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SOCIÉTÉ / TERRORISME > Qui sont les jihadistes traqués appartenant à la filière irakienne ?

Publié le 10 janvier 2015 par Fab @fabrice_gil

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Photo ©harryfear / NouvelObs

La traque des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly s'est terminée par l'assaut du Raid et du GIGN. Des jihadistes issus de la filière irakienne ; Un réseau sous surveillance.
Les frères Kouachi, tireurs présumés de l'attentat du journal Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, le preneur d'otages de la porte de Vincennes qui a également tué une policière municipale à Montrouge, sont issus de la même filière jihadiste des Buttes-Chaumont. Une filière irakienne qui a revendiqué l'assassinat de deux opposants politiques tunisiens en juillet 2013, marquant un tournant pour ce réseau, influencée par les prédications d'Oussama Ben Laden. Quant à ses membres, ils étaient connus des services de renseignements et des médias.
Retour sur ce radicalisme né dans le 19ème arrondissement de Paris dans les années 2000.Farid Benyettou : Il est considéré comme le chef de la filière jihadiste irakienne. Imam autoproclamé, Farid Benyettou joue les prédicateurs, au début des années 2000, à la sortie de la prière de la mosquée Adda'wa, située dans le quartier de Stalingrad à proximité des Buttes-Chaumont, dans le 19èmearrondissement, et également fréquentée par les frères Kouachi. Accusé d'être à la tête d'une filière de recrutement pour la branche irakienne d'Al Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al-Zarkaoui, Benyettou a été condamné à six ans de prison ferme à l'issue de son procès en mai 2008. Il n'avait que 23 ans lors de son interpellation. "Farid Benyettou apportait à ces jeunes un soutien religieux et idéologique pour conforter leur désir de partir", explique à Reuters Me Christophe Grignard, qui était son avocat, à l'époque.
Chérif Kouachi : Né en novembre 1982 à Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de cette fameuse filière des Buttes-Chaumont. Interpellé avant de se rendre en Irak, il est jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Mais c'est à Fleury-Mérogis, où il est incarcéré de novembre 2005 à octobre 2006, qu'il fait la connaissance de Djamel Beghal, figure de l'islam radical français qui purge une peine de dix ans pour la préparation d'attentats. Il apparaît également sur des photos prises en avril 2010 par la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) courant à Murat (Cantal) au côté de Beghal qui y est en résidence surveillée. Selon une source proche de l'enquête, Benyettou lui confie la mission de "rejoindre le groupe d'Abou Moussab al Zarkaoui", le dirigeant de la branche irakienne d'Al-Qaïda. En 2010, le nom de Chérif Kouachi est cité dans le projet de tentative de faire évader de prison l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés).
Saïd Kouachi : Son frère Saïd, de deux ans son aîné -né en septembre 1980 à Paris- a laissé sa carte d'identité délibérément dans la Citroën C3 abandonnée peu après l'attentat par les suspects. Il s'était rendu au Yémen en 2011 pour s'y entraîner au maniement des armes, a déclaré jeudi un responsable américain. La formation lui a été dispensée par un membre d'Al-Qaïda au Yémen. Ce séjour a duré "quelques mois", selon The New York Times. Dans l'appel à témoins diffusé par la police, cet homme aux yeux marron apparaît avec des cheveux courts et une barbe peu fournie. À Reims, il vivait avec son épouse, mère d'un enfant en bas âge, dans le quartier populaire de Croix-Rouge, là où la police a effectué des perquisitions d'appartements mercredi soir. Le couple vivait depuis un an et demi voire deux ans dans le quartier, selon Samir un riverain de 21 ans. L'épouse de Saïd portait le voile intégral, a-t’il souligné.
