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Critique Ciné : Le Conte de la Princesse Kaguya, légèreté de mise

Publié le 05 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Conte de la Princesse Kaguya // De Isao Takahata. Avec la voix VO de Aki Asakura et Kenjo Kora.


Le Studio Ghibli, racheté par Disney, aurait très bien pu mettre la clé sous la porte avec ce rachat sauf que c’est tout le contraire. Après avoir sorti le dernier film de Miyazaki, le studio a également produit Le Conte de la Princesse Kaguya, nouveau film de Isao Takahata. Je dois avouer que j’aurais apprécié d’en voir encore un peu plus de cette Princesse Kaguya mais ce conte de deux heures et quart prouve que l’on peut raconter de belles histoires sans savoir besoin de regarder sa montre. Certes, Le Conte de la Princesse Kaguya n’est pas un film pour enfants car les enfants ne peuvent pas rester autant de temps au fond d’un siège de cinéma alors qu’au bout d’une heure de Pingouins de Madagascar ils sont déjà insupportables. Mais pour en revenir à cette magnifique histoire, elle vaut le coup d’oeil en grande partie par la beauté du récit. On est clairement au milieu d’un conte nous raconte une histoire d’enfant miraculeusement né. Le film est teinté des croyances japonaises et des us d’une culture que l’on a rarement l’occasion de voir au cinéma en Occident. Ce qui me fascine avec ce film c’est le chef d’oeuvre qu’il est avec sa simplicité et sa légèreté.

Adapté d’un conte populaire japonais "Le couper de bambou", un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Car après tout, Le Conte de la Princesse Kaguya est avant tout un film très simple. Il se base sur une histoire très facile, mais c’est le côté très humain et subtile du film qui rendent le tout encore plus impressionnant et donc passionnant. Les personnages au milieu de cette belle histoire sont tous attachants. On a envie de leurs faire des câlins nous aussi et de jouer avec la petite Princesse qui grandie au fil du film. Je crois que parmi les plus beaux moments de ce film il y a celui de la Princesse et la Grenouille. Je sais que cela peut apparaître comme étrange (et je me demande presque si ce n’est pas une référence au Disney mais peu importe, je vais chercher probablement trop loin mes références) mais c’était un si beau moment dans ce film. C’est drôle, léger et toujours teinté d’une modestie étonnante. En effet, Le Conte de la Princesse Kaguya aurait très bien pu être un film complètement raté s’il passait à côté de la culture qu’il tente de dépeindre avec son histoire. C’est donc grâce à une imagerie splendide. On est aussi emporté que fasciné du début à la fin.

Et c’est d’ailleurs en grande partie pour ça qu’il est difficile de laisser ces personnages de côté. Inspiré d’un célèbre conte japonais, Le Conte de la Princesse Kaguya est teinté de toute la poésie du pays et de ses contes. On retrouve toute la sensibilité, la beauté épurée et la délicatesse dont le cinéma de ce pays et les contes par la même occasion peuvent faire preuve. Isao Takahata arrive ici avec une réalisation cherchant à s’attarder sur le visuel du choix des couleurs souvent légères et apaisantes aux formes et aux nuances, propose quelque chose de différent de l’autre maître japonais, Miyazaki. Comme je le disais plus haut, je pense que Le Conte de la Princesse Kaguya est un film réservé aux plus grands mais ce n’est pas bien grave car c’est justement rare de voir ces films d’animation destinés aux adultes. Au mieux souvent c’est un film qui s’adresse à tous les publics. Les studios Ghibili sont connus pour faire des films plus adultes, avec de vraies questions derrière (comme par exemple Le Vent se Lève, dernière oeuvre de Miyazaki) mais d’ailleurs Le Conte de la Princesse Kaguya surpasse largement ce que Miyazaki a pu faire dernièrement.

Note : 9/10. En bref, d’une beauté inouïe.

Date de sortie : 25 juin 2014


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