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Revue de presse : #6 Décembre 2014/Janvier 2015

Publié le 03 février 2015 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Voici une revue de presse un peu tardive, qui couvre les mois de décembre/janvier. Comme pour toute fin d’année, et comme nous l’avons fait, les revues de cinéma ont publié leurs bilan de l’année cinématographique passée… Et les attentes de 2015.

On commence avec Studio Ciné Live, pour qui le bilan de l’année passée se fait toujours en deux temps : le top 10 de la rédaction, puis celui des lecteurs, que l’on pourra lire dans le numéro de février. Mommy est le grand gagnant de 2014, suivi par Her et Whiplash ex-aequo. Les tops individuels sont ensuite assez diversifiés, avec des films sortis tout au long de l’année. Les journalistes font la part belle aux films d’auteurs étrangers (Timbuktu, Leviathan) comme aux succès très attendus (Interstellar, Saint Laurent).

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Le classement des Cahiers du Cinéma est assez significatif des différences éditoriales entre les deux revues. A l’exception de Mommy, mais qui se retrouve là en septième place, le top 10 de la rédac est entièrement différent de celui de Studio Ciné Live. En première place, P’tit Quinquin, la mini-série d’Arte diffusée à l’automne dernier, suivi de Adieu au langage (on parle des Cahiers après tout) et de Under the Skin. Le classement de leurs lecteurs est plutôt intéressant, avec deux différences uniquement, et Under the Skin en première place avec 65,5% des voix. La rédaction fait part d’une remarque intéressante : beaucoup de lecteurs se sont plaint de la difficulté d’accéder à certains films dans certaines villes de France. L’éternel problème de la distribution française…

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P’tit Quinquin et Under the Skin ont aussi été appréciés par les journalistes cinéma du Monde, qui publie sur son site un « Flash back de 2014″ très intéressant. Première publie sur son site un diaporama avec le top 10 de sa rédaction, où l’on trouve plusieurs films qui n’apparaissaient pas dans les autres journaux, comme Samba ou Noé. A lire impérativement enfin, les top 10 de Slate. Je vous laisse les découvrir…

Passons maintenant aux dossiers du mois. Le numéro d’hiver des Cahiers est dédié à Larry Clark et à The Smell of Us. Interviews avec l’équipe technique et le casting, long entretien avec le réalisateur et photos du films composent le dossier. Pour les amateurs de Foxcatcher, il se retrouve en « Film du mois » mais je n’ai pas eu le temps de lire les articles.

So film se penche sur LA série culte des années 1990, Beverly Hills 90210. Avec cette phrase dans l’édito :

« Ce n’était pas du cinéma mais c’était peut-être davantage : un phénomène de société. »

Je suis personnellement trop jeune pour en juger : Beverly Hills 90210 faisait plutôt partie des rediffusions de l’après-midi quand j’ai eu l’âge de regarder. Mais on ne peut nier le phénomène, et le long article de So Film donne une idée assez précise de ce que signifiait la série. Conçue par Aaron Spelling comme un « petit machin » pour « étudier les ados », Beverly Hills est devenue une « obsession nationale ». Son accession au succès est d’ailleurs assez intéressante : diffusée sur la Fox, la série était peu suivie. Mais la Guerre du Golfe a détourné de la télévision « sérieuse » les téléspectateurs, qui, au lieu de regarder les images de leur armée au Koweit, ont préféré s’intéresser aux déboires d’une bande d’ados d’Hollywood.

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Alors qu’aujourd’hui Beverly Hills peut avoir des allures de soap opera (ce qu’est sa petite soeur « Nouvelle Génération »), elle était alors précurseuse dans sa façon d’aborder de nombreux sujets de société : le sida, les grossesses adolescentes, l’homosexualité, le racisme, l’alcoolisme… Spelling et ses comparses ont d’ailleurs dû se battre avec la chaîne pour faire passer un certain nombre de choses. Cet article, qu’on pourrait aussi intituler « Gloire et décadence d’une série culte », est un must-read pour tous les fans de séries, des années 90, ou d’Aaron Spelling (ne vous cachez pas, on sait que vous existez toujours !).

