Magazine Cinéma

A most violent year

Publié le 21 janvier 2015 par Dukefleed
A most violent yearJC Chandor: un gros calibre
Il aura fallu attendre les tous derniers jours de 2014 pour voir un des meilleurs films de l’année.On est à New York en 1981. Un homme d’affaire hors paire est à l’image du rêve américain, une ascension fulgurante. Parti de rien, sa vie personnelle et professionnelle est une belle réussite. Cette part du rêve américain il l’a conquis honnêtement. Et çà fait sa fierté. Mais voilà tant de réussite attise les convoitises, la jalousie et la suspicion. Il est alors mis sous tension à la porte de son domicile, dans le bureau du juge ; et pire encore, ses camions de livraison font l’objet de braquages à répétitions. Qui veut sa peau ? Il s’aperçoit alors que tout n’est que corruption autour de lui. Combien de temps tiendra-t-il le cap de la droiture ? Sa femme, son avocat et les circonstances le poussent constamment à passer la ligne rouge. Jusqu’où ira-t-il dans la compromission pour sauver sa peau et sa famille ? Le scénario offre une densité rare et une tension réelle sous un rythme faussement lent. Ce film est envoutant et tous les personnages secondaires, pourtant nombreux, trouvent leur place ; en quelques traits la psychologie de chaque personnage est dévoilée avec une précision chirurgicale. J.C Chandor pour son troisième film offre un film complet et se positionne comme un réalisateur américain prometteur. Scénario dense, complexe mais humain ; décor retranscrivant à merveille le NY des 80’s ; casting en or ; photographie juste vintage et pas kitsch ; référence bien digérées (poursuite à la « French connection » ; personnage central « anti Parrain » ;…) ; rythme super bien maitrisé ;…Devant le pitch, on pourrait penser à un énième film de gangster ; mais J.C. Chandor réinvente complètement le genre avec un personnage central anti héros. Il prend le temps de poser les situations sur un film assez court ce qui donne de l’ampleur au propos tout en conservant de la nuance. Tous les acteurs de cette mécanique bien huilée vont, devant les événements, devoir faire des choix différents de leurs convictions initiales. Ou tout juste voir les conséquences négatives de la droiture comme le héros dans une scène finale sous haute tension. Déjà très inspiré dans « Margin Call » et super malin ; J.C. Chandor arrive à renchérir avec cette année violente.Ce film égratigne aussi le rêve américain méthodiquement tout comme le capitalisme. Il est aussi une réflexion sur la réussite entrepreneuriale et ses limites éthiques. J.C. Chandor est assurément un des jeunes bons réalisateurs US. Avec ce film, il donne un souffle nouveau au film de gangster et nous donne autant de plaisir que Scorcese, De Palma, Coppola, Frankenheimer par le passé ; et pour mon compte personnel, plus que son concurrent générationnel, James Gray.A voir absolument
Sorti en 2014

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dukefleed 11 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine