Construite sur un projet de Mauro Coducci, haute de vingt-neuf mètres, large de six, et définie comme le phare brillant du bucentaure vénitien, la tour de l’horloge de la piazza San Marco fut présentée au doge de Venise pour la première fois le 1er février 1499.
Le grand arc central forme l’entrée de la Merceria, soit la rue la plus mouvementée de Venise, allant de la Place Saint Marc au Pont du Rialto. Au-dessus de cet arc ou baie centrale, c’est-à-dire au premier étage de la tour, il y a le grand et très beau cadran doré et polychrome qui a donné son nom à la tour.
Un mécanisme complexe permet donc d’indiquer l’heure, les minutes, la date, le signe du zodiaque du moment, la position du soleil, les saisons et les phases de la Lune.
Pourquoi tant d’informations qui nous paraissent anecdotiques de nos jours ?
Il faut se rappeler que les vénitiens étaient un peuple de marins. Et ces indications permettaient à chacun, navigateurs de commerce ou pêcheurs, de prévoir les marées et le moment le plus favorable à ses activités.
Le mécanisme se visite (en visite guidée en français, sur réservation) et, même pour les non-initiés, il apparaît étonnement complexe, avec tout un subtile jeu de poulies, poids, contrepoids, axes, roues crantées se mouvant lentement et en silence.
Nous devons ce chef-d’œuvre de mécanique horlogère à Carlo Rainieri da Regio et à son fils, Paolo. Après deux siècles de fonctionnement honorable, le mécanisme fut restauré par Bartolammeo Ferracina, qui construisit une nouvelle machine en moins de cinq ans, entre 1752 et 1757.
En 1858, Luigi de Lucia est le dernier des restaurateurs à avoir signé son travail sur le mécanisme.
En 1998 le Venise Public Health Committee entrepris une restauration sur des fonds et donations privés. Le mécanisme fut alors véritablement saccagé et rendu beaucoup plus vulgaire en lui ôtant la plupart des raffinements de la renaissance italienne.
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