Dans So Film, on trouvera aussi un article sur la relation entre Joey Starr et Maiwenn, qui éclaire certains points du tournage de Polisse, ainsi qu’une « Galerie de djihadistes », tirée bien évidemment de Timbuktu, qui n’a jamais été autant d’actualité.

Timbuktu, toujours, dans Studio Ciné Live. Abderrahmane Sissako commente quelques scènes de son film, notamment celles du match de foot sans ballon et celle du tribunal. L’article permet d’en savoir plus sur les intentions du réalisateurs, et sur la façon dont il a écrit les multiples histoires racontées dans son film. Le zoom sur Imitation Game plaira à ceux qui ont vu le film… et ceux qui ne l’ont pas vu. Y est notamment évoqué la légende qui veut qu’un des premiers logos d’Apple soit une référence à Alan Turing, le héros du film. Steve Jobs avait déclaré « adorer l’idée ».

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Dans Studio Ciné Live, on peut aussi lire deux enquêtes très intéressantes, l’une sur la disparition des polars français, alors que le film noir était roi au siècle dernier. L’autre, sur le financement du cinéma. 2014 a été l’une des années les plus fructueuses en terme d’entrées. Mais la diminution des investissements empêche bon nombre de films de se faire, comme le montre Sophie Benamon.

Dans le même genre, Le Monde a publié sur son site, en accès libre, une série d’articles très bien faits sur le financement du cinéma français. L’annonce par le CNC d’un plafonnage des cachets des stars a été suivi d’un article des Décodeurs très bien fait sur le rôle du CNC et d’un autre sur les détails de cette « mise au régime » du star-système hexagonal (éditions abonnés).

A lire aussi, un reportage sur les studios de Bry-sur-Marne, lieux de tant de tournage (très récemment, Hunger Games) et aujourd’hui quasi à l’abandon et menacés de destruction. La mobilisation de la profession pourrait peut-être permettre de les sauver. Enfin, un article sur une étude canadienne qui pense nous apprendre que les dessins animés sont plus traumatisants que les films pour adulte. Celui ou celle qui pensait avoir fait une grande découverte n’a pas vécu la mort de la mère de Bambi, de celle de Babar ou de Mufasa de la même façon que les gens normaux…

Je finirai cette revue de presse avec quelques petites pépites lues sur Slate.fr. D’abord, un coup de gueule contre les bandes-annonces, jugées trop longues ou trop révélantes et surtout, trop agaçantes. J’aime particulièrement les bandes-annonces au cinéma ; mais il faut avouer que beaucoup nous font miroiter bien plus que ce qu’est le film finalement (*hum*Man of Steel*hum*) ou nous révèlent les trois quarts de l’intrigue. La morale ? Le premier teaser de Star Wars était un coup de maître.

Un autre article sur les habitudes des salles obscures avec lequel je suis bien d’accord : un manifeste en faveur du retour des entractes, avec la liste des avantages. Le premier étant physique et nécessaire, et bien résumé par Hitchcock :

« La durée d’un film devrait être en lien direct avec l’endurance de la vessie humaine. »

A bon entendeur…

Une étude a récemment montré que beaucoup de films deviennent cultes quand on parle d’eux dans d’autres films. Il est vrai que les références citées dans un long-métrage me conduisent souvent à les regarder. Le Magicien d’Oz, Star Wars et Psychose sont en tête des mentions dans d’autres films. Et encore, les séries n’ont pas l’air d’avoir été comprises dans l’étude.

On finit avec un joli dossier spécial pour mon équipe fan d’Emma Stone : un court article sur ce que faisaient les nommés aux Oscars disons… avant. Allez, c’est cadeau.


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