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Fin de cycle ou la 5ème vie

Publié le 22 décembre 2014 par Cecile Berthelon @walinette

Sans être un chat, je crois vraiment qu’on a plusieurs vies en une. Et qu’on les enchaine ou même parfois qu’on les superpose.

- La 1ère j’étais enfant/ado, insouciante, je vivais chez mes parents…
- La 2ème, j’avais 20 ans, je suis partie vivre seule et faire mes études à Grenoble, les petits copains, la bande de copains, une certaine insouciance, encore.
- La 3ème j’avais 23 ans, en couple, des années d’expats et de vie à deux, de voyages, d’expériences fortes mais parfois difficiles, excitantes toujours.
- La 4ème j’avais 32 ans, le retour en France, l’installation, l’enfant. Le blog et la solitude, surtout.
et maintenant ? Je crois que la 4ème touche à sa fin justement, il est plus que temps.

rayures

(rien à voir avec le schmilblick, juste une tenue que je n’avais pas montrée…)

Vous l’aurez compris, j’ai décidé de changer. La situation actuelle devient pour moi intenable pour 3 raisons :

- L’isolement. Je vis à la campagne, je travaille chez moi. Et même si je vais à Paris régulièrement, ai quelques activités “sociales” (sport), ce n’est plus du tout suffisant. J’imagine que c’est très différent pour les blogueuses parisiennes ou dans les grandes villes, on se rencontre plus, on déjeune tout le temps à l’extérieur si on veut. Plus cela va et plus je me replie et ressasse, rumine, croyez moi c’est TRES mauvais pour le moral. Avec des collègues, même si on ne les aime pas au moins on pense à autre chose.

- Le sujet de mon boulot. AKA la mode, les fringues. Et même si j’ai toujours adoré ça et que je pense que j’y serai toujours sensible, je me sens étriquée. C’est le mot. Je me souviens maintenant pourquoi je n’ai pas choisi cette branche au départ. C’est limitatif. Au départ de ce blog, le futile était une bulle d’oxygène. Je me suis noyée dedans et maintenant elle m’étouffe. J’ai besoin de plus de sens.

- Mes valeurs. le blog représente la majeure partie de mes revenus, et je n’ai pas réussi à trouver un autre moyen que : monétisation = pousse à la consommation. Et je me souviens aussi pourquoi je n’ai PAS choisi de faire une école de commerce. L’une d’entre vous, généralement pas tendre avec moi, m’avait sorti lorsque je vous avais fait part de ma “révélation” qu’il serait difficile de faire cohabiter ce désir de simplicité avec le modèle traditionnel d’un blog mode. Elle avait raison.

La décision a été prise cet été. Je m’étais créé un métier sur mesure, ça a été génial, mais ça ne me correspond/satisfait plus.
J’arrête. Je veux reprendre mes études l’année prochaine.

Est-ce que cela signe pour autant l’arrêt du blog ? Je n’ai pour le moment pas la réponse. J’aime toujours écrire, j’aime toujours les fringues, j’aime partager, j’ai appris à vous aimer. Je suis avec plaisir sur Instagram, pour les photos de tenues ou de détails, j’ai l’impression que cela suffit, mais comme vous me le disiez, on n’y retrouve pas les discussions et l’échange qu’on peut avoir ici.

J’ai supprimé les habillages pub intégrale, refuse la grande majorité des sponsos, suis en train de limiter les partenariats, les bons d’achat etc… Je fais cela progressivement. Je garde pour le moment l’affiliation quand elle a lieu d’être et n’est pas artificielle (aka les moodboards et wishlists), et les pubs de la colonne de menu, un peu à la Balibulle. Je ne me mets plus la pression, je laisse venir les sujets, la liberté.
J’avais encore des choses à finir, à honorer, mais j’étais donnée une deadline : fin 2014, demain, autrement dit. Après, je suis libre, je n’ai plus d’activités annexes non plus. Roue libre mais concentrée sur mon objectif.

Au départ, quand j’ai ouvert ce blog, j’avais 2 buts en écrivant mes billets : vous distraire, vous faire sourire et/ou vous apprendre un truc (et généralement en échange j’en apprenais un ou deux). C’était vraiment dans le partage. Ces dernières années, j’ai eu l’impression de générer plus de frustrations que de plaisir.

Donc la question est : vais-je retrouver l’envie ? le plaisir ? C’est possible, le simple fait d’avoir renoncer en partie à la monétisation me procure déjà un mieux-être, j’ai envie de partager mes errements, mon envie de m’émanciper de la surconsommation, ma nouvelle vie, ma 5ème vie…
J’ai l’impression de faire le chemin inverse de celui que beaucoup prennent.

Est-ce que je vais pouvoir tout gérer ? Est-ce que je vais réussir à décrocher la formation que je veux ? A tout concilier ? A revenir à un emploi plus classique ?

J’y vais mais j’ai peur…

Quoi qu’il en soit, je vous souhaite à toutes et à tous de très bonnes fêtes de fin d’année et je vous dis à très bientôt, ce n’est pas un au-revoir.


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