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La Samaritaine suite

Par Richard Le Menn

J'ai déjà écrit sur la destruction de La Samaritaine à Paris ... mais je récidive. Il me semble aberrant que le groupe de luxe LVMH, à qui appartient ce lieu aujourd'hui, en ait détruit une grande partie, et laisse pourrir depuis près de dix ans le reste. Comment est-ce possible qu'un groupe qui s'appuie sur de grands noms français du luxe rase le patrimoine de l'hexagone pour faire quelque chose de pas du tout original ?!? Voulons-nous prendre le chemin de la République populaire de Chine qui après avoir détruit des quartiers anciens en entier pour construire des immeubles de verre, reconstruit des quartiers anciens neufs ?

LVMH rachète la Samaritaine le 21 novembre 2000. Le 15 juin 2005 l'établissement est fermé suite à un audit de sécurité entrepris après que la Commission de sécurité de la Préfecture de police de Paris ait émis un avis défavorable concernant la poursuite de l'exploitation du site en l'état. Finalement le groupe décide de tout raser. N'est-ce pas le comble pour LVMH censé défendre l'industrie française du luxe de préférer détruire des bâtiments inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques plutôt que d'engager des frais de réhabilitation ?

La Samaritaine suite
Il est vrai que la destruction organisée de ce quartier depuis les Halles n'est pas nouvelle. Il se fait parfois sournoisement, comme pour la partie de la Samaritaine située entre les rues de Rivoli, du Pont Neuf et de la Monnaie (voir photographie) qui a été complètement détruite dans les années 1990, ne conservant que le mur extérieur. Quand on regarde de la rue, on a l'impression de plusieurs immeubles presque centenaires adossés les uns aux autres. En fait ce ne sont que les façades de ceux-ci. Tout l'intérieur a été rasé et entièrement reconstruit en moderne.

Comme le disait déjà Daniel Darc (1959-2013) en 1984 " Paris n'est plus qu'une grande poubelle " (voir la vidéo ici). " ... Paris. Respires le bon air, Mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent D'en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention et Marche dans les rues, vas au hasard. À n'importe quel coin de n'importe quelle rue, Tu rencontreras n'importe quel type qui te proposera n'importe quoi. Des diamants, si purs, Mais prends-les dans tes mains Et jettes-les par terre. Tu verras, Ils se brisent comme du verre. C'est Paris. À Paris, rien n'est pareil. Tout a tellement changé, Que ce n'est même plus une ville, C'est juste une grande poubelle. Et la poubelle est pleine depuis si longtemps, Qu'il n'y a plus de place pour nos déchets à nous. C'est Paris, Et à Paris il n'y a rien à faire. Juste marcher dans les rues. Marcher dans les rues pendant qu'il fait jour, Et attendre. Attendre qu'il fasse un peu plus chaud, Qu'il fasse un peu d'amour. "

Un nouveau dossier point : celui des Champs- Elysées, comme le montre cet article de Pour le moment l'objectif est à créer un immense centre commercial (avec attractions artistiques) ressemblant à n'importe quel autre de France et de Navarre, prolongeant ce qu'est déjà devenu les Champs-Elysées en y ajoutant du pire ... toujours ... Il y a encore trente ans on venait y chercher de la beauté, du grand spectacle, de la finesse, de l'extraordinaire ... pas du vulgaire. C'est comme ces gratte-ciel verts qu'on prévoit à Paris pour 2050 (voir et ). Pourquoi aussi ne pas inventer des kalachnikovs écologiques ? . Une 'rénovation' est envisagée sans aucune vision esthétique, grandeur, merveilleux, sans lustre, excellence, magnificence ... ( Ici ce que j'entends par 'magnificence') ; sans prendre en compte son histoire et ce qui en a fait sa grandeur etc.

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