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Claude GEWERC : " Le moment est plus que jamais à l’action pour permettre à cette Picardie que nous aimons d’exister autrement, dans un contexte renouvelé "

Publié le 24 janvier 2015 par Letombe
Claude GEWERC :

Discours de la cérémonie des vœux 2015 prononcé à Amiens jeudi 22 janvier

Madame la préfète de région,
Monsieur le préfet de l’Oise,
Monsieur le sénateur, président du Conseil général de la Somme,
Mon colonel, commandant la région Picardie de gendarmerie,
Monsieur les présidents des Conseils économiques, sociaux et environnementaux de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais,
Madame la présidente du Tribunal Administratif d’Amiens,
Mesdames, Messieurs les élus régionaux, départementaux et communaux,
Mesdames, Messieurs les membres du CESER,
Madame le Recteur de l’Académie d’Amiens,
Messieurs les membres du corps préfectoral,
Mesdames, Messieurs les chefs de services de l’Etat,
Monsieur le président de l’Université de Picardie Jules Verne,
Monsieur le président de l’Université de Technologie de Compiègne,
Monsieur le président de l’Institut Polytechnique Lasalle de Beauvais,
Monsieur le président de la Chambre régional d’agriculture de Picardie,
Monsieur le président de la Chambre régionale de Commerce et d’Industrie,
Monsieur le Président de Picardie Investissement,
Monsieur le bâtonnier de l’ordre des avocats,
Mesdames, Messieurs les acteurs et actrices de la société civile,
Mesdames, Messieurs,

Chers amis,

Merci à chacune et à chacun d’entre vous d’être venu ici ce soir pour cette traditionnelle cérémonie des vœux.

Je veux saluer en particulier la présence des jeunes talents Picards dont les portraits illustrent notre calendrier 2015. Ils incarnent dans leur diversité, avec enthousiasme et fierté, l’avenir de notre région, à travers leur engagement, leur métier et leur passion.

Merci à Adeline MONIEZ, créatrice de l’entreprise Marbella à l’origine des bijoux de peau, bravo pour votre intuition et votre parcours qui vous conduit maintenant partout dans le monde.

Merci à Paul LESCOT, jeune agriculteur de Coisy, de nous rappeler que le blé peut aussi se transformer en régal de biscuits pour peu qu’on en ait le talent !

Merci à Caroline MAMBOU, musicienne et membre des groupes Dirty South Crew et Amuseon. Vous prouvez que les instruments de musique traditionnelle picards sont bien ancrés dans la modernité.

Très sincèrement merci à chacune et à chacun d’entre vous !

Vous nous montrez un visage encourageant de l’avenir ; c’est d’autant plus appréciable que ces derniers temps, nous en avons bien besoin !

L’année 2015 s’est en effet ouverte sur une série d’évènements tragiques qui nous ont tous profondément bouleversés. Encore aujourd’hui, il est impossible de ne pas les évoquer quand nous nous retrouvons. L’émotion est toujours là, le chagrin, la colère, l’hébètement, la peur, l’indignation.

Je formule le vœu que 2015 nous permette de transformer ensemble ces émotions en réactions positives, pour défendre haut et fort les valeurs auxquelles nous tenons, dans le même esprit de rassemblement que les Français ont montré le 11 janvier dernier.

Il doit y avoir un avant et un après cette tragédie.
A la fois pour mieux lutter contre le terrorisme et ne pas perdre cette guerre asymétrique dont parle Hubert VEDRINE, dans laquelle nous sommes engagés malgré nous.
Mais aussi pour cultiver l’esprit de rassemblement, de bienveillance, de fraternité les uns envers les autres.

Réapprenons à réfléchir collectivement, à prendre le temps d’écouter l’autre, à ne pas résumer trop vite son discours.

Sachons reconnaître que nous sommes d’accord quand nous le sommes réellement.
Sachons mettre de côté nos divisions quand nous savons qu’elles sont minimes.
Sachons-nous rassembler quand nous sommes d’accord sur l’essentiel.

L’année 2015 sera une année réussie pour nous tous si nous sommes capables de ce sursaut.

Qu’en sera-t-il en Picardie ?

Je pense que les Picards sont prêts à se rassembler, à aller de l’avant comme en témoigne leur réussite individuelle et collective dans de nombreux domaines.

Certes nos concitoyens sont souvent prudents voire méfiants. C’est un trait de caractère que nous puisons dans une longue histoire tourmentée où la Picardie, terre de frontière, s’est longtemps trouvée au cœur de l’histoire de France, ce qui lui a valu de connaître presque toutes les guerres. S’il est encore question de carte et de frontière… c’est aujourd’hui dans un contexte pacifique où le combat s’est mené à la force d’amendements dans les hémicycles du parlement…
Nous n’avions rien demandé, nous avons même refusé la fusion avec la région Champagne-Ardenne.

La Représentation Nationale a décidé de rassembler le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie. C’est la conséquence logique de la volonté de diminuer le nombre de régions.

Il n’est plus temps d’en débattre. Aujourd’hui, nous devons collectivement créer les conditions pour que cette situation permette à la Picardie et à ses habitants d’en tirer le meilleur profit.

Cela doit nous amener dès maintenant à raisonner autrement, à l’échelle d’une région de 6 millions d’habitants, la troisième de France par sa population.

Une grande région, trait d’union entre le Bassin Parisien et l’Europe du Nord, traversée par un important réseau européen d’infrastructures, routières, ferroviaires, fluviales, ouverte au monde par des gares, ports et des aéroports de tout premier ordre. Une grande région qui allie densité urbaine et diversité des milieux naturels.

Une grande région de tradition industrielle et agricole, engagée dans la transition énergétique et la troisième révolution industrielle.

Une grande région qui, touchée plus que d’autres par les mutations économiques, en a plus vite tiré l’énergie d’inventer l’avenir.

Pas assez vite pourtant pour réparer les fractures sociales et territoriales dans le Nord-Pas-de-Calais comme en Picardie. Il n’y a pas en effet d’un côté le Nord-Pas-de-Calais et de l’autre la Picardie. Il y a des difficultés et des réussites, des dynamiques positives et des situations de crises dans nos deux régions, comme quelquefois d’ailleurs au sein d’une même agglomération.

Prendre la mesure de nos atouts, les mutualiser pour en faire des leviers de développement pour l’ensemble de nos territoires, tel est le beau défi à relever pour les années qui viennent. D’ores-et-déjà la simple addition arithmétique des forces de nos deux régions nous place en tête dans de nombreux domaines.

C’est particulièrement vrai pour l’agriculture et la pêche avec leur potentiel agricole, agro-alimentaire, agro-industriel comme leur environnement scientifique et technologique.
Il est de notre responsabilité de favoriser dès maintenant, toutes les fois où cela est possible, les synergies entre nos réseaux d’acteurs économiques, sociaux, culturels, associatifs et environnementaux.

Je suis persuadé que de nouvelles solidarités peuvent naître si nous savons échanger nos expériences, partager nos moyens, forger une ambition commune !

La mobilisation des Conseils Economiques Sociaux et Environnementaux Régionaux est de ce point de vue déterminante, et je veux ici saluer le travail qu’ils ont engagé.

Au-delà, il est important que des projets partagés naissent le plus rapidement possible et que se multiplient les coopérations.

Nous ne partons pas de rien : nous partageons déjà deux pôles de compétitivité : I-TRANS et UPTEX, une démarche commune sur la filière bois, la filière équine, un fond d’amorçage, et même un fromage, fort et tendre à la fois…

Nous partageons aussi ensemble, et avec la Wallonie, la langue picarde. Au-delà des entreprises, des associations, des acteurs culturels et sportifs travaillent déjà ensemble. De nombreuses relations interpersonnelles maillent aussi nos territoires. Ne serait-ce que par la fréquentation de nos universités ; celle de Picardie Jules Verne est une pépinière de maires de Boulogne par exemple.

Derrière ces évocations ce sont des réseaux qui irriguent nos deux régions dont il s’agit. Cette culture de travail en réseau est particulièrement développée, vous le savez, en Picardie, qui y a trouvé le moyen de sa réussite dans le domaine de la recherche et de l’innovation.

