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Buffalo Runner (récit complet)

Publié le 19 janvier 2015 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Buffalo Runner »

A l’ouest, c’est sombre…

Scénario et dessin de Tiburce Oger,

Public conseillé : Adultes / adolescents, style : Western crépusculaire,
Paru chez « Rue de Sèvres », le 21 janvier 2015, 80 pages couleurs, 17 euros

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L’histoire

Dans l’échoppe d’un photographe, un américain pause en habit de Cowboys. Au milieu des vrais/faux clichés d’aventuriers qui s’étalent sur le mur, une photo attire son attention. C’est Ed Fisher, un vieil homme fier, perché sur son cheval.
1896. Dans une carriole déglinguée, Henri Ducharme et ses deux enfants font route depuis la Nouvelle-Orléans vers l’eldorado (rêvé) de la Californie. Au milieu du désert, ils s’arrêtent au bord d’une masure brûlée par le soleil, pour trouver un peu de repos.
Avant de mettre pied à terre, ils sont attaqués par trois bandits mexicains et indiens. Le vieux Ducharme est grièvement blessé, pendu tête en bas, devant son fils raide-mort et sa fille violée.
Avant que les bandits en finissent, un homme surgit de nulle part, abat froidement les salauds, un par un…
Le vieux Ed Fisher se réfugie dans la masure avec Mary, la seule rescapée du massacre. En attendant l’aube et le reste de la bande, Ed prépare l’attaque et raconte sa vie aventureuse et sombre…

Le contexte

Tiburce Oger n’est pas ce qu’on peut appeler un débutant. Connu du grand public pour ses albums heroic-fantasy (“La forêt”, “Gorn”, “Les chevaliers d’émeraude”), il revient au western, ses premiers amours (“La piste des ombres”) en signant chez “Rue de Sèvres”.
Ce “nouvel éditeur”, qui a signé Zep (“Une histoire d’hommes”), Sorel (“Le Horla”), ou Alex Alice (“Le Château des étoiles”) nous offre depuis une année et demi, des albums aux univers riches et personnels, façonné dans des objets-livres soignés.
Avec la maturité de son dessin et de sa narration, Tiburce Oger s’intègre tout naturellement dans cette liste d’auteurs complets (scénario et dessin) qui séduisent un public large, amateur de belles choses.

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Ce que j’en pense

Tiburce Oger nous raconte un grand western crépusculaire, une saga immense où le destin d’un homme (Ed Fisher) se confond avec l’histoire de l’ouest américain.
A la façon d’“Impitoyable” (1992 Clint Eastwood), “La Horde sauvage” (Sam Peckinpah), “L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » (2007 d’Andrew Dominik) ou de “L’homme qui tua Liberty Valance” (John Ford 1967), “Buffalo Runner” est un album intime et spectaculaire à la fois ou l’héroïsme du cow-boys n’est plus qu’un vieux souvenir.
Son antihéros erre au gré des évènements dans un monde qui ne veut pas de lui, et où la brutalité est la seule réponse.

Piégé, en attendant l’assaut final (et la mort probable), Ed raconte à sa protégée (Mary) sa vie aussi dramatique qu’aventureuse. La prime enfance parmi les indiens (qui ont tués ses parents), l’initiation dans l’armée sudiste, la reconversion en tueur de bisons, le bonheur simple mais éphémère du fermier, jusqu’à la vie de château dans l’ombre d’un marquis français, il égrène les souvenirs de sa vie.
Salaud, profiteur, désespéré, ou désabusé, Ed Fisher est un homme qui n’a appris qu’à tuer…

Racontés souvent à la première personne, le récit se fait violent, des fois intime (les amours perdues), mais toujours “cru” et réaliste.
Sombre, désenchanté, “Buffalo runner” est tout sauf insensible. Souvent dramatique, la vie d’Ed est un dictionnaire de son époque et des misères humaines. Tiburce Oger se sert de ce antihéros pour en faire un symbole du Cowboys moderne : tragique et sublime en même temps

Le dessin

J’ai presque découvert Tiburce Oger avec ce nouvel album. “Sur Buffalo Runner”, il épure son dessin et l’apaise, en gardant l’essentiel. Avec un sens du mouvement incroyable et un trait semi-réaliste expressif, il nous gâte !
Ses personnages forts, vrais, sont perdus dans des décors (plaines de bisons ou forêts blanches de neige), aussi sauvages qu’eux-même.
Enfin, la mise-en-couleur directe magnifie les ambiances western, en les noyant dans des lumières saturées.

Pour résumer

Quand Tiburce Oger revient à ses premiers amours (le westen) et frappe fort !
En attendant la mort, Ed Fisher nous raconte, à la première personne, sa vie aventureuse et dramatique. Oger s’inscrit dans la veine “Western crépusculaire” pour nous faire partager la vision désabusée d’un cowboys baloté dans un monde qui ne veut pas de lui. Le récit se fait violent, intime, cru, mais toujours sensible et subtil. Un grand moment !

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