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Critique Ciné : Valentin Valentin, meurtre au parc

Publié le 10 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Valentin Valentin // De Pascal Thomas. Avec Marilou Berry, Vincent Rottiers et Marie Gillain.


Pascal Thomas poursuit ses adaptations de romans. Après s’être attaqué en long et en large à Agatha Christie (notamment pour le très mauvais Associés contre le Crime…), il s’attaque cette fois-ci au roman de Ruth Rendell, « La Maison du Lys Tigré ». Ce n’est pas exactement la même histoire étant donné que pour le film des personnages ont disparus et d’autre ont été créé. Il fallait après tout que cela soit un film français et que le côté londonien s’en aille légèrement, sauf pour le personnage de Valentin qui est justement ce qu’il y a de plus britannique dans le film. J’aime bien quand Pascal Thomas fait du Agatha Christie. C’est généralement intelligent et ce même si tous ses films du genre ne sont pas forcément réussi. Ici on est au coeur d’un film différent, à mi chemin entre la comédie potache assez ratée et le polar de plage manquant cruellement de piquant. Car il n’y a finalement pas de mystères dans ce film sauf « Mais qui a tué Valentin ? ». C’est la seule question que l’on se pose tout au long du film. On a beau avoir envie de s’attacher à Valentin, je crois que ce personnage est finalement le seul pour lequel on n’a pas vraiment de compassion à l’issue. J’ai trouvé le personnage un peu trop niais, égocentré pour qu’il devienne réellement intéressant.

Dans ce « fenêtres sur cour» qui se déroule dans un petit immeuble parisien, tout un monde hétéroclite gravite, s'aime, s'observe sans toujours se voir. C'est là que vit Valentin, jeune homme mélancolique, charmant, partagé entre sa maîtresse au tempérament insatiable, les trois jeunes filles du cinquième étage qui tournent autour de lui, une gardienne démonstrative et une belle chinoise dont la présence dans la maison d'en-face l'intrigue et le fait rêver.
A quoi pense-t-il ? Que dissimule-t-il ? Que cherche-t-il ?
Valentin invite tous ses voisins à sa pendaison de crémaillère, sans se douter qu'il déclenche ainsi une spirale de violences...

Mais le but de Valentin Valentin est justement de nous raconter l’histoire d’un jeune garçon qui va se créer des tas d’ennemis tout au long du film. On ne sait donc pas qui est le meurtrier. Il y a un côté Agatha Christie, sauf que ce n’est pas aussi efficace. Je me demande si au fond Pascal Thomas veut sortir de ce qu’il a pour habitude de faire. Après tout, ce serait dommage de ne pas profiter de son talent, car il en a à mon humble avis, pour faire des choses complètement différentes à l’opposées de ce que l’on peut attendre de lui. Valentin Valentin entre tellement dans un moule qu’il devient finalement très rapidement ennuyeux. L’histoire se suit, assez simplement, mais je n’ai pas réussi à accrocher à tout du début à la fin. Cela manque tout d’abord cruellement d’humour. J’aurais aimé que le film soit drôle, peut-être un peu plus sarcastique, sauf que mis à part certaines idées, globalement cela manque d’humour. Ensuite il tente d’être émouvant mais là aussi les rares histoires émouvantes de ce film n’ont pas de grand intérêt. La psychologie des personnages ne va pas dans le bon sens et c’est pourquoi on a l’impression que finalement le film n’a pas vraiment de ligne conductrice mis à part le meurtre de Valentin.

Les personnages de Valentin Valentin ne sont pas tous suffisamment développés pour que l’on ait envie d’en voir plus à leur sujet. Je pense par exemple au personnage d’Arielle Dombasle qui aurait eu un potentiel comique énorme s’il avait été bien exploité et pas de façon aussi sporadique. Ensuite nous avons les chinois qui sont présentés comme des personnages importants alors qu’ils ne sont plus ou moins là que pour servir d’accroche à l’histoire. Nous avons aussi les voisins, comme Marilou Berry qui est probablement le personnage le plus normal et plus intéressant de ce film. C’est mine de rien d’elle que tout découle plus ou moins (même si le narrateur de Valentin Valentin se trouve dans la maison en face de l’immeuble de Valentin). D’ailleurs, pour un narrateur, sensé être important, le personnage et la narration viennent cruellement à manquer de forces. On a l’impression que Valentin Valentin ne sait donc pas trop dans quel sens aller et cela finit donc par me décevoir. Moi qui m’attendais à voir enfin un film différent de Pascal Thomas, j’ai eu tout le contraire et tout ce que je n’avais pas envie de voir.

Note : 3.5/10. En bref, sans être complètement raté, le film manque une bonne partie de ses idées.


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