Nous avons aussi pris l’habitude de coopérer au niveau régional, national et européen, dans le domaine de la musique par exemple avec « ONE » animé par l’Orchestre de Picardie, qui pilote aussi le réseau « ACT » avec la Comédie de Picardie.

La grande Région doit nous permettre de renforcer ces coopérations en y associant des partenaires du Nord-Pas-de-Calais, et réciproquement.

Nous avons tout à gagner si ce rapprochement se fait dans le respect des différences et dans la lucidité de nos points forts et de nos points faibles respectifs.

S’il est un engagement que je peux prendre devant vous aujourd’hui, c’est que je m’emploierai tout au long de cette année à faciliter tout ce qui pourra favoriser des dynamiques de projets partagés dans un juste équilibre entre les partenaires de nos deux régions.

Une Région, ce sont des femmes, des hommes, des projets, des réseaux, mais aussi une administration.
De ce point de vue, la construction de la Grande Région se présente comme une expérience inédite, complexe, lourde. Il s’agit de créer une collectivité qui comptera près de 10 000 agents, qui sera répartie sur 5 départements, dont le budget avoisinera les 3 milliards d’euros.
Je vous donne ces repères mais ceux-ci ne sont valables qu’à périmètre de compétences constant. La loi « NOTRE », actuellement en première lecture au Sénat, pourrait modifier tout cela, mais bien malin aujourd’hui qui peut dire ce qu’il en sera à l’arrivée !

Cette loi en discussion ajoute de l’incertitude là où il y en a déjà beaucoup, mais je vais vous faire une confidence, j’ai fini par m’habituer à ce haut niveau… d’incertitude.

En tout état de cause, avec le président Daniel PERCHERON, nous avons d’ores-et-déjà demandé à nos administrations de travailler au rapprochement de nos collectivités et nous serons en mesure de présenter avant l’été un mode d’emploi à l’usage de la majorité qui sortira des prochaines élections, mais aussi de garantir qu’il n’y aura pas de « bug » au premier jour de la grande région.

Nous souhaitons proposer des hypothèses d’organisation des services de la nouvelle collectivité permettant de valoriser les compétences de nos collaborateurs à Amiens comme à Lille, dans un souci d’efficacité et de proximité.

Nous pensons par ailleurs qu’il faudra du temps pour finaliser notre organisation comme pour harmoniser nos politiques publiques, si nous voulons tirer le meilleur de nos expériences respectives. Mais il est bien évident, en définitive, que ce sont nos successeurs, choisis par les électeurs, qui auront à en décider en toute connaissance de cause.

La préparation de la fusion sera le principal sujet de préoccupation pour la collectivité en 2015. Pour autant, 2015 ne sera pas une année blanche en termes de projets pour le Conseil régional de Picardie, loin de là. Rien ne serait pire que le repli de nos collectivités sur elles-mêmes, dans une période où la puissance publique a un rôle important à jouer pour redynamiser l’économie et le lien social.

Alors en 2015 nous allons continuer à travailler pour le développement de la Picardie, comme nous le faisons depuis bientôt onze ans, comme l’ont fait mes prédécesseurs, et je veux ici à cette occasion rendre une nouvelle fois hommage au président Charles BAUR qui nous a quittés en tout début d’année, et qui au-delà des différends qui nous ont opposé, s’est toujours battu pour la Picardie.


L’année 2014 s’est bien terminée avec la validation par l’Union Européenne de notreStratégie de Spécialisation Intelligente et de nos Programmes Opérationnels 2014-2020. Cette contractualisation avec l’Europe, parfaitement cohérente avec notre nouvelle politique territoriale, permettra tout au long de 2015 de contractualiser avec les territoires de Picardie.

Et puisque c’est un calendrier qui symbolise cette cérémonie de vœux, je vous propose de le suivre maintenant :

Depuis début janvier, IndustriLab a ouvert ses portes à Méaulte. Les formations du lycée Henri POTEZ y sont désormais accueillies. Au fur et à mesure des travaux et des livraisons, le site deviendra pleinement opérationnel avant l’été. En outre, il accueillera laplate-forme ferroviaire CADEMCE.

