Magazine Journal intime

On the road 10: La "Death Road"

Publié le 13 janvier 2015 par Alexwood @duboisalex

Réveil tôt ce matin pour le grand trajet entre Ban Lung et Sen Monorom en moto. La fameuse "Death Road" qui serait extrêmement difficile avec ses centaines d'embranchements où il est facile de se perdre selon le Lonely Planet édition 2012…Comme on disait hier, plusieurs locaux nous ont confirmé que cette information est désuète et que la nouvelle route est présentement en construction. On verra bien!
Une photo de pieds avant d'aller déjeuner au Dutch.Co situé juste à côté du Tree Top Ecolodge. On y sert d'excellents plats en plus d'avoir deux employés très sympathiques. Un Canadien et sa femme Cambodgienne sont des hôtes avec qui l'on peut pendre le temps de parler de tous les sujets. Rick le propriétaire, un expatrié Allemand nous confirme que la "Death Road" n'existe plus. Ah oui, on oublie Rex le chien…
Nadia perd un peu d'air dans son pneu arrière alors, on fait réparer ça au garage du coin avant le départ. Plein d'essence et c'est partie!
La route entre Ban Lung et Lumphat est en bonne condition. Chemin de terre aussitôt que l'on quitte la route principale. Beaucoup de zones de travaux et on passe même sur un pont en béton fraichement construit. Un premier arrêt pour remplir nos réservoirs,  pas de chance à prendre. Encore une fois, beaucoup d'arbres brulés…En résumé, la route est poussiéreuse, enfumée par moment, mais toujours en ligne droite. Rien d'extrême ici!
Lumphat, ça ressemble à un village sortie tout droit d'un western spaghetti à la Sergio Leone…De la poussière en veux-tu en v'la! On s'y arrête pour une pause café et s'approvisionner en eau fraiche. On prends le temps de jaser un peu avec le gens du boui-boui.
On roule des kilomètres sans problème et à un moment donné ça se complique! Il y a apparition de plusieurs chemins de détour pas trop clairs qui commencent à nous mettre dans le doute à chaque fois que l'on doit prendre une décision…Heureusement, on réussi toujours à revenir sur la route principale.
À un certain point, le sol passe de la terre à un épais sable où l'on est obligé de rouler en première vitesse en se tapant le cul à la moto…Moins drôle! C'est pas la difficulté de conduire qui est problématique, mais l'ACCUMULATION des zones de sables jumelées aux grosses crevasses sur la route. On ne parle plus de balade, maintenant c'est du sport! Quelqu'un à Ban Lung, nous avait parlé de faire le trajet en voiture et on vous assure qu'ici c'est impossible. Pas pour rien que l'on ne croise plus personne!
On va rouler comme ça pendant quelques heures. C'est raide sur le corps! Le plus dur, c'est la perte de notion des distances…rien n'est quantifiable et la fin semble impossible à atteindre. On roule, on roule et on roule…Finalement, on retrouve une route bien droite en terre battue orange. Stop au premier bâtiment qui s'apparente à un commerce. Achat de bouteilles d'eau et d'une bonne mangue bien mûre, ça fait du bien!
Le reste de la route est majoritairement en montagne. On monte, on descend toujours en traversant plusieurs chantiers de construction.
N'ayant pas vu de station d'essence depuis Lumphat, on réalise que nos réservoirs sont presque vides…La panique s'installe, car un roule souvent à plein régime avec toutes ces pentes que l'on doit attaquer en première vitesse. Il y a encore beaucoup de sable par endroits et même des locaux croisés ont de la difficulté à monter certains secteurs. Arrêt chez un particulier pour voir s'il peut nous vendre de l'essence en bouteille…Pas de chance! On continue la route en se croisant les doigts. On se dit qu'au moins on est sortie de la jungle et qu'ici il y a toujours un minimum de circulation…
Bien à sec, on aperçoit une antenne de communication. Au Cambodge, antenne égale cloché d'église pour nous occidentaux! Qui dit église dit village…Un dernier droit sans trop toucher à l'accélérateur!
Plein au premier commerce qui vend de l'essence dans des gros barils douteux!
Arriver à Sen Monorom en un morceaux. Au final, la route n'est pas très difficile, mais il faut avoir une certaine expérience en conduite pour l'emprunter dans l'état actuel (mars 2014). Le plus difficile, c'est les secteurs sablonneux en pente ascendante ou descendante.
Notez qu'à ce jour, la route est peut-être terminée et tous les chemins de détour détruits. Renseignez-vous avant de partir et n'engagez pas de guide à moins de vouloir être pris en charge en cas de problèmes mécaniques.
Voici un kit pour tout les longs trajets de motos en Asie du Sud-Est:
- De l'eau et de la bouffe en réserve
- De l'essence en bouteille (ce qu'on n'a pas fait)
- Un kit pour crevaison (ce qu'on avait pas)
- Un hamac (on en a pas non plus…)
- Une map et boussole (il faut acheter une boussole!)
- Du feu (on fume pas, alors c'est pas une habitude)
Finalement, on dira cordonnier mal chaussé….Allez bonne nuit!

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