Magazine Culture

Sans prévenir

Publié le 28 janvier 2015 par Lael69
Sans prévenirMatthew Crow
Gallimard JeunesseCollection ScriptoTraduit de l'anglais par Marie HermetParu en Janvier 2015320 pages11,90 euros
Roman ados dès 13 ansThèmes : Maladie, Amour, Humour, Famille
Quatrième de couverture : A quinze ans, Francis Wootton est passionné de vieux films, de musique rock et de lectures romantiques. Mais avant tout, il ne se prend pas au sérieux. Pas plus que les excentricités de sa mère et la désinvolture de son adulte de frère. Lorsqu'on lui diagnostique une leucémie, ses priorités changent. Il y a l'horreur d'être retardé d'une année au lycée, la menace d'une calvitie imminente, la nécessité de retrouver sa plus belle chemise au cas où une pop star lui rendrait visite pour une photo… Mais il n'imaginait pas rencontrer Ambre, son caractère de chien, son humour féroce, sa vulnérabilité désarmante et irrésistible. Sans prévenir est un roman drôle, douloureux et lumineux sur la volonté de trouver le meilleur de la vie, même lorsque celle-ci vous montre son pire visage. Un roman qui aide à vivre.
A propos de l'auteur : Né en 1987 à South Shields (côte nord est de l'Angleterre), Matthew Crow a publié son premier roman, Ashes , à l'âge de 18 ans ! Puis un deuxième, My dearest Jonah , en 2012, avant de publier Sans prévenir . Il a débuté sa carrière comme journaliste free-lance pour différents magazines. Aujourd'hui, il vit à Londres. 
Francis 15 ans est un ado grassouillet, couvert d'acné, inexpérimenté en matière d'amour et avec peu d'amis. Sa vie sociale est vide, geek passionné de vieux films, de rock et de lectures ayant le sens de l'humour. Pourtant, son père l'a abandonné, son frère tape dans le frigo de sa mère pour faire ses courses et Francis se dispute souvent avec sa mère un brin possessive. Un jour, sans prévenir la maladie lui tombe dessus. Une leucémie. Il entre à l'hôpital pour suivre son traitement. C'est là-bas, au service de cancérologie pour adolescents qu'il rencontre Ambre...
Sans prévenir a souffert de plusieurs comparaisons sur la blogosphère, lui reprochant notamment de "copier" le très remarqué et magnifique Nos étoiles contraires de John Green. Bon pour moi Nos étoiles contraires n'a pas été un coup de coeur et le thème du cancer chez les adolescents n'était pas nouveau puisque Je veux vivre de Jenny Downham est paru bien avant le roman de John Green. Sans prévenir n'est pas un coup de coeur mais c'est une belle lecture, à la fois émouvante et lumineuse, qui apporte de l'espoir dans un sujet qui est délicat : le cancer, l'hôpital, la mort. Il est d'ailleurs plus facile de s'identifier à des adolescents comme Francis et Ambre, car ce sont des adolescents lambda, des anti-héros avec leurs défauts, leur "mauvais" caractère. En plus, le contexte social est intéressant et plus crédible : ce sont des jeunes de banlieues, de classe ouvrière. Ca nous les rend plus attachant, plus proche. L'écriture de Matthew Crow est plutôt simple, abordable et fluide, avec un soupçon de légèreté. Il écrit avec cette manière décalée, sans toutefois manquer de sensibilité, de profondeur. Plus qu'une histoire d'amour, plus qu'un roman sur le cancer, Sans prévenir est un roman initiatique d'un adolescent qui doit affronter ses failles, physiques, psychologiques, qui doit se battre pour son avenir. C'est le parcours philosophique, spirituel, lumineux et essentiel d'un jeune homme vers l'amour qu'il découvre, vers la guérison qu'il espère et qui refuse la fatalité.

Matthew Crow n'a pas besoin d'en faire des tonnes, son style n'a rien d'exceptionnel d'ailleurs mais son roman reste fort et intense. Ces héros parlent pour lui et l'histoire d'amour, sous ses accents délurés est bouleversante et captivante. Les personnages sont vrais, forts et sympathiques. Ils ont parfois plus de défauts que de qualités mais on leur pardonne aisément. Ils sont imparfaits comme l'écriture de Matthew Crow et ce qu'il y a de super dans ce roman, ce sont précisément ces imperfections, celle des personnages et celle du cancer car qu'est-ce que le cancer : une imperfection du corps, une faille dans les cellules. Ainsi Francis, Ambre, Kelly nous énervent, nous agacent mais leurs tics nous font sourire parce que la maladie ne réussit pas à entamer leur drôle de personnalité. Le tout est bourré d'humour. J'ai adoré la fin qui est très émouvante et poignante. Le dénouement est certes triste, presque inévitable. Et l'épilogue, aussi touchant que juste, nous rappelle que oui le cancer est un drame, une tragédie qui emporte la jeunesse mais il en ressort toujours quelque chose de plus fort, de plus important, de grandi. Je terminerais par une belle citation parce qu'à sa manière, Matthew Crow réussit à nous livrer des phrases aussi magiques et authentiques, qui vont droit au coeur.

A propos du Poème de Keats "Brillante étoile" :
"- Très bien. Mais lui, il l'aime, alors il la regarde dormir et il pense qu'elle est une étoile... pas parce que les étoiles brillent et tout ça, mais parce qu'elles sont toujours là, au-dessus de nous, ce genre de choses, tu vois. C'est vraiment cool.Je serais le premier à admettre qu'une partie de la beauté du poème se perdait dans mon explication, mais ce que j'essayais de lui expliquer était vrai quand même.- Tu sais ce qu'il y a de mieux avec les étoiles ?- C'est quoi?- Elles sont mortes mais on peut quand même les voir. Quand on regarde le ciel, on regarde des millions de souvenirs, des millions de versions différentes de quelque chose qui était là avant. Et ce n'est même pas romantique, c'est de la science.J'ai voulu argumenter :- C'est un peu romantique aussi.- Non, ça ne l'est pas. C'est réel, et c'est ce qui est important."

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lael69 8726 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine