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Les (assez) jolis souvenirs de Jean Paul Rouve...

Par Filou49 @blog_bazart
30 janvier 2015

 souvenirsJe l'avais placé parmi mes films les plus attendus de 2015,  et si je fais parfois preuve de mauvaise foi (si peu), ce coup ci, je n'étais pas vraiment dupe : je me doutais bien que "Les Souvenirs", le nouveau film de Jean-Paul Rouve, n'allait pas finir dans mes films préférés de l'année, au contraire des films de Burton, Inarritu ou Paul Thomas Anderson, au potentiel cinématographique bien plus fort.

Mais je comptais énormément sur ce troisième long Jean-Paul Rouve, tant j'avais été emballé par son précédent film, Ce Quand je serais petit, que j'avais trouvé particulièrement bouleversant.

Et puis, cerise sur le gateau, ce troisième long métrage n'est autre que l'adaptation sur grand écran du roman de David Foenkinos, "Les souvenirs" dont j'avais dit le plus grand bien lors de sa sortie en grand format en 2011. 

Dans ce roman, le style Foenkinos atteignait sans doute son paroxysme tant il décrivait avec une telle justesse et une telle véracité la solitude des personnes âges, la mélancolie du temps qui passe et ce besoin de voir revenir à la surface des souvenirs d'enfance pour mieux se réapproprier sa vie. Et ce qui me touchait aussi tant  dans le roman de Foenkinos, c'est son art du presque rien et des disgressions, souvent souriantes et inventives.

Si Rouve reprend évidemment ce thème principal centrée sur une belle relation intergénérationnelle affectueuse entre une grand-mère et son petit-fils, il a un peu atténué la porté mélancolique du film, pour accentuer le coté humoristique, mais paradoxalement en diminuant ce versant fantaisiste présent dans le roman d'origine.

Les (assez) jolis souvenirs de Jean Paul Rouve...

Le roman parvenait parfaitement à tenir la ligne entre humour et tendresse, anecdotes finalement pas si anecdotiques que cela, et quelques fantaisies qui servent de leitmotiv réccurents dans son oeuvre (au hasard, la Suisse, Claude Lelouch, un amour immodéré pour la langue allemande, les cravates..) alors que le film de Rouve tente la même lignée, mais ne la réussit pas toujours, certaines scènes étant maladroites et certains personnages ( les frères du père, Louise) trop sacrifiés.

Mais on peut aussi louer la manière du cinéaste  de nous montrer la vie dans toute sa simplicité et sans artifices, et dans l'ensemble, il s'avère assez aisé de  se plonger dans dans ce récit humaniste et  s'identifier très vite à ses différents personnages pour qui on éprouve pas mal d'empathie.

Chacun des personnages du film est à un tournant de sa vie et des questions existentielles surviennent. Romain, ancré dans sa relation familiale, doit désormais penser à lui et trouver l'amour. À l'inverse, son père doit lâcher ses peurs nombrilistes et apprendre à se réouvrir aux autres, en particulier à sa femme.

Et ces personnages sont parfaitement incarnés par des acteurs au diapason. En effet,  comme pour son précédent film Rouve a profité du réseau qu'il a pu constituer en tant que comédien pour attirer un casting extrêmement prestigieux, qui sait se mettre au diapason de la sensibilité du récit. Le casting est aux petits oignons, avec en premier lieu  une révélation, le jeune qui Mathieu Spinosi qui donne parfaitement la réplique à 'une Annie Cordy parfaite  ,à la fois toute en  vitalité et en sagesse.

Si le personnage de  Chantal Lauby est  un peu terne,  Michel Blanc fait des étincelles en interprétant ce personnage égocentrique, miné ar la dépression de la soixantaine.

On pense un peu au film Ensemble c'est tout, : outre que ce sont tous les deux une adaptation d'un roman français populaire,  et que  le sujet est assez proche, le film possède les mêmes qualités - un bon casting, une humanité dans les personnages- et un peu les mêmes défauts - trop de bons sentiments et une mise en scène trop classique... 

Un peu trop gentillet pour moi, mais à coup sûr,  les amateurs de ce genre de cinéma  ne bouderont pas leur plaisir...

Bande-annonce : Les Souvenirs


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