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L'avion meilleur que le train !

Publié le 26 décembre 2014 par Toulouseweb
L'avion meilleur que le train ! C'est le pari de Lionel Guérin, nouveau président de Hop! Air France qui doublera sa flotte au printemps prochain
Chez Hop! Le compte ŕ rebours a déjŕ commencé. En février, une vaste campagne de publicité va ętre lancée. Il s'agira d'expliquer
aux voyageurs potentiels que la nouvelle compagnie régionale Hop! Air France conçoit pour eux de nouvelles façons de voyager
principalement en France. Hop! Air France sera basée ŕ Orly avec sa cousine low cost Transavia. Avec des objectifs trčs ambitieux : dčs le printemps prochain, il y aura 800 vols
quotidiens contre 500 aujourd'hui. Un trafic opéré avec 40 Airbus A320 venus d'Air France et 60 appareils ATR, Bombardier et Embraer de
48 ŕ 100 places. 7700 employés vont se retrouver sous la banničre de Hop! Air France avec une feuille de route trčs contraignante confiée au nouveau président Lionel Guérin. Celui-ci a 3 ans pour retrouver la rentabilité d'une compagnie qui a perdu 600 millions en 2013 et 140 prévus cette année.
Lionel Guérin s'est confié ŕ aeromorning.com. Il explique sans langue de bois son management, ses rapports avec les pilotes. Il veut également
prouver que l'avion, męme en France, offre beaucoup plus d'avantages que le train. On l'aura compris, Lionel Guérin tranche dans le milieu aérien. Il remet son titre en jeu avec Hop! Air France aprčs avoir lancé avec succčs la compagnie low cost Transavia.
Ť Nous sommes en concurrence non seulement avec les low costs, avec le train, avec la voiture et, nouvellement arrivés sur le marché, les autocars.
Notre ambition : nous battre pour faire que notre marché,essentiellement la France, devienne profitable en 2017. Si on reprend 1 ŕ 2% de ce marché (ce qui est modeste) on aura gagné. On va
simplifier le produit pour que les clients s'y retrouvent. Hop! Air France va proposer 3 gammes de tarifs : tarif de base ŕ partir de 49 euros l'aller, tarif intermédiaire avec certains
avantages pour le client et un tarif plus cher pour tous ceux qui voyagent beaucoup dans l'hexagone, ceux-lŕ ont de l'argent. Nous
pourrons leur offrir de prendre l'avion suivant s'ils ont raté leur vol initialement réservé, le tout sans frais. Ce tarif plus cher ira jusqu'ŕ 250 euros. Cette partie de l'avion est destinée aux very frequent flyers qui ont un pouvoir d'achat supérieur ŕ la moyenne, qui veulent se rendre fréquemment dans leurs résidences secondaires.
Nous voulons aussi ętre présents dans la mobilité actuelle en proposant par exemple de laisser sa voiture ŕ un voiturier qui garera le
véhicule, le fera entretenir si besoin et vous attendra ŕ votre retour. Il nous faut absolument démontrer que l'avion reste compétitif par rapport au train dont on connaît les mauvais
résultats d'exploitation actuellement. Avec 800 vols par jour, nous montrons que nous sommes ambitieux et je parie que l'objectif peut ętre atteint. Ętre agiles dans ce marché pour pouvoir anticiper et exécuter, c'est notre nouvelle méthode. Savoir remplacer trčs rapidement ce qui ne marche pas est également la condition du
succčs.
Nous allons travailler également la
ponctualité. Si nos avions arrivent ŕ l'heure en province, il y a des problčmes ŕ Orly. Nous nous y attaquons. J'en profite aussi pour vous dire qu'on va relancer les navettes qui sont un excellent produit : nous avons la capacité de faire 28 allers et retours par jour avec Toulouse. C'est fantastique !
Nous allons rationaliser la flotte dont on dit qu'elle est disparate. Nous allons commander 5 ATR72 500, dans un premier temps nous les
prendrons en leasing. Il faudra beaucoup communiquer, expliquer, ętre trčs pédagogique. Par exemple ŕ Quimper qui refuse un avion ŕ
hélices, nous allons expliquer que cet avion consomme moitié moins de kérosčne qu'un jet et qu'il ne met que 10' de plus sur le trajet. Notre chance pour l'instant c'est que cette flotte d'avions disparate nous permet d'adapter parfaitement les appareils choisis au nombre de clients transportés. Je vais prendre le temps de
m'intéresser aux futurs avions de 100 places, le module idéal pour notre activité mais j'attends un vrai bond technologique. Les A 320néo et les Boeing 737 max n'en font pas partie.
Je ne crois pas du tout ŕ la reprise économique. La mauvaise attitude serait de l'attendre. Il est préférable de s'habituer ŕ consommer différemment, c'est fondamental. C'est vraiment la philosophie de notre effort, nous avons de la chance puisqu'il n'y a pas de crise
dans le marché des déplacements. Mon rôle est d'animer les équipes qui y croient, autrement ce n'est pas la peine. En interne les gens
individuellement ont peur de l'avenir mais en groupe, ils ont moins peur. Ils ont bien compris qu'il fallait travailler autrement, par exemple nous avons organisé depuis un an un séminaire de clients avec les PNC, les hôtesses et les stewards. C'est de ce dialogue que sortiront les nouvelles rčgles du jeu dans nos avions.
Nous dialoguons parfaitement avec nos pilotes, je souhaite contractualiser avec eux le maximum de rčgles. En tant que président du groupe Air France KLM, Alexandre de Juniac vient relancer devant les pilotes l'idée de faire tout de męme une compagnie Transavia Europe. Je suis d'accord avec lui, je ne trouve pas qu'il soit indécent de reposer le problčme car pendant qu'ils discutent la concurrence gagne des parts de marché.
Parmi nos chantiers, demeure le problčme des escales en province qui sont lourdement déficitaires. J'ai conscience que je ne ferai pas bouger les membres du personnel qui ont des maisons en cours de remboursement.
N'en déplaise ŕ certains esprits chagrins, nous gardons bien sűr la marque Hop! qui est adossée ŕ Air France, compagnie ŕ la solide réputation. Hop! c'est donc la nouvelle façon de
voyager. ť
Propos recueillis par Gérard Jouany - AeroMorning

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