comme illustratrice ? Quelle est ta position ?

Je ne suis pas illustratrice à proprement parlé. J’ai réalisé, pour le moment en tout cas, que j’ai besoin d’avoir un travail alimentaire pour que l’illustration reste uniquement un plaisir. J’ai conscience de la réalité du parcours, de la vie et du quotidien que doit représenter le fait d’essayer de vivre de ses dessins. Je n’ai pas envie d’associer le fait de dessiner à des contraintes réelles.

J’ai l’impression de n’avoir jamais eu autant de projets concrets depuis que je travaille dans un autre domaine. Ces six derniers mois j’ai réalisé la pochette d’un vinyl pour le label de mon frère Slice of Wax, l’affiche pour le documentaire de Marthe, ma coloc, Et tout autour de moi c’est vert et des dessins pour ce repas de fête. Dessiner de cette façon, dans le seul objectif de prendre du bon temps, me rend heureuse.

Peux-tu nous donner quelques noms d’illustrateurs/illustratrices dont tu aimes les univers ?

Je ne pourrai citer qu’un seul nom : Maya Mihindou. Depuis que j’ai 16 ou 17 ans je regarde son travail. Voir une seule de ses images me donne immédiatement envie d’essayer de donner forme à un de ses univers. Sinon j’ai une très mauvaise mémoire des noms et ne pourrai rendre à César ce qui appartient à bon nombre d’illustrateurs.

As-tu des projets pour la suite avec tes dessins ? Qu’as-tu envie de faire ?

En ce moment je récupère du papier adhésif. Alors pourquoi ne pas y faire des p’tits bonhommes, des petits traits ou des nénettes à poil ? Honnêtement je n’en sais rien et ne peux rien prévoir. Ça dépendra de si un ami, un frère ou autre a besoin d’une image.

Un petit mot pour la fin ?

On recommence ça très bientôt !!!

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Et comme Noël est bientôt là, tous les trois on avait envie de vous faire un cadeau. Pour fêter cette jolie collaboration on a décidé de vous offrir un dessin original à choisir parmi ceux de l’article et trois éditions réalisées à partir de notre menu de fête (nous sommes en train de les faire). Il y aura donc quatre cadeaux uniques à gagner !

Pour jouer il suffit de nous laisser un commentaire. Likez notre page Facebook ou Twitter, ou s’inscrire à notre newsletter. Vous pouvez même partager, ça nous ferait très plaisir ! Fin du concours le jeudi 25 Décembre.

On vous souhaite une très belle journée. A bientôt

Aloÿse, Axel & Deborah


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