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La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schmitt

Publié le 01 février 2015 par Krolfranca

part autreTitre : La part de l’autre

Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt

Éditeur : Lgf

Date de parution poche : 10/09/2003

473 pages

J’ai avalé ce moyen gros roman rapidement parce que l’écriture d’Eric-Emmanuel Schmitt est plutôt agréable à lire. C’est fluide, facile, ça se lit tout seul, sans effort.

L’idée de départ est intéressante : que se serait-il passé si Hitler n’avait pas été recalé à l’école des Beaux-Arts ? L’auteur trace en parallèle les deux vies, celle d’Adolf H, artiste peintre, plutôt épanoui et celle d’Hitler, le vrai dictateur. Deux vies, l’une issue de l’imagination de l’auteur, l’autre s’appuyant sur des faits historiques.

On ne s’ennuie pas, on prend même du plaisir à lire certains passages.

Mais vous vous doutez bien que si je prends de telles pincettes, c’est qu’il y a un mais !

En choisissant ce roman, je pensais m’attaquer à un monument. Il a été tellement encensé que j’étais sûre de mon coup.

Et puis, voilà que j’ai découvert un roman très orienté sur la vie sexuelle des personnages. Le premier tiers est exclusivement consacré à la découverte, par Adolf H, de sa passion pour le sexe. L’auteur s’est amusé (comme il le dit dans son « journal ») à lui faire rencontrer Freud, qui va bien évidemment libérer l’homme (interprétation de son rêve et tatata…) et lui permettre d’avoir enfin des relations sexuelles avec les femmes. J’ai trouvé ça facile, et surtout je me suis assez rapidement lassée de cette histoire-là.

Heureusement, tout le roman n’est pas fondé là-dessus mais une trop grosse partie quand même !

Quant à Hitler (le méchant dictateur), il serait donc un homme frustré et resté vierge trop longtemps, incapable d’aimer ou d’être aimé, détestant son corps et tout ce qui s’y rapporte. D’où son agressivité… (Je fais un raccourci très raccourci !) Oui, pourquoi pas, certains hommes coincés produisent certainement des êtres violents, tyranniques etc…. mais pas que… alors, j’ai trouvé l’analyse un peu… simpliste.

A côté de ça, il y a plein de bonnes choses, la rencontre d’Adolf H avec Onze-heures-trente est succulente. Les pages sur la première guerre mondiale sont assez réussies d’une version à l’autre.

Malheureusement, l’auteur accorde beaucoup de pages aux années de jeunesse de ses deux personnages et il passe trop rapidement à mon gré sur la seconde guerre mondiale. Est-ce parce qu’il n’a pas réuni assez de documentation pour évoquer Hitler sans faire d’erreur historique ? Là encore, ses pseudo « liaisons » avec des jeunes femmes, dont sa nièce, sont mises en avant au détriment de sa vie politique.

Pour conclure je dirais que ce roman est plus anecdotique qu’historique, plus divertissant que sérieux. Il reste qu’Eric-Emmanuel Schmitt est un écrivain qui manie bien la langue.



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