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Quelles solutions pour le cadre qui quitte la grande entreprise ?

Publié le 25 décembre 2014 par Christophefaurie
Un entretien avec Catherine Martin, dirigeante de Créinvestisseurs.
1 - Qu’est-ce que recouvre le concept de créinvestisseur ?  C’est la convergence entre finance et RH, actionnariat et salariat. C’est passer du salariat de la grande entreprise à l’actionnariat combiné au salariat de la PME ou TPE. (Entreprises de 0 à 50m€ de chiffre d’affaires.)  Et c’est le faire à trois moments clés dans la vie de l’entreprise : 
  • mise sur le marché du produit (0 à 300k€ de CA) : besoin d’un développeur ; 
  • changement de dimension ou de nature, par exemple développement international, ou modification de la gouvernance de l’entreprise qui demande un dirigeant professionnel (entre un et 5 m€ de CA) ; 
  • transmission de l’entreprise, l’entreprise n’ayant pas trouvé de solution interne. Aujourd’hui la greffe échoue dans deux tiers des cas. C’est un problème de comportement. Le créinvestissement ménage une période de transition durant laquelle le cadre extérieur va prendre, en quelque sorte, le statut d’héritier du fondateur. 
2 - Y a-t-il beaucoup de cadres qui quittent la grande entreprise ? Pourquoi ? Quelles sont les options qui leur sont ouvertes ?  L’entreprise est conçue pour recruter en permanence des diplômés de grandes écoles, mais pas pour offrir une carrière à long terme à tous. Une partie va donc être remise sur le marché. Plusieurs solutions s’offrent à eux : 
  • Retrouver une place dans une grande entreprise. Cela devient difficile lorsque l’on dépasse 45 ans. 
  • Devenir consultant, formateur, manager de transition, coach ou autre. L’offre dépassant nettement la demande, les prix son cassés, la situation est précaire. 
  • Créer une entreprise. Il y a beaucoup d’échecs. Contrairement à ce que la plupart des créateurs croient, il n’est pas suffisant d’avoir une idée pour qu’elle soit commercialisable. 
  • Reprendre une entreprise. Il y a 5000 reprises d’entreprises de plus de 5 personnes chaque année. La demande dépasse l’offre. Ce qui fait monter les prix au-delà de la capacité de remboursement de la structure. D’où faillite. Une autre cause d’échec est le manque de préparation du cadre. 
3 - A qui s’adresse le créinvestissement. Comment savoir si je (moi cadre) suis fait pour être créinvestisseur ?  80% des créinvestisseurs sont des business developers avec prime à l’international. Le reste : directeurs généraux et quelques DAF. Il y a deux raisons principales pour lesquelles une personne ne fait pas l’affaire : l’ego et la peur.  L’ego, c’est surestimer sa valeur. C’est être arrogant, notamment vis-à-vis du dirigeant. La peur, c’est ne pas savoir prendre des risques. Il faut se lancer sans avoir résolu toutes ses questions. 
4 - Si c’est le cas. Que dois-je faire ? Quelles sont les erreurs à éviter : commises en phase de recherche, durant les premiers temps de l’arrivée dans l’entreprise… ?  Beaucoup de cadres investissent beaucoup de temps dans des dossiers qui ne sont pas en vente. En effet, il est très fréquent qu’un dirigeant fasse un tour du marché pour voir ce qu’on lui propose, mais sans être décidé à céder.
La seconde erreur, une fois l’affaire conclue, c’est de vouloir tout révolutionner en arrivant. Le gros problème du cadre d’entreprise, c’est qu’il a une expérience très diversifiée et qu’il croit tout savoir. Mais la PME ne demande pas la même palette de compétences. Il doit tout réapprendre. La réalité derrière les mêmes mots est différente. 
5 - Le créinvestissement, c’est de la chasse de têtes. Pourquoi les chasseurs de têtes ne sont-ils pas présents sur ce marché ?  Les chasseurs de têtes ne s’intéressent qu’aux entreprises qui ont un chiffre d’affaires important. Le créinvestissement est une nouvelle solution à un besoin nouveau. S’il y a concurrence, ce pourrait être, éventuellement, avec l’outplacement.

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