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The Affair, saison 1 – critique

Publié le 15 janvier 2015 par Fredp @FredMyscreens

The Affair, saison 1 – critique

L’une des meilleures séries de l’automne avait pris fin juste avant les fêtes. Histoire d’adultère mêlée à un semblant d’intrigue policière, the Affair était prenante de bout en bout et on attend impatiemment la suite !

The Affair, saison 1 – critique
Sur le papier, il y avait tout avoir une série ennuyeuse à souhait. Un écrivain raté dont la vie de famille bat de l’aile (une femme omniprésente, des beaux-parents détestables, des enfants en pleine crise d’adolescence) passe un peu de bon temps pendant leurs vacances avec une serveuse qui a elle aussi des problèmes intimes avec son mari et des problèmes d’argent. Le jeu de séduction devient petit à petit une véritable histoire passionnée entre deux personnes qui sont perdues dans leur vie et qui essaient de se reconstruire. Oui, tout le pitch nous fait penser à un soap sans grande originalité, mais le traitement va faire toute la différence et nous amener à comprendre des personnages que l’on aime pas forcément.

Car les créateurs de la série diffusée sur Showtime, Hagai Levi et Sarah Treem, ont tout compris à ce qui pouvait finalement intéresser les téléspectateurs : entrer dans l’intimité des personnes (oui, avec des séquences de sexe), sans fioritures en mâtinant cela d’un petit mystère. Et là, la conception du show fait toute la différence. Car the Affair tient aussi sur le concept de point de vue. En effet, chaque épisode est composé en 2 parties, l’une traitant les événements du point de vue de Noah, la seconde du point de vue d’Alison. Cela nous permet alors de mieux comprendre leur vie, leurs problèmes, les personnages qui les entourent.

The Affair, saison 1 – critique

Mais lorsque l’on s’aperçoit qu’ils évoquent leur point de vue séparément face un agent de police, on se pose d’autres questions : pourquoi sont-ils là, qui a fait quoi, sont-ils juste témoins ou acteurs de ce qui a pu se jouer ?  Quand cela se déroule-t-il ? Ainsi, il y a toujours un suspense latent mais en plus, les deux créateurs utilisent leur concept pour bien montrer qu’il y a de subtiles différences selon les points de vues, ou des interprétations différentes des actes de chacun, ce qui donne une réelle richesse à la série. Et ce qui pouvait ne sembler qu’un gimmick narratif pour faire sortir la série du lot est finalement tellement bien utilisé que l’on se prend au jeu.

The Affair, saison 1 – critique

Toutefois, ce concept ne tiendrait pas longtemps si le reste de l’histoire et des personnages n’était pas à la hauteur. Et heureusement, les créateurs ne lassent presque jamais (sur la dizaine d’épisode, il y a peut-être juste un épisode et demi de creux) se laissent une bonne marge de manœuvre entre le moment où l’histoire commence et où les témoignages commencent. Ainsi l’histoire intime fonctionne particulièrement bien, avec des révélations régulières, des sauts dans le temps qui nous interrogent régulièrement sur la temporalité de l’histoire que l’on sent maîtrisée. Il y a bien quelques intrigues assez clichés (la drogue, …) mais c’est assez vite évacué pour se recentrer rapidement sur les problèmes des personnages.

The Affair, saison 1 – critique

Et de ce côté, ceux-ci sont bien décrits. Avec toutes leurs faiblesses, Noah et Alison sont détestables (car ils entament chacun une relation extra-conjugale) mais on les comprend tout de même lorsque l’on voit le contexte dans lequel ils évoluent. Sans pour autant nous faire adhérer à ce qu’ils font, les auteurs nous donnent assez d’éléments pour saisir leur mode de pensée et même s’attacher à eux. Il faut dire qu’ils bénéficient d’acteurs qui se donnent particulièrement dans leur rôle. Alors qu’à la base, on a un peu de mal avec Dominic West et Ruth Wilson, il faut bien dire qu’ils sont excellents dans leurs rôles de personnages à la dérive qui se trouvent et qui se retrouvent mêlés à une affaire qui pourra peut-être alors plus loin que ce qu’ils imaginaient. Mais il ne faudrait pas non plus oublier les acteurs secondaires, et en particulier Joshua Jackson et Maura Tierney (cette dernière se montre incroyable dans les derniers épisodes de la saison).

The Affair, saison 1 – critique

On pensait que le concept et le type d’intrigue n’était valable que pour une mini-série, un format réduit d’épisodes, mais devant la maîtrise de ses scénaristes, l’attachement que l’on a pour les personnages et le mystère qui entoure encore ce qu’il se passe, on reprendrait bien encore quelques épisodes de la série. Heureusement, la seconde saison est déjà programmée et on a hâte de retrouver ce mauvais couple pour découvrir ce qu’ils ont bien pu faire !


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