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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 28 décembre 2014 par Chatquilouche @chatquilouche

Penny Dreadful et la renaissance des monstres gothiques

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Eva Green

John Logan est un scénariste prolifique qui a travaillé avec de grands réalisateurs – Ridley Scott, Martin Scorsese – et qui a reçu de nombreuses accolades.  Il est également l’auteur des deux plus récents films de la série James Bond, réalisés par Sam Mendes.  Dans ses temps libres, Logan a écrit la série télévisée Penny Dreadful, qui se déroule dans le Londres du début du 20e siècle.  Il y est question de Sir Malcolm Murray, joué par Timothy Dalton, qui est à la recherche de sa fille Mina.  Aidé de la séduisante Vanessa Ives (Eva Green), une femme aux multiples secrets, et de l’Américain un peu rustre Ethan Chandler (Josh Hartnett), Sir Malcolm se bat contre des forces maléfiques qui lui ont enlevé ce qu’il a de plus précieux.

La série, dont la première saison est composée de huit épisodes entièrement écrits par Logan, ramène plusieurs monstres du passé et les dépoussière pour nous les présenter sous un jour nouveau.  La fille de Sir Malcolm, Mina, n’est nulle autre que Mina Harker, personnage célèbre de Bram Stoker.  Un autre personnage important de Penny Dreadful est Dorian Gray (Reeve Carney), création mythique d’Oscar Wilde.  Et surtout, on retrouve Victor Frankenstein (Harry Treadaway), savant chercheur à l’esprit trouble qui s’avère être l’un des personnages les plus fascinants de cette série.  Les acteurs sont tous plus captivants les uns que les autres à voir évoluer, Eva Green en particulier qui fut une révélation pour moi dans cette œuvre.  Les dialogues de Logan sont intelligents, subtils, et l’écriture dans l’ensemble est terriblement intelligente.  J’ai vu la première saison deux fois d’affilée, j’en suis tombé follement amoureux, et j’attends impatiemment la deuxième, qui ne saurait tarder.

The One I Love, un film inattendu, et totalement imprévisible !

J’en ai parlé précédemment dans une chronique (cliquez ici), et le film est maintenant disponible partout (dont Netflix).  Mieux vaut que je vous en révèle le moins possible.  Gardez-vous toutes les surprises et surtout, ne regardez pas de bandes-annonces pour ce film !  The One I Love est mon film préféré de l’année, une œuvre totalement originale et rafraîchissante qui vous incitera à vous poser plusieurs questions, particulièrement si vous le regardez en couple.  À voir absolument !

« Si c’est dans un mot, ou dans un regard, vous ne pouvez vous débarrasser du Babadook… »

Le Babadook est le premier long-métrage de la réalisatrice australienne Jennifer Kent.  Il s’agit de mon film d’horreur préféré de l’année.  C’est de l’horreur intelligente et adulte comme vous en avez peu vu.  L’histoire est celle d’Amélia, femme qui élève seule Sam, son fils âgé de 7 ans.  Celui-ci a un comportement étrange qui dérange les gens de leur entourage.  Le père de Sam est décédé dans un accident de voiture le jour de la naissance du petit, ce qui a marqué à jamais la mère et le fils, et cela nuit à leur relation.  Le Babadook est une créature surgie d’un livre qu’Amélia lit à Sam un soir pour l’endormir, un livre étrange apparu de nulle part.  Suite à cette lecture, une série d’événements plus sombres les uns que les autres surviennent aux deux perosnnages, des choses qui font ressortir les bons côtés de leur relation autant que les plus dégueulasses.  C’est de l’horreur psychologique, fine, d’une grande délicatesse et d’une justesse étonnante.

La performance de l’actrice Essie Davis dans le rôle d’Amélia, cette mère au bout du

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rouleau, est un vrai tour de force.  Le petit Noah Wiseman qui joue Sam est, lui aussi, extrêmement doué.  Les deux acteurs portent l’entièreté du film sur leurs épaules et forment un duo que vous n’oublierez pas de sitôt.  Et le film a d’autres atouts : le jeu de caméra est inventif, le montage est brillant, et le travail effectué au niveau du mixage sonore est terriblement efficace.

C’est un film qui demeure dans la tête du spectateur longtemps après son visionnement, et que vous aurez envie de voir plus d’une fois.  Un futur classique, que William Friedkin, le réalisateur de The Exorcist, a qualifié de « film le plus terrifiant que j’ai vu de toute ma vie ».  Le Babadook, ce n’est pas de l’horreur qui saute à la gorge, de l’horreur cheap.  Ça met en lumière l’horreur qui est à l’intérieur de nous, à l’intérieur de chaque parent et de chaque enfant.

Joyeux Noël et Bonne année 2015 !

Notice biographique
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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


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