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Le mur invisible

Par Carmenrob
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Lectures floridiennes : le cadeau de Noël de mon homme

Le mur mitoyen, c’est celui qui nous sépare des autres et parfois celui qui nous sépare de nous-mêmes. Curieusement, c’est aussi ce que nous partageons avec l’autre ou avec soi-même. Joli paradoxe, assise du livre de Catherine Leroux, couronné du prix France-Québec, et première ponction dans mon programme de lecture floridienne.

L’auteur met en scène une galerie de personnages qui vont deux par deux sur les chemins escarpés de leur destinée. Des frères et sœurs, des doubles, des génétiquement imbriqués. Elle explore les diverses facettes des liens du sang jusque dans leurs contradictions les plus improbables. Ces couples ont peu ou pas de relations avec les autres protagonistes cohabitant entre les deux couvertures du livre en raison de leur contribution au thème qui captive Catherine Leroux. Leurs histoires se développent en parallèle, s’entrecoupant dans des chapitres de longueur variable.

Je crois qu’on peut dire de cette jeune auteure qu’elle possède une voix, cette chose indéfinissable et enviable qui résulte de la capacité de nommer le monde à partir de son expérience personnelle et unique. Cette aptitude à éviter les lieux communs et à générer des images inédites. Un petit extrait pour illustrer ce que j’entends par là :

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 « La seule nuit qu’Édouard passa avec Joe, ce dernier insista pour lui céder sa couchette, optant pour la belle étoile. Jeune et incorrigible, Édouard en avait profité pour inviter la serveuse du truck stop à l’accompagner dans la cabine une fois son quart de travail terminé. Elle mesurait à peine un mètre cinquante et avait des seins comme des ballons d’anniversaire. Au petit matin, quand ils s’étaient glissés dehors pour un dernier baiser, Édouard avait vu Joe étendu les bras en croix sur le toit de la remorque, crucifié entre l’insomnie et les rêves, entre la Voie lactée et le bitume. »

Curieusement et malgré la pluie de louanges qui est tombée sur ce deuxième roman de Catherine Leroux, je dois admettre que je n’ai pas été captivée par Le mur mitoyen. Comme si j’étais restée en surface, incapable de cette délicieuse plongée qui nous soustrait au monde et nous immerge dans un univers nouveau, fascinant. J’ai vraisemblablement frappé un mur invisible.

Catherine Leroux, Le mur mitoyen, 2014, Alto, 324 pages.


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