Magazine France

Rassemblement

Publié le 01 janvier 2015 par Malesherbes

Trop nombreux sont, parmi ceux qui s’intitulent journalistes, les malheureux incapables de s’exprimer en français. Ainsi, en cette fin d’année 2014, l’ineffable Pujadas nous a présenté 2015 comme un chiffre. Ignare, il n’existe que dix chiffres, qui sont dix symboles graphiques correspondant, pris isolément, aux nombres de zéro à neuf ! Les chiffres permettent de représenter les nombres tout comme les lettres servent à composer des mots. Donc, 2015 est tout simplement le nombre des années écoulées depuis la date attribuée à la naissance de Jésus-Christ et n’est en rien un chiffre.
 

Malhabiles à utiliser le français, les mêmes s’obstinent à recourir à l’anglais. Si cette langue peut présenter des attraits du fait de sa compacité, qu’est-ce donc qui leur fait préférer low-cost à bas coût ? Ces deux expressions sont équivalentes, tant par leur sens que par leur longueur, et même avec des sonorités voisines. La française a l’immense avantage d’être comprise par ceux qui n’ont pas eu la chance, comme nos savants journalistes, d’avoir pu apprendre à l’anglais.

J’ai aussi relevé, je crois sur Planet.fr, après l’accident de l’Airbus d’Air Asia, que l’on avait repéré au fond de l’océan, un « large objet ». J’ai craint que cette brève n’eût pour origine une dépêche en langue anglaise que quelque tâcheron aurait traduite en ignorant qu’en anglais, large se dit wide, tandis que grand équivaut plutôt à large. Je reste reconnaissant aux défricheurs qui, les premiers, se sont risqués à traduire l’outil informatique de pointage appelé mouse en anglais par son équivalent française souris. Alors que nosparesseux habituels auraient jugé plus judicieux d’annexer le patronyme de Mickey à notre vocabulaire.

Mais la palme de ces maladresses revient sans contexte à celui qui, incapablede redresser la France quand il la présidait, juge de son devoir de venir bientôt la sauver. Dans son message sur les réseaux sociaux, message qu’il cru élégant de diffuser quelques heures avant les vœux de notre président, il a prononcé cette phrase définitive : « rien n’est possible sans le rassemblement de chacun ». On peut supposer que, pour cette adresse solennelle, il avait renoncé à ses fréquentes improvisations et qu’il y a ici l’expression de sa pensée. Alors, comment se rassembler tout seul ? Peut-être en s’efforçant de mettre un peu d’ordre dans un esprit mal maîtrisé.
 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Malesherbes 59 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte