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Une heure de tranquillité

Publié le 10 janvier 2015 par Cinephileamateur
Une heure de tranquillité De : Patrice Leconte.
Avec : Christian Clavier, Carole Bouquet, Valérie Bonneton, Stéphane De Groodt, Rossy De Palma, Sébastien Castro, Arnaud Henriet, Christian Charmetant...
Genre : Comédie.
Origine : France.
Durée : 1 heure 19.
Date de sortie : 31 décembre 2014.
Synopsis : Michel, passionné de jazz, vient de dénicher un album rare qu’il rêve d’écouter tranquillement dans son salon. Mais le monde entier semble s’être ligué contre lui : sa femme choisit justement ce moment pour lui faire une révélation inopportune, son fils débarque à l’improviste, un de ses amis frappe à la porte, tandis que sa mère ne cesse de l’appeler sur son portable… Sans parler du fait qu’il s’agit ce jour-là de la fameuse Fête des Voisins… Manipulateur, menteur, Michel est prêt à tout pour avoir la paix. Est-il encore possible, aujourd’hui, de disposer d’une petite heure de tranquillité ?
Bande annonce française
"- T'as pas de cœur.
- Ça m'étonnerait. En plus, je fais de la tachycardie."

2.5
Une heure de tranquillité
Bien qu'elle soit souvent décrié dans l’hexagone (malgré toujours de bons scores au box-office), je suis assez friand des comédies françaises qu'elles soient subtile ou non. De plus, même si ce n’est pas un acteur qui me transcende, je n'ai rien foncièrement contre Christian Clavier dont je respecte d'ailleurs la carrière. Du coup, j'étais assez curieux de découvrir "Une heure de tranquillité" dont je n'attendais pas forcément grand-chose mais dont le lynchage dans les avis que j'ai pu lire m'a assez surpris, le film semblant déjà condamné avant même sa sortie...
Maintenant que j'ai vu le film, je suis toujours aussi surpris des avis très extrêmes que j'ai pu lire. Oui ce n'est pas très inventif, oui ça casse pas trois pattes à un canard, oui c'est assez conventionnel mais il n'y a pas vraiment tromperie sur la marchandise. Pour ma part, j'ai eu exactement ce à quoi je m'attendais devant ce long métrage et effectivement, si on n'est pas trop fan des comédies françaises et que l'on a Christian Clavier en horreur, il faut mieux passer son chemin.
De mon côté, je ne regrette pas de m'être déplacer. J'aurais aisément pu découvrir ce film à la télévision (le grand écran n'est pas justifié) mais j'ai quand même passé un bon moment globalement devant ce scénario écrit par Florian Zeller d'après sa propre œuvre théâtrale. Niveau comédie, je ne vais pas vous mentir, j'ai déjà connu plus fendard et je comprends certains sourire gênés. L'humour ici est très poussif, très caricatural, il manque de finesse dans son écriture (même si on ne le regarde uniquement comme une pièce de théâtre cinématographique) mais ça se laisse quand même regarder.
Au-delà du récit, je me suis un peu retrouvé dans cette intrigue. Bien entendu, elle est poussée à l'extrême mais qui n'a jamais eu envie parfois d'avoir juste un peu de tranquillité pour se faire plaisir, s'occuper de chose anodine mais d'être à chaque fois dérangé que ce soit par des choses sérieuses ou des broutilles. Le héros est pénible dans sa nature humaine mais j'ai presque eu de la compassion pour lui. Après, on ne s'identifie pas non plus totalement car les traits sont vraiment très grossiers (comme ceux des personnages secondaires) mais, comme je m'y attendais, j'ai quand même adhéré au projet.
Dans ce registre, Christian Clavier est à l'aise. Dans la peau de Michel Leproux, il en fait des tonnes et ça lui va comme un gant. Totalement égoïste et pensant surtout à sa petite personne de bout en bout, j'ai apprécié voir ce genre de personnage "je m'en foutisme" qui assume le fait d'être nihiliste. On a ainsi le droit à des passages quand même sympathique comme lorsqu'il essaie d'être jaloux ou énervé sur commande, non pas par souhaits mais juste parce que c'est ce que l'on attend de lui.
Il est entouré d'une pléiade d'acteurs que j'aime bien en plus à commencer par Carole Bouquet bonne en Nathalie Leproux dépressive. Son changement de caractère après sa révélation prévisible est sans doute trop brutale mais la comédienne m'a plu dans la peau de cette femme blasé qui va se libéré. J'ai bien aimé aussi Valérie Bonneton en Elsa. C'est toujours un plaisir pour moi que de voir cette actrice à l'écran et je trouve qu'elle est vraiment très bonne dans le rôle de la femme qui irrite. Par moment, on a quand même envie de claquer ses deux personnages mais c'est aussi pour ça que ça fait plaisir et que même si c'est grossier, je me suis amusé avec l'agacement de Michel qui veut juste écouter son album.
Stéphane De Groodt en Pavel est lui aussi bon. On ne joue pas beaucoup avec le côté "joueur de mots" comme on a l'habitude de le voir mais il fait très bien ce voisin énervant qui nous colle un peu et dont on a du mal à se débarrasser. Là encore, les gags avec son personnage ne sont pas très novateurs mais bon, j'étais dans un bon jour et ça ne m'a pas dérangé. J'ai eu beaucoup plus de mal avec Sébastien Castro en Sébastien Castro dont le jeu sonne encore plus faux que les autres. J'ai trouvé que sa caricature dans son interprétation tombait trop dans l'excès (plus que les autres c'est dire ! ) et son personnage n'a aucune attaches à laquelle j'ai pu m'accrocher histoire d'avoir de la sympathie pour lui. C'est juste le bon gros boulet de service...
Derrière, il y a des rôles encore plus secondaire que j'aurais aimé voir un peu plus comme Rossy De Palma en Maria qui elle aussi en fait des tonnes mais donne à moitié un caractère jouissif à son personnage. J'ai bien aimé aussi Arnaud Henriet en Léo même si je n'ai pas trop compris pourquoi le scénario le zappe subitement alors qu'il semblait vouloir lui donner de l'importance dans les différents périples qui pouvait se produire dans cet appartement. Quant à Christian Charmetant en Pierre, je regrette son arrivée tardive. Déjà parce que c'est un acteur que j'apprécie mais aussi parce que son personnage gaffeur et lourd devient presque tendre dans sa maladresse.
Au final, ce long métrage est bourré de défauts auquel j'ai quand même réussi à adhérer. La chose avec laquelle j'ai eu le plus de mal en revanche, c'est la mise en scène de Patrice Leconte. Pourtant c'est un cinéaste que j'aime bien mais là, j'ai eu l'impression qu'il voulait filmer à bord d'une montagne russe. Dans un décor quasi unique, il aurait pu poser sa caméra, recherché des plans originaux mais non, le réalisateur opte souvent pour des plans assez basique avec des cadrages très douteux. A de nombreuses reprises, sa caméra bougeait tellement que je me demandait si il ne se grattait pas en même temps qu'il tournait son film.
Alors oui, ça peut sans doute donner un côté électrique à cette histoire qui n'en a pas vraiment besoin (son concept se suffit à lui seul) mais je pense qu'avec une réalisation un peu plus soigné, j'aurais pu rehausser ma note ressentie d'un demi-point. Parce que bon après le décor est quand même bien foutu. L'appartement villa est suffisamment large pour permettre aux personnages d'évoluer, on sent l'aisance de vie des propriétaires des lieux avec leurs problèmes anodins (du moins ici) et on ressent aussi bien le côté théâtrale du récit.
Le montage est lui aussi bien fait avec en plus une durée de film très courte qui me parait idéale. En une heure et quart, on a juste ce qu'il faut pour faire le tour du sujet ce qui évite des longueurs qui auraient pu rendre le film plus pénible. Là on enchaîne les gags et ce n’est pas plus mal, libre à nous ensuite d'aimer cet humour ou non. La bande originale composée par Eric Neveux m'a elle bien plus. C'est pas de la grande musique mais ça colle bien à cette comédie populaire.
Pour résumer, quand je vois tous les avis négatifs sur lesquels je suis tombé, je m'attendais vraiment au pire avec ce film mais "Une heure de tranquillité" s'avère au final pour moi une comédie française assez classique qui ne mérite pas qu'on s'attarde dessus, du moins avec une telle véhémence. Certes, elle est vite oubliable mais on peut quand même la regarder du coin de l’œil sans soucis surtout que sa courte durée rend le film assez rapide. Après c'est sûr qu'il faut y adhérer et aimer Christian Clavier sinon on risque de s'ennuyer mais pour ma part ça a été même si je ne le recommande pas spécialement. Même avec le recul, je pense même que je pourrais le revoir (de nouveau du coin de l’œil), la seule chose m'ayant vraiment déranger restant la mise en scène d'un Patrice Leconte qui m'a semblé peu inspiré. Pas exceptionnel donc... mais pas catastrophique non plus pour autant à mes yeux.
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