Chronique : Les lois de la gravité

Les lois de la gravité, le roman de Jean Teulé, trouve une seconde jeunesse, cette fois sur scène au Théâtre Hebertot dans une adaptation de Marc Brunet.

C’est une nuit de garde au commissariat assez calme pour le lieutenant  qui n’attend plus qu’une chose, l’heure de rentrer chez lui. Mais voilà, c’était sans compter sur l’arrivée d’une femme très perturbée qui veut se faire arrêter immédiatement.

Celle-ci vient avouer, dix ans après, que c’est elle qui a poussé son mari par le balcon et que ce n’était pas un suicide comme la police l’avait conclut. Elle vit avec ce remord depuis ce jour, et veut s’en débarrasser à la veille de la prescription.

Mais en l’écoutant, le policier se rend vite compte que c’est d’elle qu’il faut la protéger, et n’a aucune envie de l’incarcérer. Débute alors un long face à face ou chacun va camper sur ses positions, comment cette nuit va-t-elle finir ?

Ayant aimé le livre à sa sortie, nous étions curieux d’en voir la transposition sur scène, et nous avons été agréablement surpris. Il faut dire qu’avec un duo de comédiens comme Dominique Pinon et Florence Loiret Caille, il y a de quoi se régaler.

Tous deux sont formidables, lui dans le flic un peu désabusé qui n’avait pas envie de cette rencontre, et elle, dans la fragilité de cette femme au bord de la crise de nerfs.  Sans oublier le policier de l’accueil joué par Pierre Forest qui apporte sa touche de douceur et de sensibilité.

La mise en scène d’Anne Bourgeois  nous a également séduit. Il n’y a pas de superflu, tout est dans les gestes simples ou mouvements dans l’espace, c’est un ensemble de petits riens qui font beaucoup à l’œil.

Aucun doute, le Théâtre Hebertot réussi bien sa mission de tirer « le théâtre par le haut » avec cette pièce profonde et touchante. Ne la ratez pas.

Les lois de la gravité, Théâtre Hebertot, du mardi au samedi à 19h et les dimanches à 18h, durée 1h20.