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Critique Ciné : Colt 45, polar à la petite semaine

Publié le 25 décembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Colt 45 // De Fabrice du Welz. Avec Gérard Lanvin et JoeyStarr.


Colt 45 est l’un des plus gros fours de l’année au cinéma mais également l’un des films français bénéficiant de l’un des plus gros budget. On ne peut pas dire que La Petite Reine et Gaumont aient encore misés sur le bon cheval car en dehors de La Belle et la Bête et Supercondriaque, Gaumont a enchaîné pas mal de flops cette année. Pour en revenir à Colt 45, ce polar à la française se voulait moderne mais n’inspire pas vraiment de trace de nouveauté. On sent que Fabrice du Welz veut absolument marcher sur les traces d’Olivier Marchal. On retrouve tous les codes de ce dernier sauf que ce n’est malheureusement pas aussi efficace et surtout, Olivier Marchal a déjà à son actif lui aussi quelques mauvaises claques (Diamant 13 par exemple). Colt 45 c’est donc le principe même du recyclage qui prend ce que l’on connaît déjà pour en refaire quelque chose de déjà vu. C’est bête comme les pieds et cela ne creuse pas vraiment la hiérarchie policière. C’est d’autant plus regrettable qu’au milieu de tout ça surnagent deux têtes de liste plutôt compétentes dans ce genre musclé (et qui se sont déjà illustrées par le passé) : Gérard Lanvin et Joey Starr.

Armurier et instructeur de tir à la Police Nationale, Vincent Milès est expert en tir de combat. À seulement 25 ans, ses compétences sont enviées par les élites du monde entier mais dans la plus grande incompréhension de la part de ses collègues, Vincent refuse obstinément d’intégrer une brigade de terrain. Son destin bascule le jour où il fait la connaissance de Milo Cardena, un flic trouble, qui va l’entraîner dans une incontrôlable spirale de violence, plaçant Vincent au centre d’une série d’attaques à main armée, de meurtres et d’une féroce guerre des polices opposant son parrain, le commandant Chavez de la BRB, à son mentor, le commandant Denard de la BRI. Pris au piège d’une véritable poudrière, Vincent n’aura pas d’autre choix qu’embrasser son côté obscur pour survivre…

On ne peut pas dire que Colt 45 soit bourré de mauvaise foi puisqu’au fond Fabrice du Welz veut faire quelque chose et semble même avoir des influences plutôt intelligentes (Olivier Marchal la première) sauf qu’il ne sort jamais des carcans du genre et nous délivre donc une histoire clés en main qui a malheureusement tout de décevant. Je n’ai pas réussi à apprécier ce film autant que je ne l’aurais souhaiter. Ce n’est pas la faute de Fabrice du Welz qui, malgré les tics de réalisation qu’il empreinte d’un peu partout, s’offre malgré tout un film plutôt léché (il faut dire qu’en termes de production les gros moyens ont dû aider). Le réalisateur de Calvaire ou encore Vinyan quitte donc ici le cinéma d’horreur pour un film bien différent nous racontant une aventure policière des plus simpliste et surtout des plus prévisible. Le scénario ne parvient jamais à soeur la subtilité et l’on se retrouve donc avec tout ce qu’il y a de moins intelligent. Les personnages sont des livres ouverts dont on découvre tout très rapidement. En accumulant les clichés et en ne sortant jamais des carcans, le film ne parvient jamais à réellement surprendre et nous offre donc tout ce qu’il y a de plus inerte. On ne voit pas vraiment où est-ce que Colt 45 voulait en venir tant la façon dont le scénario évolue reste un peu trop ridicule.

On prend les bases de tous les polars français avec le pauvre pigeon qui va se retrouver au milieu de tout ça sans l’avoir demandé, simplement car il était en apparence plus intelligent et vorace que les autres. Sauf que rapidement, tout le film révèle son jeu sans jamais vraiment surprendre. Au contraire, plus l’on enchaîne les séquences et plus le film devient ennuyeux. On sait déjà commence  cela va se terminer au bout d’un bon quart d’heure et l’envie de voir le déroulement qui va nous conduire au dénouement reste assez maigre dans son ensemble. Moi qui m’attendais à voir un film bien plus ambitieux, peut-être même un peu plus violent (il y a de la violence mais elle est encore une fois trop préparée, trop attendue). On finit donc avec un film très scolaire, beaucoup trop propre qui ne cherche jamais à aller au delà et qui ne bave donc jamais alors que s’ils avaient osés sortir un peu des rails, le film aurait pu briller et devenir l’un des meilleurs polars de ces dernières années mais pour cela il aurait fallu un film réellement bon et pas ce gloubiboulga pas toujours très intéressant et souvent prévisible.

Note : 3.5/10. En bref, pas totalement raté mais bien trop prévisible malheureusement.

Date de sortie : 6 août 2014


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