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70e anniversaire de la libération des camps de concentration

Par Sergeuleski
70e anniversaire de la libération des camps de concentration

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C'est un article du monde qui me donnera l'occasion de rompre avec cette unanimité : il a pour titre... je vous le donne en mille : " Enseigner la Shoah, c'est parfois moins facile qu'avant."

Plouf ! C'est ce qu'on appelle " mettre les pieds dans le plat" !

Et quand on sait qu'il ne faut pas me tenter, jamais...

A propos de cet article et de son titre " Enseigner la Shoah, c'est parfois moins facile qu'avant " la réflexion suivante m'est venue à l'esprit :

Que cet enseignement soit " moins facile qu'avant " c'est on ne peut plus normal car nous ne sommes plus "entre nous" ; comprenez : entre Européens, acteurs d'une Europe à feu et à sang. Rappelons aussi, à toutes fins utiles, que la Seconde guerre mondiale c'est 60 millions de morts dont 40 millions de civils - d'aucuns se sentiront moins seuls, voire... moins négligés ou rejetés. De plus, si l'imposition de cet enseignement était fait dans un esprit non pas ethnocentrique voire ethniciste avec quelques arrières pensées à la fois politiques et économiques , mais bien plutôt dans le souci de situer cette catastrophe dans son siècle - siècle des crimes de masse, du génocide arménien au Rwanda, en passant par (quand même !) ; siècle de toutes les catastrophes, coloniales aussi... dans la continuité du crime de l'esclavage et de la traite -, cet enseignement prendrait alors tout son sens auprès d'une quinzaine de millions de Français (enfants, parents et grands-parents) pour lesquels l'Histoire de l'Europe n'est pas leur histoire.

Aussi, n'en déplaise aux adeptes de la blouse grise et des coups de règle sur les doigts, que les donneurs de leçons et autres conteurs gardent à l'esprit qu'aujourd'hui, enseigner, c'est... non pas tirer la couverture à soi mais comprendre l'autre et l'accepter ; plus important encore, enseigner c'est écouter, échanger et partager. Dans le cas contraire, il serait plus honnête de faire un autre métier car, face à une telle incompétence dans l'accomplissement de la mission qui devrait être celle de ceux qui se lamentent aujourd'hui, c'est alors que l'on découvre qu'il y a vraiment des sujets plus importantes qui attendent notre société que le fait de savoir si nos chères têtes plus tout à fait blondes et dociles vont accepter d'avaler de gré ou de force ce qui deviendra davantage encore, au fil des ans, ce que vous nommez " Shoah" (1) " votre Shoah seule " tellement son enseignement n'aura plus qu'un seul but : faire taire toute critique à l'encontre du Judaïsme, du sionisme, de la politique étrangère de la France à l'heure où des associations-écrans qui ne sont que des officines israéliennes (Crif, Licra, Uejf) interdisent aux Français issus de la culture arabo-musulmane d'être solidaires des Palestiniens, leurs frères arabes et musulmans, en autres peuples humiliés, sous peine de se voir accusés d'antisémitisme.

Et qu'en est-il de la colonisation d'hier, de la ségrégation, du racisme et de l'islamophobie d'aujourd'hui ?

Vraiment, il est surprenant qu'autant de gens n'aient toujours pas compris ceci : on n'enseigne pas l'histoire de son propre malheur - malheur d'hier -, à plus malheureux que soi, aujourd'hui, ou bien alors, c'est n'avoir que du mépris pour son public. Et il n'est pas dit que nos collégiens et lycéens ne l'aient pas à la fois senti, re-senti avant même de l'avoir compris, ce mépris.

Dans ce contexte, que certains enseignants s'estiment alors heureux de pouvoir encore "faire la classe".

Certes, rares sont ceux qui savent se montrer à la hauteur de leur martyre et de leur histoire même si quelques exceptions individuelles existent car, regroupées en communauté, les victimes ont tôt fait de rejoindre en acte leurs bourreaux selon le principe qui veut que nous ayons tous de bonnes raisons d'être ce que l'on est et de faire ce que l'on fait.

La pire des atrocités devrait pousser la victime, dans un élan irrépressible, à l'exemplarité... quasiment ! car, le statut de victime, ça ne dédouane pas, bien au contraire, ça oblige ! et les plus grands crimes poussent à la sainteté , victimes et bourreaux ensemble. Certes ! Le calendrier n'y suffirait pas. N'empêche, il n'est pas interdit d'œuvre dans ce sens.

De plus, enseigner " la Shoah ", à grand renfort d'images, dès le CM2, à ce sujet, on parlera de véritable scandale, de viol de la conscience, d'attentat à la pudeur : en effet, comment soumettre des enfants et des pré-adolescents à de telles images ?

Quant au danger de la saturation... un exemple, un seul : sur France Culture, le génocide juif c'est toutes les deux heures, sept jours par semaine, 365 jours par an et la nuit aussi avec les rediffusions. Et même dans les émissions culinaires ! Oui ! Sans rire. Un véritable tour de force cette mobilisation-injonction de chaque instant !

En conclusion, il ne tient qu'à ceux qui ont placé le génocide juif au centre de leur existence de réaliser que d'autres ont surtout besoin de bonnes raisons de continuer d'espérer même s'il semblerait au sujet de cette nécessité qu'il nous faille aller, à regret, car toutes les bonnes volontés sont utiles, chercher ceux qui sont à même de transmettre la vie comme on la donne, loin de tous les acteurs de ces commémorations.

Rappelons cette vérité tellement négligée : enseigner les crimes de l'Histoire n'a jamais dissuadé quiconque de les répéter comme pour mieux les re-vivre, l'assassin revenant toujours sur les lieux de son crime. Sinon, où est-ce que les grands génocideurs iraient chercher tout ça : l'inspiration de leurs crimes, l'art et la manière ? On se le demande, franchement.


1 - Terme religieux qui aurait besoin, soit dit en passant, d'être laïcisé et dés-ethnicisé : parlons alors plutôt du génocide des Juifs et autres victimes du régime Nazi.


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