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Nouveau Monde : et s’il s’agissait de pousser simplement la porte ?

Publié le 09 janvier 2015 par Leautisse @Intermediius

« La crise, c’est quand le vieux monde se meurt et que le jeune hésite à naître »
Aujourd’hui, on la connait bien cette phrase : on l’a entendu à maintes reprises ces dernières années.
Sans faire de fioritures, il y a un défi qui se démarque : Comment accompagner cette transition ?Si on adopte un point de vue organique, comment faciliter la mue ?

Explorateurs et vanniers : nos nouveaux métiers

J’aime Malinowski. J’aime Victor Hugo. Que ce soit pour le sociologue comme pour le  romancier, c’est toujours, quand on les lit, un formidable voyage qu’on opère. Et qui nous transforme presque par surprise. Sur la pointe des pieds. Quand on se balade dans les méandres des rues ou dans les recoins de la forêt, on s’approprie les détails de ce qui fait la réalité. On s’immerge dans ces univers, dans ces constructions. On apprend à respirer l’autre. On saisit les gestes et les attitudes qui font la différence. Et qui fabrique le monde.
Quelque part, on est tous des explorateurs. Et des vanniers. Exister c’est créer du lien, discuter, échanger. Pour mieux comprendre et inventer.

Vivre dans le monde moderne, c’est avant tout s’y promener. L’explorer d’un oeil neuf, le plus neuf possible (en tout cas), y voir de la beauté, et chercher à le comprendre pour mieux le rendre beau. Car le beau est utile. Les trois décennies qui viennent de s’écouler ne me verront pas contredit par les économistes.

Alors que nous apprennent nos voyages ? (les miens en l’occurrence). Au milieu d’entreprises qui cherchent du conseil pour leur image, pour leur communauté (“interne” ou “externe”, cela dépend des endroits) ou d’autres façon de créer de l’inspiration…au milieu d’institutions aussi qui cherchent les moyens de leur évolution, de leur légitimité attaquée subrepticement presque de leur point de vue insidieusement par les évolutions du temps… par des communautés politiques ou étudiantes qui cherchent leur place dans un monde qui mue sans avoir donné les nouvelles cartes du jeu, au milieu d’entrepreneurs qui souhaitent tout révolutionner pour mieux prendre leur nouvelle position et accroitre leur statut.

L’éclosion n’est pas encore facilitée

Deux choses :

Que dans la plupart des entreprises, les acteurs ne sont pas prêt aux changements : ils le souhaitent sans se l’appliquer à eux mêmes (vieille règle de conservation). Le calcul et l’opportunisme sont très présents. Une anecdote : bien des managers demandent du buzz, saint graal de l’époque… sans se donner les moyens internes de le créer (ce qui revient parfois à fonctionner près de la pathologie mentale).
Ce n’est pas très grave en soi. Mais il va y avoir des conséquences plus grandes à ne pas se donner les moyens de ses objectifs. Aujourd’hui par exemple, des jeûnes entreprise innovantes n’arrivent pas à trouver les ingénieurs nécessaires car ils souhaitent tous créer leur propre entreprise. Quand on sait crée de l’engagement, on a pas nécessairement ce genre de problème.
Certaines entreprises en croissance sont demandeuses de salariés qui entreprennent… ou plutôt intraprennent. Qui explorent, qui questionnent, qui expérimentent. Bref, qui ne fonctionnent pas. Mais elles sont rares. Ou cela n’est que pour quelques postes. Pourtant, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour voir que ces besoins et ces manières de fonctionner vont exploser dans les années à venir. AirBnB, Uber, What’s App sont passés par là…
Il apparaît nécessaire de créer les conditions d’un élan vital pour encourager à travers l’activité, la façon dont elle pensée, une culture créative.

De l’autre côté, les jeunes que je croise (et il y en a quelques uns), me disent leur volonté de prendre leur part. Leurs yeux me communiquent leur appétit d’innovation. Quand on les laisse faire, ils n’hésitent pas à expérimenter. Enfin quand on les encourage et qu’on les met en condition… Car c’est la différence avec la génération de Mai 68 par exemple. L’imagination ‘n’est pas encore au pouvoir. Elle dort, ou plutôt elle ronronne. Surtout, elle n’ose pas. Ou trop peu. Elle attend qu’on lui donne les clés. Elle est de cette génération qui pense qu’il faut respecter son tour, attendre dans l’antichambre en ne faisant pas de taches sur la moquette. C’est respectable. Mais c’est contre-productif. Si les jeunes d’aujourd’hui veulent avoir un travail intéressant, un niveau de vie satisfaisant… et “s’éclater” dans leur activité, il faut qu’ils participent dès aujourd’hui à la réinventer. Pas seuls (enfin pas nécessairement), mais sans attendre.
Jobs n’a pas attendu d’être ingénieur senior pour imaginer l’ordinateur portable. Zuckerberg n’a pas patienté jusqu’à la fin de ses écoles de commerce pour lancer son expérimentation de réseau social. Nick D’Aloisio n’avait même pas fini son lycée avant de se faire embaucher par Yahoo (et récompensé pour son invention d’une coquette somme). C’est ça qui est beau dans le monde en devenir : la légitimité ne se transfère pas ; elle se cueille autant qu’elle se redessine.

Encourager les “vingtenaires” à faire…sans attendre

Alors quoi?

A ma (petite) mesure, j’ai commencé à contribuer à ce désir d’éclosion. En invitant des jeunes à redéfinir ces modalités et la perspective même d’activités. C’est une manière un peu idéaliste d’amorcer une réaction en chaine, en espérant qu’elle ne s’arrête pas dans un feu de paille.
J’ai la chance de croiser des “vingtenaires” qui sont capables de traverser la terre pour aller apprendre à cuisiner un oeuf sans aucun ustensile. Ou de chercher à rencontrer les meilleurs entrepreneurs sociaux capables de changer la ville. Ou encore de développer une application à succès avant même la fin de leur licence. Ces personnages sont précieux : ils me donnent confiance dans cet élan possible et nécessaire, cette capacité de renaissance de l’esprit créatif. Et surtout de son application à la société…

Et si il s’agissait tout simplement pousser la porte…?


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