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Attraction mortelle, de Lucy Christopher

Publié le 21 janvier 2015 par Clarabel

Attraction mortelle

Le père d'Emily est accusé d'avoir tué Ashlee Parker, alors qu'elle errait dans les bois. Ancien soldat souffrant de stress post-traumatique, Jon Shepherd fait souvent des crises, comme lors de cette nuit d'orage, où il est rentré chez lui avec le corps de la jeune fille dans les bras, sans le moindre souvenir. Damon Hillary, son petit copain, ne se console pas de cette perte et brûle de la venger. Emily devient son obsession, entre attraction et répulsion, il attend d'elle plus qu'une part de vérité.

Le garçon se trouvait aussi dans les bois, lors de cette nuit cauchemardesque, mais il était trop saoul pour se rappeler du moindre détail et cherche par tous les moyens à reconstituer sa mémoire en vrac. Ses interactions avec Emily venant le déstabiliser, il finit par se convaincre de sa culpabilité, au grand dam de ses amis. Les deux lycéens, confrontés au même drame, sont tiraillés par des sentiments contradictoires et ne cessent de se tourner autour, attendant de l'autre qu'il parvienne à le délivrer de ses démons.

J'avais beaucoup aimé “Lettre à mon ravisseur” et il me tardait de lire un autre roman de Lucy Christopher et retrouver son empreinte, à travers une atmosphère troublante, d'où l'on voudrait déguerpir, sans jamais y parvenir, car une force invisible nous pousse à aller jusqu'au bout du bout. On se sent ainsi prisonnier du livre, de ses mystères et mensonges, des dérives adolescentes et des bois qui plantent l'essentiel du décor. On ne se sent pas super à l'aise non plus, mais on ne décroche jamais avant de connaître la fin ! La tension psychologique est au taquet, la construction habile et redoutable.
Par contre, le casting est loupé : les personnages ne sont franchement pas attachants. Damon est lâche, très superficiel. Emily dévoile une vraie force de caractère au début, puis s'effondre au fil des révélations. Tous deux sont esclaves de leurs émotions, mais peinent à se montrer sincèrement touchants. On reste donc en marge du récit, éprouvant un mélange d'amertume et de frustration, car il y a peu de subtilité et le résultat est glaçant. Par contre, la lecture a rempli aux exigences du thriller - noir et implacable - ça se lit d'une traite.

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, octobre 2014 ♦ traduit par Julie Lopez


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