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MONDE > Le Drian n’entend "pas avoir l’intention de fournir aujourd’hui des armes létales" à l’Ukraine. Et demain ? Attention, intérêts juteux

Publié le 05 février 2015 par Fab @fabrice_gil

Jean-Yves Le Drian I ©Reuters

La France n’a "pas l’intention de fournir aujourd’hui des armes létales" à l’Ukraine, où les combats font rage dans l’est entre forces loyalistes et séparatistes pro-russes, a déclaré le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Cette mise au point intervient alors que le débat monte en Europe sur l’opportunité de livrer des armes à Kiev, alors que les Etats-Unis reconnaissent la possibilité de fournir des armes défensives à l’Ukraine. "Nous pensons qu’il faut trouver une issue politique à cette crise", a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse commune avec son homologue canadien Rob Nicholson. La position de la Russie, accusée par Kiev et les Occidentaux de soutenir militairement les séparatistes ukrainiens, "n’est pas acceptable, nous le disons avec fermeté, et nous poursuivons les sanctions à cet égard", a ajouté M. Le Drian. "En même temps, il faut éviter par tous les moyens la poursuite d’une situation de conflit qui s’aggrave", a-t’il déclaré. Face à la détérioration de la situation dans l’est de l’Ukraine, où le conflit a provoqué la mort de 5 300 personnes environs en dix mois, les Etats-Unis ont reconnu lundi réfléchir à un renforcement de leur aide militaire. "Ce qui est en cours de discussion, c’est que nous devrions peut-être fournir des armes défensives, de l’équipement défensif" aux forces armées de Kiev, a expliqué un responsable du Pentagone. "Ce dont nous avons besoin, c’est d’équipements sophistiqués, ce sont des outils de communication, de brouillage électronique ou des radars. Ce sont des équipements nécessaires dans une armée moderne", a de son côté déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine.
Retro-projo > Avant sa démission en juillet 2014, le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, avait signé le premier volet de l'accord d'association entre son pays et l'UE, lors du sommet des chefs d'Etat de l'Union européenne (UE) le 21 mars. C'est le refus d'entériner ce document par les précédentes autorités ukrainiennes qui avait déclenché la révolution de Maïdan, à la fin novembre, et la chute de Viktor Ianoukovitch. Négocié entre 2007 à 2012, l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine doit remplacer l'accord de partenariat et de coopération (APC), qui régit leurs relations depuis 1998. Qualifié "d'ambitieux, de novateur" et surtout de juteux (ndlr) par la Commission européenne, il doit permettre à Kiev de se rapprocher fortement de Bruxelles. L'accord prévoit une coopération avancée dans différents secteurs, dont la politique extérieure, les intérêts énergétiques et nucléaires, les domaines légal et judiciaire… une porte ouverte sur la Russie pour mieux la contrôler. Mondialisme sauce européenne ? Toujours. Un chapitre entier est également consacré à la création d'une zone de libre-échange, comprenant la mise en place de normes communes. Ces différents dispositifs doivent, de plus, être renforcés par des négociations sur la libéralisation du régime des visas. L'accord d'association aurait dû être signé à Vilnius, les 28 et 29 décembre 2013, lors d'un sommet où étaient aussi conviés l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldavie et la Biélorussie. Mais, une semaine avant ce sommet, Viktor Ianoukovitch avait annoncé son refus de signer. C'est suite à cette volte-face que les manifestants investirent la place de l'Indépendance, à Kiev.
Depuis le 7 juin 2014, l’actuel Président Petro Perechenko, qualifié de "terroriste en col blanc" par certains, possède un passé politique qui pourrait lui nuire : il a été l'un des fondateurs du Parti des régions de Viktor Ianoukovitch et son ministre des Affaires étrangères jusqu'en 2010. Proche de l'ancien président Viktor Iouchtchenko, le redoutable homme d'affaires apparaît malheureusement comme un des seuls responsables à même de réconcilier les Ukrainiens partagés entre la Russie et l'Europe, au détriment d’une population qui, elle, mourra toujours de faim avec ou sans Europe. S’acheter une légitimité aux côtés de François Hollande en "manifestant" pour la liberté d’expression, soit. Mais "croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête" - Gandhi.FG

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