C’est une étape nouvelle et décisive d’un programme qui a commencé par des appels à projets collaboratifs entre les entreprises et la communauté scientifique et qui prend aujourd’hui une nouvelle dimension avec des moyens mutualisés. Véritable laboratoire des produits et procédés, IndustriLab préfigure l’usine du futur, comme a pu le constater Emmanuel MACRON lors de sa visite à Méaulte.

Mais IndustriLab n’est qu’un des maillons du réseau de platesformes technologiques initiées ou renforcées par la Région dans le secteur mécanique, métallurgique, électronique, composites. Il sera bientôt suivi par la nouvelle plate-forme Innovaltechdu lycée Condorcet de Saint-Quentin et le lancement du projet VIMLAB, plateforme technologique et vitrine industrielle du Vimeu.

Parallèlement, nous permettrons au CoDEM de prendre une nouvelle dimension par son implantation sur la zone industrielle d’Amiens pour constituer un centre de moyens communs et une pépinière d’éco-activités liée au bâtiment. De son côté, le site de l’usine Gruson que nous avons acquis à Saint-Leu est destiné à devenir une vitrine du bâtiment du futur et de l’industrialisation de la rénovation thermique et domotique.

L’ensemble de ces moyens qui viendra compléter nos autres platesformes et centres techniques, sera mis en réseau à travers Picardie Technopole, à la fois pour renforcer l’attractivité des territoires concernés, mais aussi pour offrir un accompagnement personnalisé pour les projets d’innovation des entreprises, quelle que soit leur taille.
Je me félicite de l’accueil de cette démarche par les agglomérations de Picardie qui seront nos partenaires privilégiés pour la faire vivre sur le territoire. Il s’agit d’ores-et-déjà d’Albert-Méaulte, Amiens, Beauvais, Compiègne, Saint-Quentin.


Au mois de février, nous pourrons faire un point d’étape des travaux achevés et restant à réaliser dans le domaine de l’enseignement supérieur. Nous avons à inaugurer les laboratoires de recherche en santé du CHU d’Amiens ainsi que le nouvel amphithéâtre dédié aux enseignements en santé. Nous avons aussi à poser la première pierre du« Hub de stockage de l’énergie » basé dans le quartier Saint Leu d’Amiens et à visiter les chantiers du futur centre de formation Simu Santé et du nouveau site de l’IUT – INSSET à Saint Quentin.

Le projet Figures, ou Faire Face, doit quant à lui aussi avancer avec le lancement à venir du concours d’architecte.

Tous ces projets livrés ou à venir témoignent, si il en était encore besoin, de l’engagement de la région pour l’enseignement supérieur et pour la santé. Ils viennent parachever une longue suite d’actions de la Région visant à conforter le pôle hospitalo-universitaire régional d’Amiens : triennal pour la montée en puissance de la recherche au CHU, accompagnement des équipes pour la labellisation INSERM, financement de laboratoires, plates-formes technologiques et locaux d’enseignement.
Aujourd’hui grâce à notre mobilisation commune, la santé est reconnue comme un axe prometteur de notre stratégie régionale de recherche. C’est un atout pour Amiens et la Picardie.


Février, c’est aussi le salon de l’agriculture où nous sommes présents depuis plusieurs années avec « Terroirs de Picardie » et « Esprit de Picardie ». Je pense que la formule a séduit au point de nous convaincre de lui consacrer un lieu permanent.
Ce sera à côté de la Comédie de Picardie et les travaux débuteront cette année.


En mars prochain, la Région organisera la dixième édition du « Printemps de l’Industrie », preuve de notre attachement opiniâtre à changer le regard des Picards sur le monde de l’industrie.

Dans le prolongement des dernières éditions, nous mettrons en avant les femmes et les hommes qui font l’industrie au quotidien, pour donner envie aux jeunes et aux adultes de rejoindre cet univers bien plus enthousiasmant que les clichés qu’il subit. Ce sera l’enjeu notamment du « Village de l’industrie » que la Région organisera pour la première fois lors du salon de l’alternance et de l’apprentissage qui se tiendra à Amiens, fin mars.

C’est en mars aussi que sera présenté le projet pour donner une nouvelle vie aux anciennes usines Saint-Frères de Flixecourt que nous avons acquises, permettant je l’espère à la fois de faire vivre ce patrimoine remarquable tout en développant de nouvelles activités.


En avril, j’espère Madame la préfète que nous aurons suffisamment avancé sur la négociation du Contrat de plan Etat-Région pour entrer dans la dernière phase de concertation et aboutir à une signature avant l’été.

Nous connaissons aujourd’hui le volume et la répartition des crédits proposés par l’Etat. Ils seront présentés et débattus lors de notre prochaine session. D’ores-et-déjà nos services ont procédé à des échanges techniques.

Nous serons particulièrement vigilants dans le domaine ferroviaire, sur le projet Picardie-Roissy comme sur l’électrification du littoral qui le complète ; comme nous serons particulièrement exigeants, comme nous l’avons toujours été, sur le volet enseignement supérieur-recherche et innovation ; notre appréciation ne pouvant se porter que sur l’effort de l’Etat dans le Contrat de plan, mais aussi dans les autres démarches qu’il a engagées, notamment le nouveau programme d’investissement d’avenir.

Nous aurons aussi je l’espère d’ici là pu finaliser le Canal Seine Nord Europe, avec tous les dispositifs d’accompagnement qui le concerne.

Le contexte du Contrat de Plan est en effet très différent de tous ceux qui l’ont précédé et nous attendons de l’Etat qu’il donne aux grandes régions qu’il a voulu, les moyens d’un développement juste et équilibré. J’entends par là une démarche qui donne à chacun de nos territoires l’énergie de son développement, et qui nous reconnaisse une vocation d’excellence nationale dans des domaines où nous avons montré nos réussites.

C’est l’esprit d’ailleurs de la réponse qui est faite par les établissements d’enseignement supérieur à l’appel à projets ISITE qui porte l’ambition de développer des expérimentations à grande échelle qu’il s’agisse des fermes du futur, des nouvelles mobilités, des « smart cities » ou de l’hôpital numérique.

Il serait à la fois juste et logique que l’Etat vienne appuyer nos efforts par une nouvelle répartition des moyens qu’il concentre actuellement en région Ile-de-France. Disant cela, je pose clairement la question d’une nouvelle vague de délocalisations, condition indispensable d’un nouvel aménagement équilibré du territoire national.


Le mois de mai sera marqué par l’examen à mi-parcours de la convention annuelle pour le TER. C’est, vous le savez, une compétence régionale qui n’est pas la plus facile à exercer malgré l’importance des moyens que nous y consacrons.

Cette année, en particulier, l’important programme de travaux sur les voies, dont nous ne pouvons que nous réjouir, a malheureusement pour conséquence de perturber un service déjà difficile à tenir.

La Région de son côté fait son devoir en continuant à investir massivement à acquérir du matériel. Ainsi, nous consacrerons cette année 50 millions d’euros.

Mais chacun en est conscient, pour dépasser les difficultés actuelles nous devrons faire évoluer le ferroviaire et en particulier trouver un nouvel équilibre entre TER et TET, je m’y implique personnellement à travers la Commission Duron.

Fin mai, nous accueillons le « Tour de Picardie » dans sa nouvelle formule voulue par la Région pour pérenniser la manifestation. Je souhaite que quoiqu’il arrive, elle demeure un temps fort populaire dans les années à venir.

Outre le Tour de Picardie, Mai sera marqué par le lancement de « Jardins en scène »qui, d’année en année, attire un public de plus en plus nombreux dans ce bel écrin que constituent les jardins de Picardie. Il se pourrait même que nous accueillions une manifestation nationale dans ce cadre cette année. Mais il est encore trop tôt pour tout vous dire…


Si le mois de juin, sur beaucoup de territoires, est rythmé par de nombreuses manifestations, c'est aussi le temps des examens, l’achèvement de l’année scolaire, la perspective d’un nouveau cycle de formation ou de l’entrée dans la vie active.

C’est un temps fort qui touche les jeunes comme les adultes et concerne de nombreuses familles.

Malheureusement, tous nos concitoyens n’ont pas cette chance et peinent à trouver un emploi pour des raisons qui sont liées à l’atonie de l’activité économique, mais aussi faute d’une bonne orientation ou d’une formation adaptée.
C’est pour cette raison, dans un contexte budgétaire difficile, que la Région maintient son effort en matière de formation professionnelle et accompagne chaque année plus de 10 000 demandeurs d’emplois.
Nous voulons faire un effort particulier en ce qui concerne l’orientation comme je l’ai évoqué à l’occasion du Printemps de l’Industrie, en favorisant une meilleure connaissance des métiers qui offrent des emplois sans toujours trouver de candidats.

En 2015, vous le savez peut-être, l’Etat élargit nos compétences pour les formations menées par les demandeurs d’emplois en situation de handicap, sous main de justice ou en situation d’illettrisme.

Les Régions ne disposent malheureusement pas aujourd’hui de moyens à hauteur des enjeux malgré tous leurs efforts, et alors qu’une véritable décentralisation de la formation professionnelle serait indispensable, elle se heurte à de nombreux obstacles.


En juillet-août, avec l’été, c’est évidemment la période des vacances et le tourisme qui vient à l’esprit, même si tous nos concitoyens n’ont pas la chance de pouvoir se les offrir.
C’est l’occasion pour eux de mieux découvrir leur région avec le « train à la mer » et la « fête à Chantilly ».

Mais le tourisme est aussi un secteur économique majeur, créateur d’activités et porteur d’images.
C’est le sens du travail de notre Comité Régional du Tourisme, pilote dans bien des domaines qui, après avoir innové sur les réseaux sociaux, a conquis un public de plus en plus nombreux avec son magazine « Esprit de Picardie » et s’est engagé dans une démarche d’internationalisation qui porte ses fruits.
Aujourd’hui la Picardie est référencée par des Tour Operator chinois et indiens, et la communauté des acteurs du tourisme picard est mobilisée dans une remarquable démarche de qualité et de d’adaptation aux demandes des différentes clientèles.
Je crois que nous pouvons tous être légitimement fiers du chemin parcouru.

Nous devons aussi nous mettre en situation de pleinement profiter de cette nouvelle dynamique. Il s’agit en particulier de préparer nos jeunes aux métiers du tourisme, à tous les niveaux de formation. C’est un chantier que nous conduisons avec le Rectorat et qui doit se traduire par la création de nouvelles filières, en particulier en Picardie Maritime.


Septembre, c’est la rentrée scolaire et universitaire. Une rentrée au milieu des travaux pour les nombreux établissements concernés par le plan d’investissement dans les lycées, mais une rentrée aussi avec de nouveaux équipements, comme à Laon, où sera livré le nouveau gymnase du lycée Julie Daubié.

Septembre, c’est aussi un mois important pour les apprentis qui commencent à démarcher les entreprises pour trouver leurs stages. La Région les accompagne en mobilisant les développeurs de l’apprentissage. Nous continuerons de mobiliser les entreprises à travers les branches professionnelles pour les inciter à déposer des offres de stages et à proposer des contrats pour les jeunes.

Septembre, c’est aussi un temps fort pour la réussite éducative. C’est en début d’année que se cristallisent les projets éducatifs qui sont ensuite accompagnés par la Région.

Dans le cadre du projet éducatif régional, les jeunes seront cette année notamment incités réfléchir aux enjeux du climat dans la perspective de la Conférence mondiale sur le climat qui aura lieu à Paris en fin d’année. Nous essaierons de faire en sorte que les jeunes qui auront participé à cette réflexion puissent être les porte-voix des jeunes lors de la Conférence.


L’environnement, l’énergie et le climat sont les sujets d’actualité du mois d’octobre.

Alors que les premiers travaux chez des particuliers doivent prochainement être lancés, le Service Public de l’Efficacité Energétique entrera dans sa véritable première saison de chauffe. La réduction du CO2 émis par les habitations des particuliers est un enjeu déterminant pour l’environnement. C’est aussi un enjeu majeur pour le pouvoir d’achat et l’activité des entreprises du bâtiment.
Nous maintenons notre objectif de 2 000 rénovations en 3 ans, en souhaitant vivement que l’expérience se prolonge au-delà de la fusion.


Octobre, c’est aussi le mois où nous approuverons le Schéma Régional de Cohérence Ecologique.