Amedy Coulibaly : tué lors de la prise d'otages de la porte de Vincennes et auteur présumé de la fusillade de Montrouge, a été condamné pour un projet d'évasion en 2010 d'une figure de l'islamisme radical. Délinquant multirécidiviste né à Juvisy-sur-Orge (Essonne), Coulibaly, 32 ans, connaît par ailleurs Chérif Kouachi, l'un des deux tueurs présumés de Charlie Hebdo. Les noms des deux hommes avaient été cités dans la fameuse enquête sur le projet d'évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem.  Il a été condamné en décembre 2013 à cinq ans de prison pour sa participation à ce projet. Au cours de cette enquête, Amedy Coulibaly avait reconnu devant les enquêteurs avoir rencontré en détention Chérif Kouachi. Il avait également admis s'être rendu avec Chérif Kouachi "une ou deux fois" en 2010 à Murat, dans le Cantal, où un autre islamiste connu, Djamel Beghal, était en résidence surveillée. Des écoutes de la police, citées par Le Point, montrent également les relations entre Beghal et Coulibaly, ce dernier se confiant sur ses difficultés familiales, désavouant ses parents pour leurs "actes de kouffars".
Djamel Beghal a été condamné en décembre dernier en appel à Paris à 10 ans de prison pour le projet d'évasion de Smaïn Aït Belkacem. "Il m'a dit n'avoir rien à voir ni de près ni de loin avec les événements en cours et déplore, notamment pour la sécurité de sa famille qui se trouve à Londres, les amalgames qui le présentent comme le cerveau des attentats de 1995 en France, alors qu'il n'a jamais été mis en cause dans cette affaire", a déclaré ce vendredi Me Bérenger Tourné, qui a eu par téléphone son client qui est incarcéré à Rennes. Celui qui se fait appeler Habou Hamza a connu Chérif Kouachi en prison. Lors de leur enquête sur les réseaux de Beghal et Salim Benghalem, son nom est de plus en plus cité. "Le fil de l'enquête allait rapidement mettre en exergue l'ascendant moral exercé par Djamel Beghal sur plusieurs de ses co-mis en examen, et établir qu'un petit groupe de fidèles s'était constitué autour de sa personne, ceux-ci n'hésitant pas à se rendre dans le Cantal pour le visiter", rapporte le procureur cité par Le Point dont : Chérif Kouachi, qualifié par le magistrat "d'élève" de Djamel Beghal.
Salim Benghalem : A l’instar de Saïd Kouachi, Salim Benghalem a été placé sur la liste noire américaine. Trentenaire originaire de Cachan (Val-de-Marne) il combattrait dans les rangs de Daesh. Benghalem est présenté par les Américains comme un "bourreau" de l'organisation islamiste. En France, Salim Benghalem avait déjà fait parler de lui. Il a été condamné à onze ans de prison pour tentative de meurtre dans une affaire qui remonte à 2001. Sorti de prison en 2010, personne ne sait comment il a ensuite atterri dans les rangs djihadistes. Condamné en 2007 à onze ans de réclusion criminelle, pour tentative de meurtre, il faisait parti du groupe qui préparait l’évasion de Samaïn Ait ali Belkacem et se serait lié d’amitié en prison à Fresnes avec Mohamed El-Ayouni, un des membres de la filière irakienne des Buttes-Chaumont dont il partageait la cellule, indique Le Monde.
Boubaker Al Hakim : Né en 1983 à Paris, il est considéré comme l'un des fondateurs avec son frère Redouane de la filière des Buttes-Chaumont. Ce franco-tunisien, proche de Chérif Kouachi a revendiqué l'assassinat des opposants politiques tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Dès 2002-2003, il est en Syrie puis en l'Irak, un temps traducteur pour des ONG, un autre agent facilitateur pour les nouveaux candidats au djihad anti-américain. Arrêté en Syrie, il est condamné en 2008 pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" aux côtés de six autres prévenus, dont Chérif Kouachi, Thamer Bouchnak, Mohamed El Ayouni et Farid Benyettou. "El Hakim et, sans doute Chérif Kouachi ont rejoint à leur sortie de prison les réseaux irakiens d'Al Qaïda et les ont accompagnés dans leur mutation vers Daesh", explique Jean-Pierre Filiu, l'un des meilleurs connaisseurs de la mouvance islamiste radicale. "Il est impossible qu'une opération de l'ampleur de celle qui a provoqué ce massacre à Charlie Hebdo n'ait pas été commanditée par Daesh, la maison-mère".Au lendemain de la journée de deuil national, marquée par le slogan #JesuisCharlie et une minute de silence qui a figé le pays jeudi midi, "les imams de toutes les mosquées de France" ont été invités par les grandes fédérations musulmanes à condamner "avec la plus grande fermeté la violence et le terrorisme" lors de la grande prière de vendredi. Les coups de feux on cessé hier soir… mais jusqu’à quand ?FG 

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