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ÉCONOMIE > Les banques françaises vraiment sur la sellette ?!

Publié le 07 janvier 2015 par Fab @fabrice_gil

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Fronton de la Banque de France à Paris I Photo ©Joël Saget / AFP/Archives

En termes de scandales, de risques et de solvabilité, l'année 2014 n'a pas épargné les banques. Pourtant, lors de l'enquête réalisée par Ifop* presque 3/4 des Français (73%) déclarent faire confiance aux banques de statut privé. Une tendance à la hausse depuis la précédente enquête réalisée en novembre 2013.
Il s'agit d'une tendance en nette hausse (+12 points) par rapport à l'enquête réalisée il y a un an, dans laquelle 61% des Français déclaraient faire confiance aux banques privées. Une tendance encore plus forte chez les 65 ans et plus (82%). En ce qui concerne les préférences politiques, ce sont les sympathisants Modem qui accordent le plus confiance aux banques privées (86%) contre 67% chez les sympathisants Europe Ecologie / Les Verts. Autre résultat parlant, concernant cette fois-ci les banques publiques, type La Banque Postale : 69% des Français leur accordent leur confiance (ce qui est un peu moins que les banques privées), un résultat en très légère hausse par rapport à 2013 (65%). Chez les moins de 35 ans, seulement 58% ont confiance dans les banques de type public. Une confiance moins marquée également chez les sympathisants du Front National (56%), alors que 83% des sympathisants PS leur font plutôt confiance, les sympathisants de chaque parti traduisant indirectement dans ce résultat leur défiance ou leur confiance en l'Etat.
Les banques auraient-elles redressé le tir ? En réalité, les Français ont majoritairement confiance en leur banque, et en leur relation de proximité avec leur conseiller financier, mais pas dans le système financier lui-même. Toutefois, les agences de ces banques privées font partie intégrante du système financier pour lequel les Français éprouvent de la défiance. Et le paradoxe est là : les Français sont satisfaits des services de leur banque mais ne la recommanderaient pas... Cette tendance apparaît aussi dans la confiance qu'accordent les Français dans les organismes d'émission de monnaies électroniques non bancaires (PayPal, compte nickel) : 44% (-12 points depuis l'enquête réalisée en février 2012), et dans les banques privées en ligne type Fortuneo: 32%. Bien que ce résultat soit en hausse depuis 2012, il reste faible. Les banques onlines n'ont toujours pas percé, alors que la France est un pays très largement connecté. "A travers ces résultats s'expriment une peur de la dématérialisation, de l'abstrait. L'argent doit pouvoir se voir et se toucher, un conseiller clientèle se rencontrer. Il y a encore beaucoup de conservatisme des Français dans leur rapport à l'argent. Ils sont soumis à une double contrainte qui les pousse à confier leurs économies à des entités réelles, physiques, mais dont ils réprouvent le système", explique un conseiller financier.
Des banques pourtant sur la sellette : 2014 n'a pas épargné les banques, égratignées par de mauvais résultats aux stress-tests et impliquées dans divers scandales financiers. Risque systémique, "...nous connaissons l'insolvabilité des 28 banques dites systématiques, c'est-à-dire représentant un réel risque pour l'Etat en cas de faillite (liste SIFIS). Et en octobre dernier, la BCE et l'ABE (Autorité Bancaire Européenne) avaient soumis 130 banques européennes à des 'stress tests' pour savoir si elles étaient solides. Sur les 130 banques, 11 au moins (dont 3 grecques, 3 italiennes, 2 autrichiennes, 1 portugaise et 1 belge) avaient échoué aux tests de résistance à différents scénarios économiques catastrophe", rappelle Charles Sannat, économiste. "Au regard de l’insolvabilité des grosses banques françaises, la confiance ne peut pas régner dans le système bancaire en France, car les 4 banques systémiques (Groupe Crédit Agricole, BNP Paribas, BPCE-NATIXIS et Société Générale) sont loin de respecter les règles prudentielles d'endettement préconisées par Alan Greenspan. Pour respecter les règles prudentielles d'endettement, ces banques devraient augmenter leurs capitaux propres de €428 milliards..."Le 17 décembre 2014, Amid Faljaoui énumérait sur le site Levif.be / l’express les 7 plus gros scandales bancaires qui ont émaillé l'année révolue : manipulation du cours de l'or par un cartel de banques, affaire BNP Paribas, FED influençable, manipulation du marché des changes... Charles Sannat décrypte : "On constate une dichotomie entre les échelles microscopique et macroscopique bancaires, dichotomie qui pourrait expliquer la confiance des Français envers les banques privées. Ils ont confiance en l'individu, mais pas dans le système."En résumé, les Français auraient plutôt confiance en leur banque qu'en leur système financier, voire en leur conseiller plutôt qu'en leur banque, mais les deux sont pourtant indissociables. Comment gérer ses économies avec un tel paradoxe ? En "débancarisant" une partie de son patrimoine. Certes la situation de Chypre n'est pas comparable à la nôtre pour l'instant, mais ce qui s'est passé là-bas pourrait tout à fait se produire un jour en France.FG*Enquête Ifop réalisée, du 31 octobre au 4 novembre 2014, sur un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans, par questionnaire en ligne.

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