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Heinrich heine

Publié le 12 février 2015 par Aelezig

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Heinrich Heine, né le 13 décembre 1797 à Düsseldorf, et mort le 17 février 1856 à Paris, fut l'un des plus grands écrivains allemands du XIXe siècle. Journaliste critique et politiquement engagé, essayiste, satiriste et polémiste, Heine fut aussi admiré que redouté. Ses origines juives ainsi que son positionnement politique lui valurent hostilité et ostracisme. Ce rôle de marginal marqua sa vie, ses écrits et l'histoire mouvementée de la réception de son œuvre.

La date précise de sa naissance reste aujourd'hui incertaine. Les spécialistes considèrent aujourd'hui la date du 13 décembre 1797 comme la plus vraisemblable. Heinrich est l'aîné des quatre enfants du drapier Samson Heine et de sa femme Betty. Après le lycée, il pense suivre la tradition familiale et se préparer à un métier marchand, dans une école de commerce.

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En 1815 et 1816, Heine travaille, d'abord comme stagiaire chez le banquier francfortois Rindskoppf. Il découvre alors l'oppressante existence des Juifs dans les ghettos, une vie qui lui était, jusqu'alors, restée étrangère. Heine et son père fréquentent à cette époque la loge franc-maçonnique francfortoise Zur aufgehenden Morgenröte. Parmi les francs-maçons, ils bénéficient d'une reconnaissance sociale, qui, en tant que juifs, leur est ailleurs souvent refusée. De nombreuses années plus tard, en 1844, à Paris, Heine devient membre de la loge Les Trinosophes.

En 1816, il entra dans la banque de son oncle Salomon Heine à Hambourg. Salomon lui apportera toute sa vie son soutien financier, bien qu'il n'ait que peu de compréhension pour les penchants littéraires de celui-ci. Dès le lycée, Heine s'était essayé à la poésie. Depuis 1815, il écrit régulièrement. En 1817, pour la première fois, des poèmes de sa main sont publiés dans la revue Hamburgs Wächter.

Puisque Heine ne montre ni goût ni talent pour les affaires d'argent, son oncle lui ouvre un commerce de draps. Mais, dès 1819, celui-ci dépose le bilan... Son propriétaire préfère se consacrer à la poésie. Mais pour faire plaisir à sa famille, il entame des études de droit.

Après l'université de Göttingen, Heine part pour celle de Berlin. Bientôt il se lie avec les cercles littéraires de la ville. C'est durant cette période qu'il débute en tant qu'écrivain. Au début de l'année 1822, ses Poèmes paraissent dans les librairies maçonniques, puis, en 1823, ses Tragédies avec un intermède lyrique aux éditions Dümmler.

De 1822 à 1824, Heine se consacre de façon intensive, au judaïsme : à Berlin, il est membre actif du Verein für Cultur und Wissenschaft der Juden (Association pour la Culture et la Science des Juifs), et entre en relation avec Leopold Zunz, l'un des fondateur de la Science juive.

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En 1824, Heine retourne à Göttingen et devient docteur en droit en juillet 1825. Pour augmenter ses chances de travailler en tant que juriste, Heine s'est fait baptiser selon le rite protestant. Il doit cependant constater que bien des chrétiens n'acceptent pas un juif, même converti.

Ainsi, une dispute littéraire avec le poète August von Platen dégénère en affrontement personnel, au cours duquel Heine est attaqué du fait de ses origines juives. Dans les Bains de Lucques, Heine critique alors les poèmes de Platen jugés « stériles » et attribue cela à l'homosexualité du comte, qu'il rend ainsi publique. Le conflit porte gravement préjudice aux deux adversaires. Platen, socialement déconsidéré et menacé par une enquête policière, s'exile en Italie. Heine, pour sa part, ne rencontre que peu de compréhension pour son procédé. Des critiques lui reprochent constamment sa « bassesse ». D'autres cependant concèdent que Heine n'a fait que rendre à Platen la monnaie de sa pièce.

Heine voit dans les attaques « antisémites » de Platen, l'une des raisons pour laquelle le roi Louis Ier de Bavière ne lui accorde pas la chaire de professeur qu'il pensait déjà assurée. C'est pour cette raison qu'il gratifie, par la suite, le monarque de toute une série de vers moqueurs... Et il décide de se consacrer entièrement à la littérature.

Le baptême de Heine n'eut pas les conséquences espérées et il a, par la suite, à de multiples reprises, regretté explicitement sa conversion au christianisme.

