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Et si les vacances c'étaient tous les jours ?

Publié le 14 septembre 2014 par Odile Sacoche @OdileSacoche
Cette année, pour la première fois de ma vie je me suis demandée ce qui faisait que les vacances avaient à ce point le goût des vacances ? Pour beaucoup, elles se résument à un bon voyage, économisé à la sueur de son front, ou collectionner des destinations et partir le plus loin possible. Mais pour moi c'est différent, car je pars depuis 20 ans au même endroit. Autant te dire que je connais le coin comme ma poche et que je n'y visite plus grand chose. Je n'ai pas ce besoin absolu de connaitre de nouveaux endroits et je ne me complexe pas de ne pas me payer le voyage de mes rêves (c'est déjà ça de gagner sur ma longue liste de complexes). Ce dont je me suis rendue compte c'est que ce qui fait que mes vacances me goûtent tellement c'est parce que sur place, je prends enfin le temps de vivre. Je coupe mon téléphone, je me connecte très peu, je ne me maquille pas, je ne me soucie pas de ce qu'on pense de moi : je suis simplement quelqu'un d'autre. Du coup, depuis que je suis rentrée, j'essaye de prolonger ce sentiment de liberté en ne me forçant ni à faire des choses, ni à en dire, encore moins à en être.
Alors bien sûr tu vas me dire qu'en vacances on ne travaille pas, on n'a pas le nez sur nos obligations financières ou administratives, mais je pense que les vacances c'est aussi un autre état d'esprit que l'on se permet d'avoir. Personnellement je prends le temps de me lever sans allumer la TV (et pourtant elle est là), de lire un bon livre au calme en sirotant un café. Je prends le temps de promener le chien, de faire chaque soir le lit, bien proprement. De ne pas râler parce qu'il y a une vaisselle à faire, parce qu'en vacances, j'ai le sentiment d'avoir la vie devant moi, et donc, de n'avoir que ça a faire (la vaisselle). Je me coupe de tout ce qui me rappelle la ville, le stress, les gens ou les problèmes. Souvent je n'ai envie de rien (ni sur le plan gastronomique, ni sur le plan matériel), juste de profiter du temps qui passe.
Je me suis alors demandée qu'est ce qui m'empêchait réellement de faire/d'être ça à la maison ? Bien sûr, il y a le travail. Mais le soir. Le week end ? Qu'est ce qui m'empêche de prendre un livre, de cuisiner, de ranger,... De prendre le temps ? Et bien évidemment la réponse fut : rien. Rien ne m'en empêche.
J'ai alors analysé ma façon de mener mes journées, ce qui faisait que je me sentais toujours oppressée par le temps et les obligations. Et j'ai constatée que je n'en faisais pas grand chose, de mes journées. Je passe clairement les 3/4 de mon temps sur mon ordinateur. Internet et le blog me prennent un temps fou faisant que les enjeux du début ne sont plus les mêmes que ceux d'aujourd'hui. Que je passais des heures et des heures à trainer sur le net. Vivant ma vie par procuration, me remplissant des paniers shopping fictifs, pensant à ce que j'allais bien pouvoir acheter. Achetant tout un tas de broutille à 5€ m'empêchant d'acheter des choses avec de vrais valeurs. Etant sans cesse face cette vie de perfection que les blogueuses veulent bien nous montrer. Je me suis rendue compte que depuis que le blog est un tout petit peu connu, que j'ai des partenaires et toi qui me lit, c'est devenue une obligation. Obligation qui fait que tous les 3 mois je me demande si tout ceci vaut bien la peine, te sortant le classique "j'ai pas d'inspiration" et me complexant parce que je pense que tel ou tel blog est mieux que le mien.
Vois-tu, par le passé je bloguais avant tout par besoin. Besoin de dire qui je suis, ce que je ressens, ce que je vis. Et j'étais moi. Puis j'ai commencé à perdre un peu de spontanéité le jour où un partenaire m'a proposé un test et m'a demandé ce que le blog ramenait comme visite. Ce sentiment de vouloir bien faire, bien écrire, bien photographier. Ce jour là j'ai enfin compris pourquoi certaines blogueuses faisaient tout un plat de leurs statistiques. Honnêtement, de base, je m'en fiche qu'on soit 10 ou 1000 chaque jour ici, mais quand tu te rends compte que des gens comptent sur toi, sur tes articles, sur les chiffres que tu leurs rapporteras, tu te prends au jeux des stats. Et malheur Ô grand malheur, ces derniers temps, le blog est devenu un énième domaine que j'avais besoin de contrôler.
Seulement, je n'ai plus envie d'être cette fille là. Cette fille atteinte de controlite aigüe. Parce que pour la première fois de ma vie je me rends compte à quel point je me donne du stress toute seule (en plus d'en donner aux autres). J'ai envie de faire des choses qui compte vraiment : lire, colorier, dessiner, regarder un bon film, cuisiner. Être libre d'esprit. C'est ça la recette du bonheur des vacances. Prendre le temps de faire autre chose. 
Alors non, je ne vais pas arrêter le blog. Bien sûr que non. Il m'a apporté trop de bonnes choses, mais j'ai besoin de revenir à l'essentiel. Bloguer par envie même si je ne publie pas 3 articles par semaine, et non pas par devoir, car oui, je dois l'avouer, d'une certaine façon, le blog est devenu un devoir. Une sorte de course à la performance. A trop me demander si ce que je vais bien pouvoir écrire va te plaire.
Tu sais, hier, en changeant les draps de lits, et en prenant le temps de ranger ma chambre, plier mes vêtements, ranger mes chaussures, j'ai regardé la pièce et je me suis dit "mais quel bonheur". J'étais heureuse de voir cette pièce rangée, propre, lumineuse. Je pense que je veux simplement que chaque jour de ma vie soit comme ça : lumineux. Il est temps d'arrêter de vivre par procuration derrière mon écran d'ordinateur, derrière mes livres et derrière ce que les autres peuvent bien penser. Les vacances ça devraient être tous les jours.
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