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La faim de retour à Madagascar ?

Publié le 11 février 2015 par Cmasson

Dans les « Fokontany » ou districts de cette zone pauvre et reculée de l’île, les conséquences de plusieurs années de mauvaises récoltes consécutives favorisent l’insécurité alimentaire des familles les plus fragiles. Les petits élevages sont sévèrement touchés par le manque de pluies : la terre est très aride. Les lits des rivières et de la majeure partie des marres sont asséchés, alors que les pâturages se raréfient. Cela a également un impact concret sur les conditions sanitaires des habitants de la zone qui se dégradent.

Stratégies de survie néfastes à long terme

La rareté des pluies impacte directement la situation alimentaire des familles et les premiers effets commencent à se faire sentir: les prix des denrées de base (maïs, manioc, etc.) au marché local ont connu une hausse entre décembre 2014 et janvier 2015. De nombreux ménages n’ayant plus accès à la nourriture, mettent en place des stratégies d’adaptation pour survivre. Certains consomment ou vendent une bonne partie de leurs semences alors que d’autres ont par exemple fait le choix de se déplacer vers les zones minières. Des changements de pratiques alimentaires ont également des effets qui peuvent être critique à moyen ou à long terme. « En consommant exclusivement des fruits verts de cactus par exemple, les enfants peuvent être victimes de diarrhées et risquent ainsi de tomber plus facilement dans la malnutrition » explique Olivier Benquet, Directeur Pays de la mission ACF à Madagascar. Ces stratégies de survie ainsi que les séparations plus fréquentes et/ou plus longues des mères et leurs enfants mais aussi la nervosité et l’inquiétude liées à la situation ont un impact néfaste sur les pratiques de soins et plus particulièrement les pratiques d’allaitement.

Plus d’enfants touchés par la malnutrition aigüe sévère

En conséquence, la situation nutritionnelle s’aggrave comme l’illustre l’augmentation du nombre des admissions dans les Centres de récupération nutritionnelle ambulatoires pour la malnutrition aiguë sévère (CRENAS). En 2014, ce sont 646 enfants qui ont été admis dans les centres du district de Betioky, alors qu’ils étaient 291 enfants en 2013. « Cela représente une augmentation de +122%. Si ces chiffres peuvent s’expliquer en partie par un dépistage plus efficace dans 6 CRENAS sur les 22 structures du district, ils révèlent pour autant la sévère détérioration de situation nutritionnelle en 2014. » ajoute Olivier Benquet.

ACF se mobilise pour répondre à cette situation de crise. Les équipes à Betioky vont entre-autre appuyer le Programme alimentaire mondial (PAM) en réalisant un recensement des enfants de 6 à 23 mois et des femmes enceintes et allaitantes dans 3 des 6 communes d’intervention de l’organisation, mais également des enquêtes multisectorielles rapides.

Contact presse : Julia Belusa : 01 43 35 82 22 / [email protected] / @JuliaBelusa


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