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Participation

Publié le 27 mai 2008 par Jlhuss

… et syndicats 

pompidou.1211833867.jpgLa proposition relative à un renforcement de la “participation” des salariés aux bénéfices des entreprises laisse les syndicats dubitatifs. Il s’agirait de “rénover” deux ordonnances “gaullistes” très emblématiques, celle de 1959 et surtout celle de 1967 qui rendait obligatoire le processus seulement dans les entreprises de plus de 50 salariés. Les “gaullistes”, pas tous, voulaient “dépasser une vision antagoniste du capital et du travail”. A l’époque cette réforme était portée par des hommes comme René Capitant et l’on doit regretter le peu d’enthousiasme de certains et la frilosité de sa mise en oeuvre : de trop nombreux salariés des PME de moins de 50 employés étaient exclus du dispositif.

Ainsi, et en attendant de voir les décisions effectives, il serait dommage de bouder son plaisir quand le Président de la République propose une incitation fiscale pour les PME qui se lanceront dans le “processus rénové” dès maintenant.

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N.Sarkozy dans l’entreprise familiale Poclain Hydraulics (1.500 salariés) : “Je souhaite que nous fassions porter nos efforts sur l’intéressement, car c’est un instrument souple et c’est du pouvoir d’achat” […] S’adressant aux patrons : ”Vous voulez payer moins d’impôts? Alors, vous donnez davantage d’intéressement”

L’idée n’est d’ailleurs pas neuve, mais issue d’une proposition de la CGT au sein du Conseil d’Orientation de l’Emploi alors présidé par Raymond Soubie.

Cette incitation du début devrait être remplacée par des dispositions “obligatoires” en 2010, méthode un peu similaire à celle utilisée par Martine Aubry à propos des 35H. En quelque mots, le salarié devient actionnaire de son entreprise et touche des intérêts. Il apparaît difficile de trouver à redire d’annonces somme toute assez “sociales”, mais soyons certains, la “petite bête” sera trouvée. Le chemin est déjà tout tracé.

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Rebelotte, les syndicats se montrent critiques, ils l’étaient déjà dans les années 60. Selon eux, ce type de mesures pose “un problème de fond”, car elles “substituent alors au salaire principal, qui ouvre le droit de protection sociale et de retraites et qui est relativement stable, des formes variables de rémunération”. François Chérèque estime que “doubler l’intéressement, c’est très bien pour les salariés qui toucheront de l’argent en plus”. La “seule critique, c’est que ce sont des primes qui ne sont pas assujetties aux cotisations sociales”, alors que “c’est important, la Sécurité sociale”. Dont acte, des dispositifs peuvent être prévus pour répondre à ces questions. Bonnes questions mais qui ne sauraient condamner l’esprit de la réforme proposée.

Cette “frilosité” se fonderait-elle sur le fait que c’est une homme de “l’affreuse” Droite qui porte le projet ? On peut à la limite comprendre une opposition des groupes politiques non associés à l’exécutif, mais les syndicats ne sont pas des formations politiques. Il y aurait bien une autre explication : la crainte que des salariés “intéressés” aux résultats se montrent moins “malléables” lorsqu’il s’agira de les mobiliser pour des “causes” incertaines ?

Celui qui a quelque chose à perdre, se montre plus “prudent”.


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