En 1826, Heine publie le récit de voyage Voyage dans le Harz, qui est son premier grand succès public. La même année, il entre en affaires avec l'éditeur hambourgeois Hoffmann und Campe. Jusqu'à la mort de Heine, Julius Campe restera son éditeur. En octobre 1827, il édite le recueil Le Livre des Chants, qui fait la renommée de Heine et est resté populaire jusqu'à nos jours.

Il voyage en Angleterre et en Italie. Il dépeint ses impressions dans les Tableaux de voyage, qu'il publie entre 1826 et 1831.

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Son épouse Mathilde

Heine connaît la censure à partir de novembre 1827, lorsqu'il devient rédacteur des Neue allgemeine politische Annalen à Munich. C'est à partir de cette époque que Heine est peu à peu perçu comme un grand talent littéraire. À partir du début des années 1830, sa renommée s'étend en Allemagne et en Europe.

De plus en plus attaqué à cause de ses prises de position politiques, et exaspéré par la censure en Allemagne, il part pour Paris en 1831. Mais il gardera toute sa vie la nostalgie de de son pays natal qu'il ne reverra que deux fois.

À partir de 1832, Heine est correspondant à Paris du journal augsbourgeois Allgemeine Zeitung. Pour ce journal, il rédige une série d'articles, qui paraissent la même année sous la forme d'un livre, avec pour titre La Situation Française. Ces articles, qui louent la démocratie libérale, sont ressentis comme une bombe politique. Autant les lecteurs sont enthousiastes, autant les autorités sont indignées ; le Allgemeine Zeitung doit arrêter la série d'articles.

Les ouvrages de Heine sont alors interdits, d'abord en Prusse, en 1833, puis dans tous les États membres de la Confédération germanique, en 1835, par décision Parlement de Francfort.

De l'avis de nombreux historiens et spécialistes de la littérature, avec La Situation Française, Heine fonde le journalisme politique moderne. Avec cette série d'articles, Heine commence une historiographie du présent, un nouveau genre, dans lequel les journalistes et écrivains rendent compte de leur temps. Son style influence, encore aujourd'hui, les pages culturelles allemandes. De ce fait, elle reste un fait marquant de l'histoire de la littérature et de la presse allemandes. De surcroît, Heine prend, dès lors, le rôle d'un médiateur spirituel entre l'Allemagne et la France et il se place également pour la première fois dans un cadre général européen.

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Il entre en contact avec les grands noms de la culture européenne qui vivent à Paris, tels que Hector Berlioz, Frédéric Chopin, George Sand, Alexandre Dumas... Paris inspire à Heine une abondance d'essais, d'articles politique, de polémiques, de mémorandums, poèmes et œuvres en prose.

Bien avant la plupart de ses contemporains, Heine prend conscience du caractère destructeur du nationalisme allemand, qui - à la différence de la France - s'éloigne de plus en plus des idées de démocratie et de souveraineté du peuple. Le poète y ressent plutôt une haine sous-jacente de tout ce qui est étranger.

L'ensemble de l'œuvre de Heine est marquée par ses efforts pour être un artiste au-dessus des partis. Il se veut poète et journaliste libre, indépendant, et, sa vie durant, il ne se considéra jamais engagé dans aucun courant politique. Son confrère Ludwig Börne, républicain radical, voit de l'opportunisme dans cette attitude. À de multiples reprises, il reproche à Heine son manque d'opinion et il exige qu'il se positionne clairement dans le combat pour la liberté.

Heine épouse en 1841 Augustine Crescence Mirat, qu'il appelle Mathilde. Le mariage a lieu, selon son souhait à elle, selon le rite catholique. Toute sa vie durant, Heine lui a dissimulé ses origines juives. Au début de leur relation, il avait essayé de rehausser un peu le niveau d'instruction de son amie, issue de la campagne. Grâce à lui, elle apprend à lire et à écrire. Il lui a financé plusieurs séjours dans des institutions d'éducation pour jeunes femmes.

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Tombe de Heine à Paris

C'est notamment pour revoir sa mère, veuve et malade, et lui présenter son épouse, qu'il entreprend, en 1843 et 1844 ses deux derniers voyages en l'Allemagne. À Hambourg, il rend visite à son éditeur Campe et, pour la dernière fois, à son oncle et soutien de toujours, Salomon Heine.

Heine et son épouse n'auront pas d'enfant.

D'après Wikipédia


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