Je tiens à souligner la qualité du dialogue que l’Etat et la Région ont eu à ce sujet avec de nombreux acteurs, notamment la Chambre régionale d’agriculture. J’entends aussi les inquiétudes formulées sur ce qui pourrait apparaître comme une réglementation supplémentaire et de nouvelles contraintes. En revanche, je regrette que certains se soient saisis de ce sujet uniquement de manière polémique, loin de la réalité de la portée de ce nouveau Schéma. Nous disposerons bien, avec le SRCE, d’un document de référence pour un développement de la Picardie respectueux de nos ressources naturelles.


C’est en novembre que se tient maintenant chaque année la Semaine de la Recherche et de l’Innovation.
C’est l’occasion de faire le point sur les travaux scientifiques, de les faire partager, de favoriser des rencontres interdisciplinaires comme de favoriser le dialogue entre la communauté scientifique et les entreprises.

C’est toujours un moment particulièrement riche. Avec le recul, nous pouvons tirer un bilan très positif. Je pense en particulier à des rencontres improbables qui ont déterminé des programmes de recherche, très prometteurs, en particulier dans le domaine de la santé. C’est aussi d’une certaine manière l’hommage que rend la Région à sa communauté scientifique, c’est une richesse dont nous sommes fiers. Et je ne peux de ce point de vue que m’associer aux propos de Bernard Maris pour qui « le chercheur est l’archétype de l’homme de demain ».

A ce moment de mon propos, je ne peux évidemment oublier ce défricheur d’avenir, cet humaniste engagé, ce grand Picard qu’a été Daniel Thomas qui nous a quittés en mai dernier et à qui nous devons tant !

Je pense qu’il serait heureux d’apprendre que nous continuons à renforcer notre potentiel pour l’enseignement supérieur avec l’Ecole ELISA à Saint-Quentin qui est en bonne voie d’obtenir son habilitation à délivrer des diplômes d’ingénieur ; avec la perspective de l’implantation de l’Ecole Supérieure de travaux publics à Compiègne ; avec la création de nouvelles chaires d’universités : à Compiègne, à Beauvais, à Amiens, dans une alliance gagnante entre la puissance publique, la communauté scientifique et le monde économique.

2015 verra d’ailleurs se concrétiser ce qu’il a pensé avec l’inauguration du Biogis Center de PIVERT.


Décembre, vous le savez, sera marqué par les élections régionales dans le cadre de la nouvelle Région Nord-Pas-de-Calais – Picardie.

Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas déposé ma candidature dans ma formation politique, considérant qu’elle n’avait de sens que si elle pouvait rassembler.
Pour autant, je compte bien exercer mon mandat jusqu’à son terme, avec la volonté de servir notre région et ses habitants, avec la volonté aussi que nos collaborateurs puissent trouver toute leur place dans la nouvelle organisation. J’ai confiance dans leurs compétences, dans leurs sens de l’intérêt général. Plus que jamais, ils seront utiles pour réussir les chantiers inédits auxquels sera confrontée la nouvelle Grande Région.

Je veux ici les remercier pour le travail accompli.

Le moment n’est ni à la nostalgie, ni au regret. Il est plus que jamais à l’action pour permettre à cette Picardie que nous aimons d’exister autrement, dans un contexte renouvelé.

Je l’ai déjà dit, la Picardie a connu dans son histoire bien des vicissitudes. Elle a toujours su rebondir. Il nous appartient chacune et chacun à notre niveau de responsabilité, dans les domaines qui sont les nôtres, de tout faire pour que la Picardie joue pleinement son rôle dans la construction de la Grande Région.

Ce n’est pas un discours d’adieu que je fais aujourd’hui, bien au contraire. C’est un discours de mobilisation pour défendre et faire prospérer ce à quoi vous croyez, ce à quoi nous croyons. C’est en tout cas le vœu que je formule pour cette année nouvelle. Je souhaite qu’elle soit pour vous, vos proches, vos projets, une belle année.

Merci encore pour tout ce que nous avons fait ensemble. Merci d’avance pour ce que nous ferons dans l’année qui vient.

Je vous donne d’ores-et-déjà rendez-vous en décembre 2015 pour tourner ensemble la nouvelle page de notre histoire et d’ici là, plus que jamais soyons fiers d’être Picards !


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